Le 18
avril 1991, le Dornier 228 d’Air Tahiti approche de l’aéroport
de Nuku Hiva dans les Marquises. Le temps est beau, mais soudain
le moteur gauche s’arrête.
Alors
que le Cdt de Bord s'occupe de la trajectoire, le copilote gère
les moteurs, mais se trompe et coupe le moteur droit. S’en
rendant compte, il tente de le rallumer, mais sans succès.
Après
plusieurs changements d’axes de piste pour tenter de se poser,
le Cdt de Bord décide finalement un amerrissage, mais il touche
la mer face à la houle. L’impact est violent et l’avion se brise
en deux.
PROBABLE CAUSE selon le rapport du BEA: Le rapport complet
du BEA
ICI
"L'accident résulte d'une succession
d'actions inappropriées de l'équipage face à une défaillance
mécanique d'un moteur dont l'occurrence à elle seule n'aurait
jamais du conduire à cette issue.
Parmi les facteurs permettant d'expliquer cette
contre-performance de l'équipage, la commission d'enquête
relevé: 1) L'influence d'une possible imprégnation alcoolique
des membres d'équipage; 2) Un manque de rigueur dans la
qualification de type de l'équipage; 3) Des lacunes dans le
manuel d'exploitation déposé (absence de partage des tâches dans
certaines situations occasionnelles ou d'urgence); 4) des
insuffisances dans le dispositif d'Etat de contrôle technique de
l'entreprise."
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Depuis plusieurs mois,
certaines rumeurs faisaient état de problèmes de moteurs et
d'inadaptations de cet appareil aux terrains polynésiens. L'avion de
Air Moorea avait vu ses moteurs changés plusieurs fois.
Un ancien pilote me
disait: "Il est trop fragile, trop pointu pour l'exploitation ici,
surtout avec le climat que nous avons."
2 Do-228 étaient
immatriculés à Tahiti. |
Le
Dornier Do-228-212 F-OHAF utilisé par Air Moorea, une filiale de Air
Tahiti, frère jumeau du F-OHAB crashé. |
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C'était au mois d'octobre 1990, l'arrivée du F-OHAB à Air Tahiti |
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Le Dornier s'est crashé dans un eau peu
profonde et proche de la rive. Témoins du crash, des
baigneurs se sont immédiatement précipités à la nage vers
l'épave. D'autres se sont précipités au débarcadère chercher
un "speed boat" qui a tiré la carlingue vers le rivage. A
Nuku Hiwa, c'était le jour de l'arrivée de l'ATR 42 pour sa
liaison hebdomadaire. De nombreux bateaux de plaisance était
venus l'accueillir comme d'habitude et ont pu participer aux
secours.
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C'est par cette rupture du fuselage que
plusieurs passagers ont pu quitter l'épave. Dès
que la carlingue a été au sec, l'enregistreur
UFDR ( qui ne signifie pas Union des Forces
Démocratiques Rwandaises, mais Universal Flight
Data Recorder) a été extrait, intact.
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Le bilan est de 10 morts,
dont le copilote, et 12 blessés. La Marine
Nationale envoie deux "Gardian" apporter une
cellule médicale et évacuer les blessés. L'ATR
42 qui arrivait à Huku Hiva pour sa rotation
hebdomadaire va également se charger de
plusieurs blessés.
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Pendant
que les blessés sont transportés à l'hôpital, la boîte
noire de couleur orange, l'UFDR est recueilli
publiquement par le juge d'instruction Gatti, accompagné
ici du directeur de l'aviation civile Guy Yeung.
Pas
question de créer des soupçons. |
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Le Cdt de Bord est évacué en dernier, blessé lui
aussi |
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Les
titres de la presse tahitienne le lendemain de
l'accident et le communiqué de la compagnie Air
Tahiti paru dans la presse locale. Dans un petit
territoire comme la Polynésie, la sensibilité à
un tel accident est bien plus forte qu'en
métropole et les réactions plus émotives.
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