La
pressurisation sur "off", le froid et la mort lente |
|
|
|
Le Boeing B737-331 immatriculé 5B-DBY
accidenté |
Le
14 aout 2005, dix minutes après
le décollage de Larnaka dans l'île de Chypre et à destination
d'Athènes, l'équipage signale un problème de climatisation à bord du
Boeing 737. Un heure plus tard, à 9h37, l'avion pénètre dans
l'espace aérien grec mais aucun contact radio ne peut être établi
depuis le contrôle au sol qui comprend très vite qu'il y a un problème
à bord. Deux chasseurs F16 décollent et viennent encadrer le Boeing.
Il est 11 h 20. Les pilotes de chasse distinguent le copilote affalé
sur son siège et le siège du CdB inoccupé. Dans la cabine sans vie,
les masques à oxygène pendent sous les coffres à bagages. Seul
mouvement visible, deux personnes qui semblent intervenir dans le
poste de pilotage. L'avion quitte un moment son cap initial et
quelques instants plus tard plonge vers le sol, probablement par
épuisement de son carburant. Il s'écrase, faisant 121 morts dont 115
passagers. Parmi eux, de nombreux enfants. Il n'y a malheureusement aucun survivant.
Plusieurs questions viennent
immédiatement à l'esprit: Comment se fait-il que l'équipage n'ait
pas entamé de descente d'urgence s'il a constaté un problème de
climatisation ou un défaut d'aération, comme semble l'indiquer les
masques à oxygène sortis dans la cabine passagers ? Qu'est-ce qui a
mis les pilotes dans l'impossibilité de réagir rapidement ? Enfin,
toutes les personnes à bord étaient-elles évanouies ou déjà
asphyxiées au moment du choc, certaines autopsies font état de corps
congelés ?
Un très mauvais plaisantin a voulu
faire croire qu'il avait reçu un SMS d'un passager avant le crash:
"Nous avons froid, le pilote est bleu. Nous allons mourir. Adieu".
Rien de tel n'a jamais existé. Mais comment font certains pour s'amuser
avec le morbide dans une telle situation ?
L'enquête
Le CVR a été retrouvé vendredi 19
dans la journée. Le soir même, il était à Paris et dans la nuit, le
BEA l'avait lu. La partie blindée s'était désolidarisée du reste du
boîtier sous la violence de l'impact, mais les données ont pu être
exploitées et transmise à l'enquêteur grec qui accompagnait
l'enregistreur. Comme quoi ...!
Le 21 août, une semaine après
l'accident, les boîtes noires commencent à être interprétées. Ainsi,
d'après une agence de presse de Macédoine,
"le
Boeing-737 s'est écrasé consécutivement à une dépressurisation
progressive de la cabine associée à une défaillance du circuit
électrique de l'avion, elle-même provoquée par une ventilation
insuffisante.
En manquant d'oxygène, les
pilotes ont perdu
connaissance et l'avion est devenu incontrôlable tout en poursuivant
son vol sous pilote automatique. On pense qu'un membre de l'équipage a réussi à utiliser les
bouteilles d'oxygène qui se trouvaient dans la cabine des passagers
pour tenter de reprendre le contrôle de l'avion. Ces éléments
confirment le fait que la plupart des passagers étaient vivants,
mais probablement évanouis, au moment du choc.
|
|
publié le 21.10.2005 par
EuroCockpit.
Helios : la
pressurisation ne pressurisait
rien du tout
On attend un
premier rapport sur l'accident
du B737 d'Helios, qui devrait
mettre en évidence ce qu'il sera
convenu d'appeler une "cause
stupide", comme si l'on parlait
d'une "drôle d'idée de mourir
pour si peu".
Il
se confirmerait en effet qu'à la
suite d'une intervention
technique par un mécano au sol, la vanne de
pressurisation est restée en
position manuelle, donc ouverte.
Durant la montée
(dépressurisée), l'équipage
n'aurait pas clairement
identifié l'alarme "cabin
altitude" en la confondant avec
l'alarme de configuration
décollage (dont ils n'ont pas
tenu compte puisqu'ils étaient
déjà en vol).
On sait à présent
que le CDB et l'OPL avaient des
difficultés à comprendre leurs
anglais respectifs, et qu'ils
n'ont eu aucune conscience de la
situation. La physiologie
humaine aura fait le reste,
puisque privé d'oxygène,
l'équipage a perdu connaissance,
alors que les passagers étaient
alimentés par les masques tombés
automatiquement des PSU.
Bien entendu, le
rapport d'enquête pointera sans
doute vers "un équipage en
dessous de tout", sans
jamais mentionner que s'il était
là ce jour là, et dans cet
avion, c'est que cela faisait
bien l'affaire de la compagnie.
Personne ne dira rien sur ce
qu'il convient désormais
d'appeler les "pavillons de
complaisance" au sein même de
l'UE et de la JAA. |
|
Le 2 septembre 2005,
la commission administrative rogatoire ordonnée par le directeur du
Service de l'Aviation civile grecque (YPA), a rendu jeudi 1er
septembre ses conclusions et a ainsi décidé qu'étaient engagées les
responsabilités de deux contrôleurs aériens qui, au moment de
l'entrée de l'avion dans l'espace aérien d'Athènes, n'ont pas
procédé immédiatement à une reconnaissance vocale, conformément aux
règles de la circulation aérienne, mais se sont contentés d'une
identification optique et machinale.
La commission a aussi décelé une
panne dans le système d'alarme sonore de l'appareil. D'après
les éléments recueillis le système d'alarme du Boeing lançait le
même signal sonore pour des incidents techniques différents ce qui
aurait conduit les pilotes à confondre la raison de son
déclenchement.
|
|
Le 10 octobre 2006, le rapport d'enquête dénonce:
Une série d'erreurs humaines à l'origine
du crash de l'avion d'Helios
C'est un enchaînement d'erreurs humaines
au sol et dans la cabine de pilotage qui est à l'origine
de l'accident. Le rapport d'enquête final sur cette
tragédie aérienne, la plus meurtrière de l'histoire de
la Grèce et de Chypre, a été rendu public mardi 10
octobre. Le résumé des conclusions de l'enquête, diffusé
par le ministère des transports grec, est accablant à la
fois pour les pilotes, la compagnie à bas prix et
l'autorité civile chypriote.
Les "causes directes" de
l'accident sont liées à l'erreur des pilotes de l'avion,
qui n'ont jamais pressurisé l'appareil, la valve de
pressurisation étant restée en mode manuel. Malgré les
nombreux signaux d'alarme – signal sonore et chute des
masques à oxygène – et les trois contrôles prévus avant
et juste après le décollage, le pilote allemand de 59
ans et son copilote chypriote de 50 ans n'ont pas
compris que la cabine n'était pas pressurisée. Pilotes
et passagers ont ensuite rapidement perdu connaissance à
mesure que l'avion gagnait son altitude de croisière de
16 000 pieds. L'avion, qui a continué à voler en pilote
automatique, à court de carburant, a fini par s'écraser
en dépit d'une tentative désespérée de reprise de
contrôle de l'appareil par le steward chypriote, Andreas
Prodromou, 25 ans. Toutes les personnes à bord ont été
tuées par l'impact, mais le rapport ne précise pas si
elles étaient conscientes au moment du crash.
UNE SÉRIE DE DÉFICIENCES
Le rapport désigne comme "causes
indirectes" une série de "déficiences"
d'Helios,
notamment en matière de "culture de sécurité"
et
de gestion des équipages. L'autorité chypriote de
l'aviation civile, de son côté, ne s'est pas acquittée
de "manière adéquate, et pendant des années, de ses
responsabilités de contrôle de la sécurité des vols",
note le texte. La compagnie à bas prix AlphaJet, qui a
succédé à Helios, a évité de justesse son inscription
sur la liste noire européenne des compagnies non sûres,
en échange d'un engagement à prendre des mesures de
sécurité, avait indiqué lundi 9 octobre une source
européenne à Bruxelles. Les autorités grecques et
chypriotes de l'aviation ont, quant à elles, pris "des mesures correctives" après les remarques des
enquêteurs, précise le communiqué.
Boeing, le constructeur de l'avion, n'a
pas non plus été épargné par le rapport. Selon un
responsable de l'enquête, l'alarme sonore signalant sur
les Boeing 737-300 un problème de pressurisation était
la même que celle attestant d'un problème de train
d'atterrissage, ce qui expliquerait en partie l'absence
de réaction des pilotes. La Commission avait fait part
en octobre dernier de ce risque de confusion au
constructeur américain, qui en a averti les compagnies.
Le rapport met également en cause "l'inefficacité des
mesures" prises par Boeing pour "répondre à de
précédents incidents de dépressurisation". Le
ministère des transports grec a précisé qu'à la demande
de la Commission, le constructeur américain a modifié
des procédures de contrôle de la pressurisation de la
cabine. |
|
Le 31 octobre 2006, un peu
plus d'un an après l'accident, "Helios Airways" annonce qu'elle
cesse ses activités. Le gouvernement Chypriote gèle aussitôt ses
avoirs.
Comme d'autres avant elle, la
compagnie Helios n'a pas survécu à un crash majeur. |
|
Le lundi 23 juillet 2007,
deux ans après l'accident les familles de 17 des 121
victimes du crash ont déposé plainte à Athènes contre le
fabricant américain de l'avion et lui demandent 76
millions d'euros de dommages et intérêts. Les
familles affirment que Boeing est responsable d'une
série d'erreurs de conception, y compris sur un signal
d'alarme, qui ont conduit les pilotes à commettre des
erreurs fatales. |
|
Enfin,
le 11 novembre 2008, de
nouvelles mesures de sécurité
sont imposées au Boeing 737
SEATTLE — L'Administration Fédérale de
l'Aviation (FAA) des Etats-Unis a durci
lundi ses mesures visant à obliger les
pilotes de Boeing 737 à ne pas ignorer
l'alerte de pressurisation de la cabine,
suite à l'accident qui a coûté la vie aux
121 passagers et membres d'équipage d'un
avion de la compagnie chypriote Helios
Airways.
Les
enquêteurs grecs avaient conclu à une erreur
humaine, les deux pilotes n'ayant pas su
utiliser les commandes qui réglaient la
pressurisation en cabine et ayant mal
interprété l'alerte qui s'est déclenchée à
la suite de cette mauvaise manipulation.
En
outre, les responsables de la maintenance
avaient laissé les commandes de
pressurisation sur une position incorrecte,
selon le rapport d'enquête.
La
FAA a ordonné lundi 10.11.2008 des
changements dans les manuels indiquant les
procédures à suivre dans ces appareils, et a
demandé l'organisation de réunions
d'information à destination des pilotes.
Ces
mesures, qui prendront effet dans 120 jours,
s'appliquent à tous les Boeings 737, l'avion
commercial le plus vendu au monde, avec plus
de 6.000 appareils commandés depuis le
lancement du modèle en 1965, dont 5.397 sont
encore utilisés dans le monde entier.
Les
changements dans le manuel d'utilisation des
appareils doivent être effectués par chaque
compagnie d'aviation. Les directives de la
FAA sont généralement retransmises par les
autorités en charge de l'aviation civile
dans chaque pays. |
|
Le Boeing 737 accidenté immatriculé 5B-DBY
La compagnie Helios Airways, un air de vacances pour les
touristes du soleil
Le tracé du vol Larnaka - Athènes. La violence de l'impact est visible sur cette photo
La végétation très sèche s'est de suite enflammée à
l'impact de l'avion. Les sauveteurs ont du d'abord éteindre les
incendies avant de pouvoir accéder sur les lieux de l'accident.
"Canadair" et hélicoptères sont intervenus aux côtés des camions de
pompiers.
Seule la queue de l'avion est restée intacte.
Le lendemain de l'accident, un équipage a refusé de monter à bord d'un avion
de la compagnie aussitôt imité par les passagers en partance. La psychose
envers les "charters" prend aussitôt une dimension internationale.
Le Boeing B737-300 5B-DBY accidenté
Enfin, voici ce qu'a pu être l'inspection de
l'avion en vol par des chasseurs F16 grecs qui ont vu les
pilotes du B737 évanouis sur leurs sièges. Mais il s'agit d'un
photomontage, en l'occurrence très bien fait, puisque les documents montrent un
B737-800 alors que l'avion accidenté est un B737-300. Les
longueurs de fuselage sont différentes et surtout, il y a 2 issues
d'aile sur le -800, une seule sur le -300. L'auteur de ces
documents n'a pu que faire exprès afin que les bons observateurs puissent
dévoiler "la supercherie".
|