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Composition de la Commission d'Enquête
Par arrêté du 27
juin 1988, le Ministre des Transports a institué une Commission d'Enquête composée
de:
MM. Claude
BECHET- Pilote Commandant de bord Bureau Enquêtes Accidents
Président
François
GONIN-
Ingénieur Général de l'Armement, Vice- Président
Robert AUFFRET
- Médecin général
Membre du Conseil Médical de
l'Aviation Civile
Bernard
FARTHOUAT
- Ingénieur Général de la Météorologie
Paul ARSLANIAN
- Ingénieur en Chef de l'Aviation Civile
Philippe
GOURGUECHON
- Pilote Inspecteur
Jean-Paul de
VILLENEUVE
- Ingénieur au Bureau Enquêtes-Accidents
avec mission
d'étudier les circonstances, rechercher les causes et dégager les
enseignements de l'accident survenu le 26 juin 1988 à Mulhouse -
Habsheim à un avion de type A 320 de la Compagnie
Air France.
En application des
dispositions du protocole concernant les enquêtes techniques sur les
accidents impliquant des avions équipés de moteurs CFM 56, signé
conjointement le 21 mars 1985 par le Bureau Enquêtes-Accidents (BEA)
de l'Inspection Générale de l'Aviation Civile et *le National
Transportation Safety Board (NTSB-USA), un représentant de l'Etat
co-constructeur des moteurs de l'Airbus, assisté de 3 conseillers
techniques, a été appelé à participer aux travaux de la Commission.
CONCLUSIONS DE
LA COMMISSION D’ ENQUÊTE
(extraits)
Les causes
La mise en
descente s'est faite à 12h 43mn "44s à 5,5 milles nautiques du
terrain, les moteurs étant réduits jusqu'au ralenti vol pendant
toute la descente au cours de laquelle la vitesse a régressé.
- en arrivant à
une hauteur de 100 pieds, le taux de descente était encore de 600
pieds/mn, environ.
- le pilote a fait
un palier à une hauteur de 30 pieds environ, moteurs au ralenti vol,
assiette en augmentation. Il n'a pas eu le temps de stabiliser
l'incidence à la valeur maximale qu'il avait choisie.
- la remise des
gaz, rapide, a eu lieu entre 12h 45mn 34s et 12h 45mn 35s,
l’incidence étant alors de 15° et la vitesse de 22 nœuds.
-
la réponse des moteurs a été normale et conforme aux
obligations de la certification.
- l’appareil a touché les arbres entre 12h
45mn 39s et 12h 45mn 40s avec la partie arrière du fuselage puis
s'est enfoncé lentement dans la forêt par suite de la traînée
induite et de la perte de puissance des moteurs consécutive
à l'ingestion de
feuilles et branches.
- un incendie très
violent s'est déclenché immédiatement, principalement à droite de
l'appareil, et les flammes ont pénétré dans la cabine dès l'arrêt de
l'avion.
- l'évacuation a
immédiatement été déclenchée par l'équipage commercial par les
portes avant et arrière gauche.
- trois passagers
n'ont pu sortir de la cabine et ont péri carbonisés.
3.2 - CAUSES
PROBABLES
3.2.1 - Causes
La Commission
estime que l'accident résulte de la conjonction des conditions
suivantes :
- hauteur de
survol du terrain très faible, et inférieure aux obstacles
environnants.
- vitesse très
lente, en régression pour atteindre l'incidence de vol maximum
possible.
- régime des
moteurs au ralenti vol.
- remise des
gaz tardive.
Causes secondaires
Cette conjonction
de conditions a conduit à l'impact de l'avion avec les arbres.
Elle estime
également que si la descente en-dessous de 100 pieds n'a pas été
délibérée, elle a pu découler d'une mauvaise prise en compte des
informations visuelles ou sonores susceptibles de préciser la
hauteur de l'appareil.
3.2.2 -
Autres facteurs
La Commission a
noté, en outre, que les divers facteurs suivants ont contribué à
placer l'équipage dans une situation qu'il n’a pas su maîtriser:
- la préparation
du vol a été insuffisante, notamment en raison du caractère succinct
du dossier fourni tardivement et de l'information concernant la
manifestation aérienne.
- la répartition
des tâches prévue pour le survol par l'équipage a été incomplète et
n'a pas été respectée.
- l'ambiance de
fête tant pour les passagers que pour les spectateurs a pu se
transmettre au commandant de bord.
- l’ A 320
présente des caractéristiques nouvelles qui ont pu induire dans
l’esprit du commandant de bord un excès de confiance.
- Ces
caractéristiques nouvelles de l’avion ont été parfois attaquées et
le commandant de bord voulait le défendre.
- aucun des deux
pilotes n'avait l'expérience de telles présentations en vol.
- l'identification
tardive du terrain a entraîné une certaine précipitation des
événements et la réalisation de la descente puis de la totalité du
passage au-dessus de la piste avec les moteurs pleins réduits et
sans stabilisation des paramètres de vol.
- aucun des 2
pilotes n'avait l'expérience de remise de gaz à partir du ralenti
vol dans des conditions similaires.
Les passagers à
bord
4.1 -
PRÉPARATION
ADMINISTRATIVE ET TECHNIQUE DES VOLS
4.1.1 La
commission d'enquête a constaté que le vol de l'accident avait fait
l'objet d'une préparation succincte sans réelle concertation, ni
entre les services intéressés, ni avec l'équipage.
La commission
recommande que :
- la
préparation de tels vols (participation à des
manifestations aériennes) comprenne au minimum et en plus
des actions déjà explicitement prévues par
la réglementation
-
l'établissement d'un dossier de sécurité complet précisant les
paramètres de vol à
respecter et les
consignes à appliquer en cas de panne,
- une réunion
entre l'équipage et les
services ayant participé à la préparation du vol,
organisée avec un délai raisonnable avant la date programmée du vol,
- une
reconnaissance effective des lieux où le vol doit
se
dérouler,
et si possible :
- une ou
des répétitions sur simulateur de vol représentatif comportant une
sensibilisation sur les
aspects critiques pouvant résulter du non respect des paramètres de
vol, en particulier en cas de panne.
4.1.2 La présence
de passagers à bord, prévue par le contrat d'affrètement de ce vol,
a contribué, lors de l'accident, à aggraver les conséquences pour
les personnes.
La commission
d'enquête recommande que :
- ce type
de vol (participation à des
manifestations aériennes) soit effectué sans passagers avec un
équipage minimum comprenant uniquement les personnels nécessaires
à
la conduite du vol, les
seules manœuvres autorisées avec
passagers étant celles prévues au manuel d'exploitation.
4.1.3 La
commission a constaté que la note interne Air-France DOND 50420
fixait certaines règles non conformes à la réglementation.
Les ceintures
4.3.5 Dans leur
réponse au questionnaire sur l'évacuation, 11 passagers ont Indiqué
qu'ils avaient eu du mal à ouvrir leur ceinture et pour certains
avaient dû se faire aider ; ces difficultés , tenaient à leur
méconnaissance de la procédure d'ouverture de la boucle de ceinture.
Par ailleurs, il
faut noter que pour ouvrir ce type de ceinture, il faut soulever une
palette puis écarter les deux demi- sangles.
En
conséquence, la commission recommande que :
-
au cours des
démonstrations de sécurité avant chaque vol, on montre comment
utiliser la ceinture de sécurité (fermeture, serrage, ouverture)
- ces procédures
soient également indiquées dans la notice contenant les consignes de
sécurité, destinée aux passagers.
- l'attention des
constructeurs de ceintures de sécurité soit attirée sur l'intérêt de
prévoir des systèmes de déverrouillage tels qu'une seule action
simple provoque à la fois le déverrouillage et la séparation des
deux demi-sangles.
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1.Version "provisoire" |
2.Version définitive |
Le CVR
1. L'enregistrement du CVR
dans la version provisoire du rapport. A noter l'absence complète de
référence -temps (plusieurs mois après l'accident !!) et les mots
"boum, boum!! lorsque les moteurs commencent à pousser
2. L'enregistrement du CVR (
version définitive du rapport) On note la disparition des " boum, boum".
Peut-être des bruits de pompage de
réacteurs? Pourtant, lors du procès, plus personne ne conteste
l'existence de pompages!
A ce sujet, voir aussi les conclusions
de Mr R. DAVIS dans le dossier
"avis
d'experts divers".
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