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Pulkovo Airlines: La peur d'une amende ?

 

Le 22 août 2006, un Tupolev 154 de la compagnie russe "Pulkovo Airlines" (Ukraine) avec à son bord 170 personnes revenant de la station balnéaire d'Anapa du sud de la Russie à destination de St Petersburg s'est écrasé et a pris feu dans un champ dans l'est de l'Ukraine. Il n'y a aucun survivant. "D'après les premières informations, la foudre a touché l'avion", a déclaré une porte-parole du ministère russe des Situations d'urgence.

Des responsables de la compagnie ont indiqué que l'équipage avait désespérément tenté de reprendre le contrôle de l'appareil à haute altitude. "Un SOS a été lancé 11.700 mètres et ensuite de nouveau à 3.000 mètres", a déclaré à des journalistes Anatoly Samoshin, un autre directeur adjoint de Pulkovo.

Mais l'agence de presse russe "NOVOSTI" (Vrémia novostéi) pose des question inquiétantes deux jours plus tard:

"On ne peut pas exclure que l'issue fatale ait pu être due à la décision du chef de bord de traverser les nuées orageuses. Une telle décision aurait pu être prise de peur de se voir infliger une amende pour dépense excessive de combustible en cas de retour à Anapa.

"Tous les pilotes s'efforcent d'économiser le combustible", a confié sous couvert d'anonymat un expert en sécurité des vols. "L'appareil a décollé de Saint-Pétersbourg avec un plein suffisant pour l'aller-retour parce que le carburant est plus cher à Anapa. Pour toute dépense excessive de combustible, tout l'équipage, et même les hôtesses de l'air, encourent une amende", a-t-il expliqué.

D'après le spécialiste, les compagnies aériennes n'appellent pas cela une amende mais imputent aux pilotes un manque à gagner. Un responsable d'une compagnie vous dirait: "Vous auriez pu monter plus haut ou contourner l'orage". "Tout l'équipage voit alors son salaire diminué et le chef de bord risque d'être renvoyé. Les pilotes touchent des salaires modiques: quelque 30.000 roubles (moins de 1000 euros) et même 5.000 ou 6.000 roubles s'ils restent au sol pendant un mois", a expliqué le spécialiste.

L'hypothèse de la peur d'une amende est vivement débattue entre professionnels sur Internet (avia.ru). A la compagnie aérienne Pulkovo, on a refusé tout commentaire à Vrémia novostéi, sous prétexte que ce thème n'était jamais débattu à l'extérieur.

D'après l'expert en sécurité des vols, la devise de l'aviation qui a été dans le passé "sécurité, régularité, efficacité" est aujourd'hui réduite à la seule "efficacité", à savoir au bénéfice pour la direction des compagnies. "Les relations de marché menacent de ruiner l'aviation", a résumé le spécialiste."

 

17 février 2007

Moins de 6 mois d'enquête pour que les autorités d'aviation russes déposent leurs conclusions: erreur de pilotage.

Selon la commission, "Piloté en mode manuel, l'appareil a dépassé l'angle d'attaque critique et a décroché pour descendre en vrille et entrer en contact avec le sol à une grande vitesse verticale."

"En contournant les zones orageuses et de turbulence, l'équipage a perdu la maîtrise en tangage de l'appareil qui a dépassé les limites autorisés des angles d'attaque. La perte de contrôle de la vitesse et le non-respect des règles anti décrochage auxquels s'ajoutait le manque de cohésion de l'équipage n'ont pas permis d'éviter le pire."

La commission d'enquête a par ailleurs dénoncé la faible préparation des pilotes qui n'avaient pas pu s'entraîner à piloter l'appareil en mode manuel à des hautes altitudes "en absence de simulateurs d'entraînement appropriés".

 

Le Tu-154 RA-85185 accidenté

 

Selon les premières informations, l'avion aurait été frappé par la foudre à haute altitude. Un SOS a été lancé 11.700 mètres et ensuite de nouveau à 3.000 mètres, d'après un responsable de la compagnie "Pulkovo Airlines"

Le Tu-154 s'est entièrement disloqué au contact du sol. Il paraît invraisemblable de prime abord qu'il ait tenté un atterrissage forcé.

Les pompiers s'employaient à éteindre les débris de l'appareil éparpillés dans un champ situé à l'extérieur du village de Soukha Balka, dans l'est de l'Ukraine.

     

Ces images parlent d'elles mêmes: il n'y a aucun survivant dans l'épave. On peut noter à droite l'immatriculation de l'avion.

  

Parmi les 170 passagers, il y avait 39enfants et plusieurs étrangers. Le Président Vladimir Poutine a décrété une journée de deuil national.

    

Nous sommes malheureusement habitués à ces images tragiques de familles effondrées par le deuil. Que leur dire si les soupçons de raison mercantile s'avèrent fondés ?

Les parents portent les cercueils contenant les corps de Anna Gabitova , 26 ans, et de sa fille d'un an Alexandra, tuées dans l'accident lors d' un enterrement à Saint-Pétersbourg , en Russie, le samedi, 26 août 2006.