L'A 320 accidenté quelques
heures plus tôt, devant le hangar d'EAS ( Photo Yann MANZANO)
Le jeudi 27 novembre 2008, à 18h30 tombe
la première dépêche de l’AFP :
« Peu avant 17h, un Airbus A 320 s'est abîmé en Méditerranée
avec 7 personnes à bord. »
L’avion sortait d’une visite technique (Check C) chez EAS
à Perpignan et revenait vers le terrain à l’issue d’un vol
d’acceptance (ou de contrôle). Appartenant à la société Air
New Zealand, l’A320 avait été loué à la compagnie allemande
XL Airways Germany dont les pilotes effectuaient ce vol
avant de rejoindre Frankfort pour rendre l’avion à son
propriétaire.
Immatriculé D-AXLA en Allemagne et
ZK-OJL en Nouvelle Zélande, il était le 2500ème
avion de la série et totalisait 7000 h de vol. Il était équipé
de moteurs V2500.
L’épave
gît par 35 à 40m de fond à environ 8 km de la côte. C’est un
plaisancier sur un voilier qui a donné l’alerte et la position
précise du crash car aucun message radio n’a été émis avant
l’accident. Selon les premières observations, l’avion s’est
cabré avant de partir en virage (serré - engagé ?), puis de piquer vers la mer.
Ainsi plusieurs
témoins racontent :
-
Tout a commencé "tranquille", explique Jérôme, 29
ans. "J'étais posé sur l'eau, j'attendais une vague," devant
la plage de Canet. "Je vois l'avion ; il arrive sur ma
gauche. Il vole bas... et prend un virage de cow-boy. En
fait, il grimpe. Je sens que ce n'est pas normal. En
rigolant, je dis à un surfeur à côté de moi : « Regarde, il
tente un looping ». C'était juste avant qu'il ne rentre dans
la couche de nuages. Au moment de disparaître, j'ai bien vu
qu'il s'inclinait. Là, on entend vraiment les réacteurs. Il
envoie. C'était comme dix avions de chasse". Quelques
secondes et l'Airbus ressort des brumes. "Ça va très vite.
Il pique droit, moteurs à fond".
-
J’ai vu « le comportement étrange de l'avion, un peu
comme s'il planait. Puis il est monté en chandelle dans le
ciel avant de piquer du nez dix secondes plus tard »
explique Serge Pallarès le directeur du port de Saint
Cyprien. « Si le problème était intervenu un peu plus tard,
l'Airbus finissait sa course dans le port. »
-
« L'avion a piqué du nez. Il se trouvait pratiquement
à la verticale » raconte encore un gendarme qui patrouillait
au moment de l'accident.
-
Pour un ouvrier d'un chantier naval de Saint Cyprien
«j’ai vu l'appareil plonger littéralement ».
-
Un ancien mécano-avion, retraité, est intrigué par le bruit
des moteurs : "Quand l'avion est arrivé sur Canet, le pilote
a tenté de réactiver et il est reparti. Il est remonté et ça
a coupé. L'avion est redescendu, le pilote a remis les gaz,
le moteur est reparti une seconde fois puis ça a recoupé.
Là, c'était fini... Plus rien. Il est tombé. Pour moi, il ne
volait qu'avec un seul réacteur sinon, c'est sûr, j'aurais
entendu le bruit du deuxième. […] Quand il est arrivé, il
était en panne. Il devait avoir un moteur cassé »
Si les conditions météorologiques ne sont pas très bonnes pour
conduire les recherches en mer, elles étaient correctes sur le
plan aéronautique jeudi après-midi : vent faible du nord-ouest,
visibilité de plus de 10 km, base des nuages à 1 200 mètres.
Toutefois, la station météo de Perpignan notait une température
au sol de 6 °C, ce qui signifie que, dans les nuages, un avion
peut givrer.
Des secours en moyens navals et aériens importants sont dirigés
sur les lieux, mais seuls deux corps sont récupérés avant la
nuit. Arrivé sur les lieux le lendemain matin, Dominique
Bussereau, secrétaire d’Etat aux transports, précise devant les
journalistes:
- "L'avion n'a pas émis de message d'alerte, en
tout cas entendu par la tour de contrôle, et (...) il semble
qu'au moment où il était en descente pour toucher les pistes
de l'aéroport de Perpignan-Rivesaltes, il a effectué un
virage qui n’était pas prévu dans le procédure et est
brutalement remonté de quelques centaines de pieds."
Ayant pu accompagner les vedettes en mer, un caméraman de
télévision raconte :
- Je suis le seul journaliste reporteur d'images pour une
chaine de TV à avoir embarqué sur une vedette des sauveteurs
vendredi matin. Et je peux vous affirmer que vues les
conditions météo ce ne fut pas une partie de plaisir....
J'ai filmé et pu observer la dérive de l'A320. On dirait
qu'elle a été découpée à sa base par un ouvre boite géant !
Quelques morceaux de couples de la partie arrière du
fuselage étaient également visibles, comme si elle avait été
arrachée. Des morceaux de couples (en demi-lune) étaient
encore accrochés et semble-t-il bien fixés à la base de cet
ensemble dérive-fuselage body.
EAS, de son côté, précise :
«Notre travail s'est limité à une vérification sans
intervention sur les fonctions vitales de l'appareil, à la
peinture et à la décoration de l'avion pour qu'il puisse
voler sous ses nouvelles couleurs», explique Fernand Ejnès,
le PDG d'EAS Industries de Perpignan sur cet A 320. »
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Dès
vendredi 28 novembre 2008, côté judiciaire, M Dominique Alzeari,
procureur adjoint, annonce l’ouverture « très rapidement » d’une
information judiciaire confiée à 2 juges d’instruction. 5
techniciens du BEA et autant d’Airbus sont arrivés vendredi à
Perpignan pour les besoin de l’enquête technique.
affecter ainsi 2 juges d'instruction est très inhabituel alors même
qu'il y a peu de victimes et donc peu de plaintes ou de
constitutions de partie civile à instruire.
Samedi, deux jours après l’accident, le CVR est repêché. Aussitôt,
le procureur adjoint tient une conférence de presse et précise que :
- « Cet enregistreur a été saisi et placé sous scellé, il est
exploitable et sera transmis au Bureau Enquête Accident. Les
premiers résultats d’analyse pourraient être connus dans 48
heures. Les conversations dans les dernières minutes du vol
pourront donner des indications sur les causes du crash, mais il
est prématuré de s’égarer en conjectures. »
Le lendemain dimanche,
c’est au tour du DFDR d’être repêché.
Dès
lundi matin, 1er décembre, Jean-Pierre Dreno,
procureur de la République de Perpignan annonce lors d’un point
presse que :
- « Le second enregistreur, le DFDR a été remonté, mais aucun
autre des cinq corps encore recherchés n'a pour l'heure été
retrouvé. Les recherches se poursuivront jusqu'au week-end
prochain. Une information judiciaire pour homicides
involontaires a été ouverte aujourd'hui lundi. Deux juges
d'instruction ont été saisis.
La
cause de l'accident reste à ce jour indéterminée. La première
boîte noire, le CVR, remontée samedi, est "très endommagée et
donc difficilement exploitable", précise le procureur.
Un
troisième corps a pu être repêché ce lundi alors qu’il se gisait à
côté du cockpit.
Le
mardi, selon « Le Figaro » :
-
L'analyse des deux boîtes noires de l'Airbus A320, dont
disposent désormais les enquêteurs, pourrait permettre de
retracer le scénario de l'accident. Et ce, même si les deux
enregistreurs de vol, repêchés samedi et dimanche soir, sont
«endommagés», a précisé le procureur adjoint de Perpignan
Dominique Alzeari. Il devrait y avoir «des difficultés de
lecture» tant pour l'enregistrement des conversations et bruits
du cockpit (CVR) que pour celui des paramètres du vol (DFDR).
Les enregistreurs ont été transmis au Bureau enquêtes et
analyses (BEA) rattaché au secrétariat d'Etat aux Transports,
qui a la capacité technique de décryptage, ceci «sous contrôle
judiciaire» selon Dominique Alzeari.
Le
BEA, chargé de «l'enquête technique», devrait rendre publiques
des indications dans les tout prochains jours, mais la justice
entend en effet garder le contrôle de l'instruction, d'autant
qu'une information judiciaire pour «homicides involontaires» a
été ouverte lundi.
Selon
« Le Midi Libre » :
La
première boîte noire CVR (cockpit voice recorder) renfermant
toutes les conversations des membres d'équipage quelques minutes
avant la catastrophe, avait été remontée samedi. Or, si à
première vue son intégrité était sauvegardée, il semble, après
ouverture du boîtier, que la récupération des bandes son soit
plus compliquée qu'annoncé.
On apprenait en fin de journée de lundi que les deux
enregistreurs sont « très très endommagés ». Ce qui rend
difficiles la lecture des données comme leur décryptage. « Tous
les procédés actuels à notre disposition seront utilisés »
assure le procureur Jean-Pierre Dreno. Ces éléments pourraient
en effet s'avérer primordiaux pour les suites de l'enquête.
Mais
le BEA de son côté communique le mercredi 3 décembre :
« Les enregistreurs de vol, phonique (CVR) et
de paramètres (FDR), ont été remis au BEA. Les boîtiers protégés
ont résisté et les cartes mémoires paraissent intactes, mais
aucune donnée n'a pu en être extraite. Des travaux
complémentaires seront nécessaires, sans qu'il soit aujourd'hui
possible d'en
prévoir les résultats. »
à suivre...
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Samedi 6 décembre 2008
Vendredi soir, un quatrième
corps a été retrouvé à proximité de l'épave par les plongeurs de la
gendarmerie.(d'après AFP)
Le procureur-adjoint a par
ailleurs indiqué qu'une cartographie élaborée de l'épave et des
débris a été effectuée afin de permettre aux plongeurs de terminer
l'exploration du site en vue de retrouver les trois dernières
victimes.
Par ailleurs, les boîtes
noires de l'appareil, endommagées, n'ont pu fournir aucune
information aux enquêteurs sur place. Le Bureau enquête analyse
(BEA), interrogé par l'AFP, a indiqué que "les carte-mères des deux
enregistreurs de vol seront envoyées chez leur fabricant Honeywell"
afin que ces derniers tentent de récupérer les données enregistrées
avant l'accident.
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Mercredi 10 décembre 2008
A partir de là, 10 jours
après le crash donc, et dès lors que des évènements pressants
d'actualité comme la récupération des corps des victimes ou des
enregistreurs de vol ne défraient plus la chronique des faits
divers, l'administration s'empresse de faire tomber la chape de
plomb du silence sur l'affaire.
Dorénavant,
circulez, il n'y a plus rien à voir!
Enfin, les techniciens et
agents patentés de l'Administration vont pouvoir travailler dans la discrétion qui s'impose après un crash d'Airbus.
La transparence, qui
honorerait une administration réputée comme étant un état dans
l'état, pourrait
couper court à toute fallacieuse interprétation, mais nos vaillants
technocrates n'ont pas encore compris cette évidence le jour même de
la célébration du 60ème anniversaire de la déclaration universelle
des droits de l'homme.....EN FRANCE!!!!!
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Jeudi 11
décembre 2008
J'ai été
un rien trop rapide dans mon texte précédent puisqu'au même moment,
le BEA, semble-t-il, tenait une réunion d'information réservée à
quelques journalistes spécialistes, triés sur le volet et sûrement
hautement recommandables,
ceux de l’AJPAE, (Association des journalistes professionnels de
l’aéronautique et de l’espace) et pas les autres.
Pourtant,
à ce stade de l’enquête où le BEA avoue ne rien savoir des causes du
crash et tout attendre des analyses du constructeur des enregistreurs,
l’ignorance dans quelques domaines pointus de l’aérien ne pouvait
porter à conséquence.
Ainsi,
cette préférence du BEA pour les «bons journalistes», ceux qui comprennent parfaitement ce qu’on
leur dit, et les autres, est assez déplacée et contraire à la plus
élémentaire liberté de l’information.
En tout
cas, c’est une première pour un organisme public.
Est-ce que
demain les magistrats ne se mettront-ils pas à parler uniquement aux
journalistes-juristes et pas aux autres ? |
Jeudi 25 décembre 2008
Les
jours passent et d’après le site de France 3,
http://sud.france3.fr/info/languedoc-roussillon/49068498-fr.php
trois
semaines après la catastrophe, les plongeurs, une dizaine, sont
toujours à l’œuvre dans une zone à la visibilité quasi nulle.
Pourtant, six corps sur les sept personnes présentes à bord ont
pu être repêchés.
Leur
identification prendra du temps, même avec l’aide d’experts et
la comparaison d’éléments ADN, avant de pouvoir rendre les corps
aux familles.
Le
procureur a confirmé qu’un officier de police judiciaire allait
emporter les enregistreurs CVR et DFDR chez Honeywell, aux USA,
pour tenter de lire les données du vol.
Tout
le monde pensait que ce point était réglé et que les experts du
constructeur des « boites noires » étaient déjà au travail. Il
n’en était donc rien. Pourquoi donc attendre 3 longues semaines
avant de commencer le décryptage des éléments d’un crash
qualifié de « mystérieux » par les spécialistes ?
A
moins que dans leurs commentaires, certains journalistes n’aient
pas une conscience précise des dates et de la chronologie de
tous ces évènements.
Pourtant, lors de tout crash aérien, il est important de bien
situer et préciser chaque élément dans son contexte
spatio-temporel afin d’éviter une éventuelle polémique
ultérieure. L’expérience historique a prouvé le bien fondé d’une
telle procédure rigoureuse.
Samedi 27 décembre 2008
Il se
confirme que les enregistreurs ne partiront chez Honeywell aux
USA qu’au début janvier, soit plus de cinq semaines après
l’accident.
http://www.nbr.co.nz/article/french-authorities-stymie-air-nz-a320-crash-probe-report-39364
Pourquoi ce délai alors que le BEA a affirmé dès le début
décembre qu’il ne pouvait pas lire les informations essentielles
à la compréhension de l’accident ? Qui garde ces objets inertes
et inutiles et pourquoi ?
Il a
fallu un an pour connaitre les informations du QAR du Mt Ste
Odile car, manque de chance, le DFDR était "en bouillie". Et que
dire de Habsheim où les enregistreurs ont disparu durant 10
jours avant que le juge et ses experts ne puissent mettre la
main dessus. Une bizarrerie franco-française.
On peut lire ci-après les communiqués de presse des
enquêteurs du BEA:
http://www.bea.aero/fr/enquetes/perpignan/perpignan.php |
Jeudi 8
janvier 2009
On a retrouvé les enregistreurs, ils
sont exploités par Honeywell aux USA.
Les données des boîtes noires ont pu être "récupérées" chez
le fabricant Honeywell aux Etats-Unis, et vont être
exploitées, a annoncé le BEA (Bureau Enquêtes Analyses)
jeudi 8 janvier 2009 qui espère mener à bien ces travaux
dans les prochaines semaines et "fournir alors des pistes
d'enquête".
Après que le BEA eut
annoncé au début décembre que les enregistreurs paraissaient
intacts, mais qu'"aucune donnée n'avait pu en être extraite"
par ses techniciens, les deux boîtes noires avaient ensuite
été conduites sous le contrôle d'un officier de police
judiciaire chez Honeywell, fabricant de ces enregistreurs à
Seattle (nord-ouest), car il était apparu que "les données
susceptibles d'avoir été enregistrées ne pourraient être
extraites qu'en utilisant des moyens disponibles uniquement
chez Honeywell", rappelle le BEA jeudi dans un communiqué.
Le BEA précise, en
accord avec le procureur de la République de Perpignan, que
"les travaux entrepris dans les laboratoires du constructeur
avec la participation d'enquêteurs spécialisés du BEA et du
NTSB (bureau national de la sécurité des transports
américain) ont effectivement permis de récupérer les données
des cartes mémoires des deux enregistreurs".
"Le BEA va
maintenant entreprendre l'exploitation de ces données,
parallèlement aux opérations effectuées dans le cadre de
l'information judiciaire" ouverte pour homicides
involontaires, ajoute le communiqué.
Médecins et experts
doivent par ailleurs se réunir la semaine prochaine à
Perpignan pour croiser leurs informations, notamment les
comparaisons d'ADN des sept victimes, indispensables pour
les identifier compte tenu des blessures infligées lors du
choc. |
24 janvier 2009
Peut-être une
question de peinture
Près de deux mois
après l'accident, les premières informations apparaissent,
et encore ce ne sont que des recommandations de l'avionneur
et pas un début d'explications du BEA.
Pour le crash du US
Airways de New York, moins d'une semaine a été nécessaire
pour que les enquêteurs du NTSB avancent des hypothèses,
tendant à confirmer les affirmations du Cdt de bord. Les
enregistreurs ont été exploités en 4 jours. Efficace!
Donc Airbus vient de
recommander à ses 218 exploitants de surveiller les
possibles débordements de peintures et autres vernis qui
pourraient obstruer les entrées des capteurs situées à
l'extérieur du fuselage. L'A320 d'Air New Zealand sortait
effectivement d'une remise en peinture de sa décoration
après la location à XL Airways Germany.
Comme il est de
coutume, cette mesure édictée par Airbus est une précaution
de sécurité et n'engage pas les conclusions de l'enquête,
encore moins les éventuelles responsabilités pénales.
Mais si cette
hypothèse se vérifiait, elle poserait certaines questions:
- Pourquoi un
problème à la fin du vol seulement ? Dans le passé,
plusieurs accidents avec des capteurs obstrués par de la
graisse ou des papiers collants ont eu lieu, mais au début
du vol.
- Personne de
l'équipe technique, de la maintenance ou de l'équipage
n'aurait examiné l'avion avant le décollage ?
- Aucun circuit de
secours n'aurait alerté l'équipage sur une aberration des
paramètres de vol mesurés ? Sur les avions Airbus, plus que
sur la plupart des autres, les calculateurs et donc les
commandes de vol automatiques prennent leurs bases de calcul
dans ces paramètres aérologiques. Erronés, ils peuvent alors
induire des réactions automatiques non conformes de l'avion
auxquelles le pilote ne peut qu'assister, impuissant.
Allons, attendons la
copie du BEA qui doit probablement se gratter la tête, pour
connaître le mystère de ce crash. |
24 février 2009
Près
de trois mois, jour pour jour après l'accident, le BEA a
enfin sorti un rapport d'étape, agrémenté de nombreuses
courbes de paramètres de l'avion et de ses systèmes. Pas
de retranscription du CVR par contre.
Il apparait
bien que la trajectoire de l'avion s'apparente à un yoyo
incontrôlé avec des inclinaisons et des écarts de vitesse
considérables avant la chute finale.
Voici le
rapport:
http://www.bea.aero/docspa/2008/d-la081127e/pdf/d-la081127e.pdf
D’après
les premiers éléments du pré-rapport du BEA étudiés par
des experts extérieurs à l’institution, il semblerait
qu’un essai volontaire à la limite du décrochage et à
basse altitude ait été engagé par le pilote.
L'avion
a été amené au décrochage réel et le pilote a eu des
difficultés à revenir en vol normal, ses actions
répétées sur la profondeur, démontrent que le trim
bloqué lors de la décélération à -11,2° n'a pas été
ramené manuellement à une position normale (en trim).
Probablement une habitude acquise de laisser les
automatismes gérer l’attitude de l’avion sans avoir à
interagir peut avoir empêché la perception d’une
position de trim extrême.
Plus
tard, une fois l'avion stabilisé en vitesse et attitude,
les manettes de gaz sur TOGA entraînent un fort cabré
que le pilote n'arrive pas à contrer malgré un passage
par le cran "climb" et une légère réduction de la
poussée. Il n'est toujours pas fait mention d'une
quelconque action manuelle sur le trim de profondeur.
L'avion part alors de nouveau en décrochage secondaire
et n'est pas rattrapé avant l'impact.
Attendons
d'autres précisions.
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Etrange coïncidence !
Le 12 janvier 2009, un
Boeing 737-700 de EasyJet effectuait un vol
de démonstration et de vérification au-dessus de l’Angleterre
après un passage en maintenance, Il a soudainement piqué du nez et perdu 3 000m
d’altitude avant que l’équipage n'en reprenne le contrôle.
Lorsque l’appareil avait accompli son vol de transfert vers la
société chargée de sa maintenance, le pilote de EasyJet avait
réalisé un test d’assiette en mode direct par câble (manual
reversion), c’est-à-dire sans utiliser les systèmes hydrauliques
A et B et donc sans utiliser les ailerons permettant d'actionner
la gouverne de profondeur (balance tabs). Il avait alors
remarqué que la compensation en tangage (pitch trim) nécessaire
pour maintenir l’appareil à son niveau de vol était dans les
limites, mais de justesse. Il avait donc demandé aux équipes de
maintenance un ajustement mais sans faire de briefing ni
l’inscrire dans le registre technique. Celles-ci ont bien
réalisé un ajustement, mais inverse à celui qui était requis.
Lors du vol de vérification, le pilote a de nouveau réalisé le
test d’assiette au neutre sans la protection des systèmes
hydrauliques A et B. La compensation en tangage était bien
au-delà des limites réglementaires et le pilote a eu beau tirer
de toutes ses forces sur le manche, il n’a pas pu redresser
l’appareil avant de rétablir le fonctionnement
des systèmes hydrauliques.
Le Boeing a donc perdu 10 000 pieds et a dépassé
sa vitesse opérationnelle maximale (Vmo) de près 100 nœuds avant
que l’équipage n’en reprenne le contrôle. |
27 novembre 2009: Il y a un an Le crash
Il y a un an, le crash : le
jeudi 27 novembre 2008, un Airbus A 320
laissé en leasing par la compagnie Air New
Zealand à la compagnie allemande XL Airways,
s'apprête à regagner la flotte
néo-zélandaise. Il achève une série de
contrôles formels, habituels lors de ces
transferts, au siège de la compagnie
perpignanaise EAS Industries. A 14 h 43, il
décolle de l'aéroport de
Perpignan-Rivesaltes pour un dernier vol
technique avant un départ pour Francfort. A
son bord se trouvent sept personnes : 3
pilotes dont 2 Allemands et 1 Néo-Zélandais,
3 ingénieurs néo-zélandais et 1 représentant
de l'aviation civile néo-zélandaise. A 16 h 45, l'avion s'abîme
au large de Canet-en-Roussillon... Les
recherches : immédiatement, des moyens
considérables sont mis en place pour tenter
de localiser l'épave et les éventuels
survivants. Mais déjà, deux corps sans vie
sont repêchés.
Le vendredi 28 novembre, le chasseur de
mines Verseau de la marine nationale, équipé
d'un sonar, arrive sur les lieux du crash
pour localiser les boîtes noires de
l'appareil. Dans la journée, la dérive de
l'appareil est repérée. Le soir, c'est le
signal émis par les boîtes noires,
enregistreurs déterminants pour l'enquête,
qui est capté. La première boîte noire sera
remontée par des plongeurs le samedi et la
deuxième suivra. Les corps des victimes,
eux, seront douloureusement arrachés à la
mer au fil des semaines. La dernière
dépouille sera finalement repérée plus de
deux mois après le drame.
L'émotion : l'onde de choc suscitée par ce
drame a été ressentie à Canet évidemment, où
toutes les bonnes volontés du département se
sont précipitées pour offrir qui ses
services, qui un simple soutien. En
Allemagne, la communauté des pilotes a été
meurtrie. Mais c'est de l'autre côté du
globe, dans la communauté soudée de
Nouvelle-Zélande, que le drame a pris toute
son ampleur. Dès l'annonce du drame, le P-DG
d'Air New Zealand Rob Fyfe a embarqué à bord
d'un avion, en compagnie des proches de l'un
des défunts, pour venir suivre au plus près
l'évolution de l'enquête. Les quatre autres
familles sont arrivées les jours suivants,
et ont organisé plusieurs cérémonies sur la
mer pour l'implorer de rendre les corps de
leurs disparus. Un deuil dans la dignité,
qui marquera profondément les mémoires
catalanes.
Le
rapport de l'enquête devrait tomber
d'ici un mois
Un an après, on n'a toujours pas d'explication
au crash de l'Airbus A320. La justice devrait
rendre ses conclusions d'ici la fin de l'année
concernant l'enquête, confiée aux gendarmes de
la section de recherches des transports aériens
et du groupement des P.-O. pour tenter
d'expliquer ce drame. On devrait alors connaître
la thèse retenue par les enquêteurs. Défaillance
technique ? Erreur humaine ? Accident ? Le BEA
(bureau enquête analyses) devrait également
livrer un nouveau rapport prochainement.
En revanche, le crash des deux "Rafale" qui
se sont abîmés en mer au large de Perpignan, le 24 septembre
dernier, était dû "très certainement à une
erreur humaine", a indiqué hier le ministre
de la Défense Hervé Morin. "Ce qui est
évident (...) c'est que l'avion n'est absolument
pas en cause dans cette histoire ", a-t-il
déclaré, précisant que "l'enquête est quasiment
terminée". |
7 janvier 2010,
D'après le journal
"L'Indépendant", le rapport sur le crash
serait retardé
Alors qu'il
était attendu pour la fin 2009 ou en début
d'année 2010, le rapport devrait connaître
un léger retard.
L'expert mandaté, qui s'est entouré d'autres
spécialistes dont un spationaute de renom, a
effectué un voyage en Nouvelle-Zélande en
fin d'année avec le directeur d'enquête de
la brigade des transports aériens, afin
d'aller recueillir des éléments
complémentaires pour ses investigations. Ce
qui demandera logiquement un peu plus de
temps avant de rendre ses conclusions.
Lesquelles ne devraient pas être connues
avant plusieurs semaines.
Le
rapport du BEA est consultable ici:
http://www.bea.aero/docspa/2008/d-la081127e/pdf/d-la081127e.pdf |
____________Les événements
chronologiques__________
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Sur le web, la nouvelle du crash tombe
immédiatement, même s'il y a des jeux de mots hasardeux
ou des imprécisions dans les illustrations. "Le Point"
d'ailleurs, se fera un plaisir de rectifier le
lendemain, regrettant ce passage imprévu d'un B767. |
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L'A 320 accidenté quelques
heures plus tôt, devant le hangar d'EAS, ...( Photo Yann
MANZANO) |
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... tel qu'il avait été
exploité par la compagnie allemande XL Airways Germany |
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et tel qu'il avait été
réceptionné chez Airbus Industrie. |
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