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COMAIR: La fausse piste

 

Dimanche matin, 27 août 2006, peu après 06H00 locales, alors qu'il faisait encore nuit, le vol 5191 de la Comair s'est écrasé à moins de deux kilomètres de l'aéroport de Lexington dans le Kentucky. Des 50 personnes présentes à bord, seul le copilote a survécu à l'incendie qui a réduit la majeure partie de l'appareil en cendres.

Le Bombardier CRJ devait se rendre à Atlanta (Georgie, sud-est), mais il a décollé d'une piste deux fois plus courte que celle prévue, ce qui l'a probablement empêché d'atteindre une vitesse suffisante, a confirmé Debbie Hersman, une responsable du Bureau fédéral américain chargé de la sécurité du transport aérien (NTSB)."Et nous savons par les paramètres de vol et les éléments recueillis sur les lieux qu'ils ont en fait décollé de la piste 26", a-t-elle ajouté. La piste 22 est longue d'environ 2.300 mètres, la 26, utilisée par de plus petits avions, d'environ 1.030 mètres.

Parmi les nombreux éléments à analyser, le NTSB va se pencher tout particulièrement sur l'éclairage des deux pistes: "Ce sera un facteur clé de l'enquête. De jour, on ne voit pas la différence, mais normalement la nuit, seule la piste utilisée est éclairée", a expliqué à l'AFP Jim Burin, expert au sein de l'Aviation safety alliance (Alliance pour la sécurité dans l'aviation).

Un responsable de l'aéroport Blue Grass de Lexington, Michael Gobb, a expliqué dimanche à la presse que la piste 26 ne servait que lorsqu'il faisait jour.

"Nous savons que dans leurs échanges préparatoires, le contrôle aérien et l'équipage ont parlé de décoller de la piste 22", a déclaré Mme Hersman sur plusieurs chaînes de télévision américaines lundi matin.

 

Il y a deux leçons à tirer de cet accident. La première concerne le principe bien connu que si une erreur peut être commise, elle le sera un jour. Une confusion de piste était possible à Lexington et un pilote a fini par se tromper. Il faut que toujours, le "lever de doute" ou les détrompeurs puissent sans cesse être améliorés dans le sens de l'erreur impossible.

Les indications aux seuils de ces deux pistes étaient à l'évidence insuffisantes pour éviter la confusion et elle s'est fatalement produite.

La seconde leçon est la totale discrétion de la presse qui a été tenue éloignée de l'épave. Aucune photo sanglante ou morbide n'a filtré. Alors, censure, autocensure, décence ou simplement disposition des lieux permettant d'éloigner les photographes?

Un fait à méditer dans l'intérêt des personnes, de la liberté et de la responsabilité de la presse ainsi que du droit à l'information du public. 

 

 

Une vue de l'avion accidenté de la Comair, une filiale de Delta Airlines

L'aéroport de "Blue Grass Airport" de Lexington dans le Kentucky

 En quittant le parking, le CRJ s'arrête au seuil de la piste 26 alors qu'il aurait du continuer son roulage vers la piste 22. Normalement, seule la piste 22 est éclairée pour empêcher cette confusion.

Le lieu du crash marqué d'une croix rouge ne laisse aucun doute sur ce choix erroné.

La longueur de la piste 26, 1000 m ne permettait pas à l'avion de décoller car il a besoin de 1500 m.

 

 Sur l'image ci dessous, on distingue bien les chiffres des axes 22 et 26 peints sur les pistes, mais visibles seulement de jour. Or l'accident a eu lieu à 6h du matin, alors qu'il faisait encore nuit.

      

Voilà les seules images diffusées par la presse, de loin

      

        

La zone est sécurisée. Malgré l'incendie immédiat et violent, les deux "black box" ont été récupérées en bon état, même la peinture n'a pas souffert.

 

 

Don Bornhorst, président de la Comair, très éprouvé par l'accident, à la sortie de la conférence de presse.

Il a précisé que l'avion était sorti de révision la veille et avait été acheté en 2001.

Les policiers auprès des familles dans le hall de l'aéroport