Crash du vol PAN AM à Tahiti

 
 

Le 22 juillet 1973 vers 22h, le Boeing 707 " Clipper Winged Racer" Flight 816 de la PAN AM décolle de la piste 04 de Tahiti-Faaa à destination de Los Angeles. A peine l'altitude de 300 ft atteinte, il s'incline vers la gauche, perd de l'altitude et plonge dans l'océan. Le vol après le décollage n'a duré qu'environ une minute. Des 69 passagers et 10 membres d'équipage à bord, un seul passager survivra.  Par 700m de fond, les enregistreurs de vol ne seront pas retrouvés aussi l'enquête n'arrivera pas à expliquer les causes du crash et se limitera à des hypothèses.

 
 
 

L'avion venait d'Auckland, en Nouvelle Zélande. Après son atterrissage, l'équipage constate une fissure superficielle en forme de Y sur une des vitres latérale du cockpit. Contacté, le service de maintenance de la compagnie à New York autorise le vol vers Los Angeles tout en conseillant une altitude de croisière moins élevée. Aucune autre observation n'a été signalée.

Selon le rapport d'enquête, "Les témoins ont vu (il est 22h et il fait nuit) l'avion s'élever plus lentement que d'habitude et engager, plus bas que d'habitude, le virage à gauche en perdant progressivement de l'altitude. Quelques dizaines de secondes après ce virage, ils ont aperçu au niveau de la mer plusieurs lueurs orange-rouge et ont entendu une série de bruits sourds. L'alarme était aussitôt donnée par la tour de contrôle et la vedette du service de sécurité de l'aérodrome appareillait à 22h13, rapidement rejointe sur les lieux par de nombreuses embarcations privées. Un survivant blessé et dix corps étaient repêchés dans la nuit"

Plusieurs pièces de l'avion ont été repêchés ( train d'atterrissage, ailerons, volets, portes, pièces du cockpit et de cabine passagers) mais n'ont pas permis la moindre explication sur les causes du crash.

La commission d'enquête suggère que le pilote aux commande "aurait pu effectuer des actions volontaires provoquant la perte d'altitude: une défaillance physique expliquerait le fait qu'aucune annonce aux passagers, selon le passager rescapé, ni aucun appel à la tour n'aurait été émis par l'équipage - Le pilote aux commandes aurait pu être perturbé par les lumières de la ville et du port à sa droite et leur absence à gauche."

Des années plus tard, on a nommé ce phénomène visuel "désorientation spatiale".

En dehors de la Commission d'enquête, d'aucun suggèrent qu'il y aurait pu y avoir une panne de gyroscope ou d'horizon artificiel.

Neil Campbell, le seul survivant, était un citoyen canadien. Il avait senti venir le crash et s'était penché en avant, la tête dans un coussin. Il a dit qu'il ne se souvenait pas de l'accident proprement dit, mais s'était réveillé dans l'eau. Quelques années plus tard, il décèdera dans un accident de la route.

 

La commission d'enquête émet deux recommandations qui prennent toute leur importance aujourd'hui:

- Que des dispositions soient prises sur le plan international afin de permettre le financement des études et travaux de récupération des épaves d'avions tombés en mer.

- Que des dispositifs d'éjection automatique des enregistreurs soient étudiés et que  tous les avions de transport soient équipés d'une balise de localisation capable de fonctionner pendant une durée suffisante au sol ou en immersion.

Nous sommes en 1973, il y a plus de 40 ans et....on y réfléchit encore !

 

Article paru dans FAN (Feuille d'avis de Neuchâtel) le 24 juillet 1973

 

Le vol PAN AM Auckland - Los Angeles lors d'une escale à Tahiti alors que le DC8 d'UTA décolle face à Moorea.

 

L'arrivée du vol inaugural en jet, le Boeing B707 de la PAN AM à Tahiti en 1963. L'avion fait l'objet de toute la curiosité locale. La réglementation sur le tarmac n'était pas aussi stricte qu'aujourd'hui et pourtant, personne n'a été avalé par un réacteur!

 

La PAN AM a desservi la Polynésie Française dès 1951 en commençant par Bora Bora grâce à la piste construite par l'armée américaine durant la 2GM. Le vol depuis Los Angeles et Hawaï était assuré par un DC4, le dernier cri de la technologie de l'époque. Les passagers désirant rejoindre Tahiti prenaient ensuite l'hydravion "Mallard" d'Air Tahiti.

Les vols de la PAN AM se poursuivront en B747 à partir de 1976  jusqu'en octobre 1979 reliant Tahiti à Hawaï, Los Angeles, San Francisco, Auckland, Pago Pago, Dallas et Vancouver. En janvier 1973, 6 mois avant l'accident de Tahiti, sur la même ligne, un B707 de la PAN AM rate son atterrissage à Pago Pago tuant 97 personnes sur les 101 présentes à bord.

 

 Un DC4 de la PAN AM tel que ceux utilisé pour les vols Hawaï -Bora Bora et un Grumman "Mallard" d'Air Tahiti qui assurait les liaisons Bora Bora - Tahiti. Un accueil haut en couleur après ce long périple était de rigueur.

 
Te Ati Manureva i Tahiti - COCO

A Tahiti, le traumatisme a été important après le crash, mais chaque événement est malgré tout prétexte à composer une chanson, lors des bons comme des mauvais moments.

Un des plus célèbres chanteurs de Tahiti, COCO, a créé cette mélodie en hommage aux passagers victimes du crash de la PAN AM.

Et voilà la traduction en français

Merci Tahuka

Dimanche soir

La terre se lamenta

A la suite du terrible accident

Qui survint dans le ciel

La terre s’assombrit

en écho à cette catastrophe aérienne

L’océan est devenu leur dernière demeure

A la maison, ils attendent

ceux qui doivent rentrer

Hélas ils ne reviendront pas

Ils sont partis là d’où on ne revient pas

dans les profondeurs de l’océan

Las, quel pitié, quelle souffrance

C’était l’heure

de ton rendez-vous avec la mort

ô Dieu Très haut, mon  sauveur 

Ton âme est près de Dieu.