www.crashdehabsheim.net

 

 

 

 

Yemenia Airways - Moroni (suite)

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12 juillet - 19 juillet - 20 juillet - 23 juillet - 5 aout - 9 aout - 25 aout - 28 aout - 31 aout

4 septembre - 5 septembre - 6 septembre - 8 septembre - 27 septembre - 8 octobre

Pour en savoir plus sur la sécurité aérienne au Yémen, connectez-vous sur

http://henrimarnetcornus.20minutes-blogs.fr/archive/2009/10/01/yemenia-626-le-contexte-de-l-accident.html

Le site de l'association des victimes

http://www.comores-afvca.org/-Actualites-.html

 

Samedi 11 juillet 2009

 

A310 : la rescapée du crash a subi de la chirurgie réparatrice

L’unique survivante du crash de l’A310 de Yemenia, survenu au large des Comores le 30 juin, a subi une opération de chirurgie réparatrice jeudi 9 juillet au soir. Bahia Bakari, âgée de 12 ans, souffrait de contusions multiples et de brûlures après le crash. La seule rescapée du crash avait été admise le 2 juillet dans l’unité de réanimation du centre de traitement des grands brûlés dédié à l’enfant de l’hôpital Trousseau à Paris (XIIème).

L’assistance publique des hôpitaux de France l’a indiqué jeudi au soir, la jeune survivante a subi une opération de « chirurgie réparatrice maxillo-faciale et cutanée ». Son état serait «satisfaisant» d’après le communiqué.

 

Quels avions poubelles ?

Après les déclarations de deux Ministres de la République Française parlant avec une certitude plus politicienne que technique « d’avions poubelles », la compagnie Yemenia tente à présent de contrer cette déplorable image qui lui est attribuée.

Elle vient de retracer avec précision l'historique technique de l'avion accidenté, "en parfait état de fonctionnement, exempt de la moindre anomalie, contrôlé le 2 mai sous la supervision d'un ingénieur d'Airbus".

"Les faits et uniquement les faits", martèle depuis huit jours Khaled Al-Wazir, le ministre des transports Yéménite et la compagnie Yemenia de rappeler qu'il s'agit de sa première tragédie aérienne depuis sa restructuration, en 1978.

Certaines grandes compagnies nationales qui n’utilisent pourtant pas « d’avions poubelles » ne peuvent pas présenter un tel bilan.

 

 

 

 

 

La frégate "Floréal" a quitté la zone de la "Grande Commore" pour se diriger vers l'île de Mafia et participer aux recherches.

 

 

 

 

 

L'hélicoptère "Dauphin" a rapidement découvert trois nouveaux corps ainsi que des débris qui restent à authentifier.

 

Dimanche 12 juillet 2009

 

 

Les militaires de terre, mer ou air, et de quelque pays que ce soit, sont à chaque fois mis à contribution lors d'un crash. Le "sale boulot" de rechercher les corps, de les récupérer et de les transporter, même plusieurs jours après le drame, c'est pour eux.

 

Ayons une pensée pour ces hommes, le plus souvent absolument pas préparés à ce qu'il vont voir et vivre durant plusieurs jours et qui fatalement va laisser des traces.

Car pour eux, ensuite, guère de cellule psychologique!

 

 

Pour apaiser les différents après les accusations lancées par deux de ses ministres, le Premier Ministre François Fillon a effectué une courte visite aux Comores.

Il a remis la "médaille d'honneur pour acte de courage et faits de sauvetage" à Libouna Matrafi, un pêcheur de 43 ans qui a sauvé l'unique survivante du crash, la jeune Bahia Bakari, âgée de 12 ans et originaire de la région parisienne.

"Elle était sur un morceau de contreplaqué qu'elle a lâché quand elle a vu notre bateau. J'ai nagé sur 30 mètres pour la rejoindre car elle était trop fatiguée pour nager. Elle s'est accrochée à moi et le bateau m'a envoyé une bouée de sauvetage," a raconté Libouna Selemani Matrafi.

 

Un vol charter exceptionnel

François Fillon a annoncé aussi que quelque 200 proches de victimes seront acheminés gratuitement aux Comores lundi depuis Paris et Marseille, d'où venaient de nombreux passagers de l'avion accidenté, à bord d'un vol affrété par la Yemenia, mais assuré par une autre compagnie.

 

Voici l'Airbus A 310-300ER F-HBOY de la compagnie "Blue Lines" affrété par "Yemenia" et qui partira lundi pour les Comores avec des familles des victimes du crash. Sortant de révision, il sera aménagé en version 220 sièges et partira de Paris avec une escale à Marseille.

Son autonomie devrait lui permettre ensuite de rallier ensuite directement Moroni.

Vers un boycott de l'Airbus ?

Dans un communiqué dimanche, la Coordination nationale des familles de victimes a fait part de son intention de boycotter ce vol, considérant que «les engagements pris en faveur des familles de victimes par la compagnie Yemenia et le gouvernement français n'ont pas été respectés» et que «les conditions imposées par la compagnie sont inacceptables».La Coordination affirme que «l'avion de la Compagnie Blue Line affrété par Yemenia est un avion poubelle, classé catégorie C et ayant 17 ans d'âge, alors que l'Airbus A310 qui s'est crashé était de catégorie B avec 10 ans d'âge». Elle assure également que «Mme Robichon, nommée par le président de la République, Nicolas Sarkozy, impose une seule personne par famille au lieu des deux prévues».

 

Voici l'aménagement intérieur de l'A310 de la compagnie "Blue Line".

 

Dimanche 19 juillet 2009

 

 

Bâtiment hydrographique  et océanographique de la Marine nationale, le "Beautemps-Beaupré" a commencé vendredi 17 juillet d'effectuer la cartographie de la zone présumée du drame dans l'océan Indien.

Il dispose d'un robot sous-marin qui devrait permettre la récupération des enregistreurs de vol dès leur repérage.

Le "Beautemps-Beaupré" est le sistership du "Pourquoi-pas" qui effectue actuellement des recherches sur les débris du vol AF 447 dans l'océan Atlantique.

 

 

Le ministre comorien de l'Intérieur Bourhane Hamidou a annoncé mercredi 15 juillet qu'il faudrait un mois environ d'examens pour confirmer que les 20 corps découverts au large de la Tanzanie étaient bien ceux de passagers du vol de la Yemenia Airways. Pour ces examens, les autorités tanzaniennes collaboraient avec des experts français.

Par ailleurs, les moyens humains de recherche de la France, des Commores et du Yémen installés à Mitsamiouili vont être allégés. L'espoir de retrouver des corps et des débris ayant notablement baissé.

 

Lundi 20 juillet 2009

 

La jeune Bahia va mieux

A 12 ans et demi, l'unique rescapée du crash des Comores pourrait sortir de l'hôpital à la fin de la semaine, a indiqué le professeur Isabelle Constant qui suit l'adolescente à l'hôpital Armand Trousseau. "Bahia va bien. Elle s'alimente, elle se déplace" a assuré le médecin

Le professeur Constant a également ajouté que Bahia "s'exprime de façon très précise" sur l'accident. "Elle revient sur des choses qui lui sont arrivées dans le laps de temps où elle a eu le traumatisme".

Après l'accident, la jeune fille a subi deux types d'opérations: "D'une part une chirurgie osseuse maxilo-faciale, puisqu'elle avait un traumatisme proche de l'œil. D'autre part, une chirurgie liée à ses brûlures, avec deux greffes cutanées" a-t-elle précisé avant d'ajouter que les suites opératoires se déroulaient dans les meilleures conditions.

A son retour chez elle, la jeune fille sera suivie par une équipe composée de psychologues et de chirurgiens pour contrôler l'évolution de ces blessures.

 

Jeudi 23 juillet 2009

 

Le "Beautemps-Beaupré"a retrouvé les "boites noires"

La bâtiment a terminé ses investigations sur la zone du crash conformément aux directives de l'Etat comorien et du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses de la DGAC). Une cartographie des fonds a été faite et les deux enregistreurs de vol ont été localisés à plus de 1000m de profondeur et à 10 ou 12 km de la plage de Mitsamiouli.

Lors d'une conférence de presse à Moroni, l'ambassadeur de France aux Comores, Luc Hallade, a indiqué qu'il ne suffira pas nécessairement d'y envoyer un engin pour les récupérer. Il se pourrait aussi qu'il faille "découper des tôles" de l'épave de l'avion pour les extraire. "Pour cela, il faut un robot qui ait les capacités d'aller au-delà des mille mètres", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'opération pourrait être menée par un navire américain disposant d'un tel équipement et qui pourrait débuter ses rechercher durant la première quinzaine d'août.

"La topographie relevée montre une zone de reliefs sous-marins accidentée", selon l'état-major des armées.

Le "Beautemps-Beaupré" va à présent quitter la zone et reprendre "le cours de sa mission normale en mer Rouge".

 

Mercredi 5 aout 2009

 

Abandonné de tous

A l'image de toutes les victimes des accidents aériens, voilà un exemple qui pourrait malheureusement s'appliquer ailleurs. Il a été relevé (extraits)dans le quotidien "La Provence" laprovence.com/Crash-des-Comores-lapeine-des-familles-peu-menagee

Le crash a emporté sa femme et ses deux petites filles de 4 ans et 16 mois. Ali est désormais seul au monde.

Plus d'un mois après le drame, à l'image de toutes les autres familles plongées dans la détresse, il n'a toujours pas reçu l'acte de décès nécessaire à toutes les démarches administratives. Plus grave encore, certaines personnes profiteraient de la situation pour réclamer des subventions aux institutions en se présentant comme responsables d'associations de victimes, qui ne représenteraient en fait qu'elles-mêmes.

Ali stigmatise: "Les familles ne sont pas au courant de ces démarches. Nous avons essayé de créer une structure qui rassemble toutes les victimes, avec un huissier, qui pourrait vérifier les entrées et les sorties d'argent. Ce n'est pas du tout le cas. La Caisse d'épargne a débloqué 15 000 €, versés au consulat des Comores. Je ne sais pas à quoi ces fonds ont servi."

Mais pour les parents, époux et enfants des disparus, c'est l'absence d'acte de décès qui demeure le problème numéro un. Ali ne sait plus comment s'y prendre : "Il faut que je résilie les contrats TV, de téléphone portable, qui étaient établis au nom de ma femme. Tant que je n'ai pas le document, je ne peux rien faire. Le problème, c'est qu'il faut un autre certificat de présence dans l'avion et Yemenia ne le fait pas."

 

Dimanche 9 aout 2009

 

Qui était à bord ? Toujours pas de liste officielle des passagers

Plus d’un mois après le crash au large des Comores, les familles des victimes dénoncent les lenteurs de l’enquête et les difficultés administratives.

Une nouvelle réunion d’information a eu lieu jeudi à Paris mais les familles des victimes en sont ressorties déçues. Elles dénoncent non seulement les lenteurs de l'enquête et le manque de considération des autorités mais aussi le manque de transparence dont ferait preuve volontairement Yemenia.

Principal reproche adressé à la compagnie aérienne du Yémen, déjà pointée du doigt pour ses manquements à la sécurité : la non-publication de la liste officielle avec les noms des 152 passagers à bord au moment du drame. Ce document est indispensable notamment pour établir un jugement déclaratif de décès. Et au-delà entamer un vrai travail de deuil.

"Les familles des victimes font rapidement le lien entre l’absence de communication de cette liste et les menaces qui ont été brandies par cette compagnie sur l’achat de 10 Airbus A380. Suite à ces menaces, on a le sentiment que tous les moyens sont pas mis en œuvre de façon diplomatique pour imposer à Yemenia cette attestation de présence », a expliqué sur Europe 1 l'avocat des familles des victimes, Me Fabien Perez

Aucun des 25 corps repêchés n’a dans l’immédiat été identifié. Quant aux dossiers ante mortem, constitués avec les éléments médicaux ou dentaires des victimes et les prélèvements ADN fournis par les familles des victimes, ils ne sont pas encore complets, selon une source proche du dossier. Seul point positif : les deux boîtes noires de l’appareil ont été localisées et pourraient être récupérées à la mi-août.

 

Mardi 25 aout 2009

 

Le même bateau que pour le "Titanic"

Le navire français EDT ARES équipé d'un robot télécommandé affrété par le BEA a commencé ses travaux dans la zone où l'appareil s'est abîmé pour tenter de récupérer les boîtes noires, qui ont été localisées par environ 1.200 mètres de fond.

Déjà, les corps de six victimes de l'accident ont été récupérés, et des éléments de l'épave de l'A310 ont été identifiés, selon la commission d'enquête comorienne. L'ANACM ( l'Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie) des Comores explique que  le bateau EDT ARES, affrété à la demande de la France, est parti de Chypre le 31juillet et a transité au large des côtes somaliennes avec à son bord une escorte armée qui a été débarquée sur l’île de Mayotte. Ces moyens sont mis en place par le BEA (Bureau d’Enquête et d’Analyse français) dans le cadre de son soutien à l’enquête.

Le bateau est arrivé jeudi 20 août à Moroni. Les travaux initiaux se concentrent à l’intérieur de la zone où le signal émis par les balises des enregistreurs a été détecté. Dans cette zone, la profondeur moyenne est d’environ 1200m. Pour mener à bien cette recherche, le bateau est équipé d’un robot sous-marin télécommandé (ROV) capable de travailler jusqu’à une profondeur de 6000m. Ces opérations ont débuté dans la nuit du 20 août et s’effectueront sans interruption pendant une période de 10 jours.
La commission d’enquête, composée d’enquêteurs comoriens, yéménites et français sera présente à bord du bateau pendant toute la durée des opérations.
Dans la mesure où les enregistreurs seront récupérés, la commission d’enquête les convoiera jusqu’au BEA où ils seront lus.
 

 

 

Deux vues de l'EDT ARES avec ses systèmes de levage et le robot Remora 6000. Le site de l'entreprise : http://www.edttowage.com/?id=our-missions

 

Vendredi 28 aout 2009

 

Le FDR est récupéré

Contrairement aux communiqués de presse précédents, le N°9 de ANACM daté du 28 aout est extrêmement bref et laconique.
"ACCIDENT SURVENU EN APPROCHE A MORONI LE 30 JUIN
La commission d’enquête confirme que l’enregistreur de paramètres (Flight Data Recorder, FDR) de l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia accidenté le 30 juin au large de Moroni a été récupéré ce jour à 8 h 30, heure locale."

Etonnant et surprenant, aucune photo de l'enregistreur n'a été diffusée, contrairement à plusieurs accidents ayant eu lieu à travers le monde ces dernières années. Censure du BEA ?

 

Allez, pour illustrer le propos, voilà juste en passant quelques "boites noires" ostensiblement montrées lors de leur récupération

     

                     A310 Kenya Airways                                               Flash Airlines                                       GOL

     

AF-Tahiti                                                        West Caribbean                                                                       TWA800

 

             Tu 134 Sibir                                    Tu 154 Irkourst

 

 

Samedi 29 aout 2009

 

Le BEAI comorien (Bureau d’Enquête Accident Incident) confirme que l’enregistreur phonique (Cockpit Voice Recorder, CVR), de l’Airbus A310 de la compagnie Yemenia accidenté le 30 juin au large de Moroni vient d’être récupéré à bord du bateau EDT ARES.

Les deux enregistreurs de vol, CVR et FDR, seront convoyés dans les prochains jours au Bureau d’Enquêtes et d’Analyses au Bourget (France) où ils seront lus en présence des membres de la commission d’enquête.

 

Lundi 31 aout 2009

 

Les CVR et FDR entre les mains du BEA

Le BEA a profité du Week-end pour rapatrier les deux "boites noires", plus orangées qu'elles tu meurs, d'ailleurs. C'est Paul Louis Arslanian qui l'a annoncé lui-même, entre le pain-beurre et les croissants du petit déjeuner à lui offert par les très choisis journalistes de l'AJPAE ( Association des Journalistes Professionnels de l'Aéronautique et de l'Espace). Ceux là même qui ne supportent pas que des confrères non adhérents parlent d'aviation, même du bout des lèvres, avec la bénédiction de Paul Louis, cela va de soi, entre gens de bonne compagnie.

Donc, dès mardi, le BEA sera à l'œuvre pour décrypter les bandes en présence des "spécialistes comoriens" responsables de l'enquête.

 

 

 

 

 

 

Voilà enfin une photo de ce qui serait l'un des enregistreurs de l'A310 de Yemenia Airways

 

 

 

 

 

 

 

 

   Et voici le même à l'état neuf

 

Vendredi 4 septembre 2009

 
 

Lu dans "La provence.com"  le 4 septembre 2009.

C'est trop drôle pour que je résiste pas au plaisir de le reproduite in extenso

Crash des Comores : la thèse de l'erreur de pilotage provoque une polémique

Rumeur ou pas, l'hypothèse d'une erreur de pilotage dans le cadre du crash de l'avion de la Yemenia aura fait polémique aujourd'hui. Le gouvernement s'est en effet empressé de mettre un hola aux allégations prêtées à des membres du gouvernement par l'AFP (Agence France Presse).

Ce matin, l'AFP a affirmé que, dans le cadre de l'enquête sur le crash de l'Airbus A330, le gouvernement français privilégierait la thèse de l'erreur de pilotage pour expliquer ce crash, citant des sources gouvernementales anonymes. La compagnie Yemenia - jointe par LaProvence.com - a refusé de commenter la thèse d'une erreur de pilotage dans le crash de l'Airbus A310 survenu le 30 juin au large des Comores.

"Si c'est bien une erreur de pilotage, c'est qu'on nous a accusés à tort d'avoir envoyé dans le ciel un avion poubelle", nous a toutefois répondu un membre de la compagnie, contacté dans les locaux parisiens de la Yemenia. Cette personne rappelle que "la compagnie assure des vols vers les Comores depuis 17 ans."

Un autre responsable de la Yemenia joint par LaProvence.com dit ne pas être au courant de la dépêche AFP : "Je ne peux pas me prononcer pour l'instant, la commission d'enquête rendra ses conclusions officielles. C'est à ce moment-là qu'on communiquera". "Il faut laisser du temps au temps. Nous pourrons, après analyses, tenter d'expliquer ce qui a pu se passer". Une erreur de pilotage discréditerait peut-être la thèse de l'avion poubelle. Sur ce sujet, le responsable de la compagnie joue la carte de la rhétorique : "C'est quoi un avion poubelle ? Un avion avec des poubelles dedans ? Moi je ne sais pas ce que c'est."

Quelques heures plus tard, nouveau rebondissement. Dans un communiqué de presse, Dominique Bussereau, secrétaire d'Etat UMP chargé des Transports "dément formellement les rumeurs relatives aux prétendues hypothèses injustement prêtées au gouvernement sur les causes de l'accident de l'Airbus A310 de la Yemenia". La missive conclut : "Seules les informations émanant de la commission d'Enquête de l'Union des Comores en charge de l'enquête technique sur cet accident peuvent être considérées comme officielles et fiables."

L'argument selon lequel l'Airbus de la Yemenia, qui transportait 153 personnes (dont 61 Marseillais) vers les Comores le 30 juin dernier était un danger ambulant a été lancé dès les premiers jours suivant le crash. La communauté comorienne de Marseille avait même défilé dans les rues de la cité phocéenne pour rendre hommage aux victimes et dénoncer les conditions de vol entre la France et l'archipel. Par ailleurs, l'état de l'avion ne répondait pas aux normes de sécurité européennes.

Les boîtes noires, récupérées aux large des Comores ont été rapatriées en France lundi. Elles livreront certainement des réponses aux nombreuses questions en suspens à propos du crash, confirmant ou infirmant la thèse de l'avion poubelle.

 

Samedi 5 septembre 2009

 

Prend-on les gens pour des demeurés ?

A voir la photo plus haut, on se demande pourquoi elle a été tronquée puisque deux jours tard, on a enfin la partie manquante. Dramatique, cette manière de faire défiant toute transparence. Comme une censure qui ne dirait pas son nom, Anastasie est indécrottable!

Surtout que les enregistreurs de la photo ne sont pas montrés lors de leur repêchage, mais à une date ultérieure imprécise, au bon vouloir du BEA. Ils sont lavés et aseptisés pour la photo. D'ailleurs, après avoir séjourné près de deux mois dans l'eau salée, est-il judicieux de les montrer ainsi à l'air libre ?

Enfin, pourquoi ce qui est naturel dans le monde entier, pratiquer la transparence,  n'est en l'occurrence pas une habitude française. Arrêtons de prendre les français, et aussi  les citoyens du monde qui suivent cette affaire pour des c...tins.

Voilà donc ci dessous la dernière photo en date de ce que sont censés être les CVR et FDR de l' A310 de Yemenia.

 
 

Dimanche 6 septembre 2009

 

Voilà les boîtes!

C'est finalement par le site Internet http://www.malango-actualite.com, un média comorien que l'on apprend comment les choses ont pu se passer officiellement, avec photos à l'appui.

"Placées dans deux petites glacières, les boites noires ont été réceptionnées par Ali Abdou Mohamed, l'enquêteur principal de l'aviation civile comorienne et Abdillahi Mouigni, le secrétaire général du ministère comorien des transports en présence des enquêteurs français et yéménites. Ces enregistreurs de vols ont, tout de suite après, été mis sous scellés. Le précieux colis sera dans quelques jours au bureau du BEA en France."

« Par l'autorisation du gouvernement comorien, ils seront confiés à l'Etat français à travers le BEA qui va lire ces enregistrements et interpréter ce qui s'est réellement passé », a confirmé Abdillahi Mouigni, le secrétaire général du ministère des transports qui a assuré qu' « il y aura la participation des enquêteurs comoriens » dans tout le processus.

 

    

Les enquêteurs franco-comoriens devant les enregistreurs et une des glacières transportant les boites    

 

Mardi 8 septembre 2009

 

Une avance de 20 000 euros pour les familles

Les familles des victimes du crash de l’A310 recevront une « première indemnisation provisoire sous forme d’avance » selon le site http://www.malango-actualite. L’annonce émane de la cellule de suivi du crash mise en place par l’ambassade de l’Union des Comores en France.

"Conformément aux conventions internationales, les assureurs de la Compagnie Yemenia Airways ont décidé de verser aux familles des victimes du Crash de l’Airbus A 310, une indemnisation provisoire, sous forme d’avance, d’un montant de 20 000 € pour chacun des passagers à bord du vol IY626 ", indique le communiqué de l’ambassade des Comores à Paris.

Quelques jours après l’accident au large de Grande Comore, la compagnie yéménite avait déjà proposé une indemnisation de 20 000 € par famille. Cette proposition avait été qualifiée « d’indécente » par un des avocats comoriens des familles des victimes.

Des "restes de 90 passagers" seulement ont été repêchés, ce qui pose un problème d'identification d'une part et de déclaration de décès d'autre part.

 

Dimanche 27 septembre 2009

 

Une dépêche de l'AFP reprise par plusieurs journaux fait bien rire dans le landerneau aéronautique. Titrée: -Le crash de Yemenia serait du à une erreur de pilotage-, elle se base sur les dires d'un avocat "spécialiste des crashs aériens" qui annonce avec conviction: "Il se serait posé trop vite".

Or, comme chacun sait, il ne s'est jamais posé puisqu'il a disparu en mer lors de son approche.

Les boites noires indiqueraient aussi, selon le président d'une association des familles de victimes reçue jeudi au BEA, que "le commandant de bord de l'Airbus A320 (vous avez bien lu A320) n'a pas respecté les consignes d'atterrissage qu'il avait reçu en fonction de la météo".

Mais aucune autre indication n'a été communiquée à l'association qui s'en inquiète: "Y a-t-il eu aussi un problème mécanique, électronique?".

D'ailleurs, "Selon une source proche du dossier, l'hypothèse d'une défaillance d'un signal de réception dans l'avion, servant à positionner l'avion par rapport à la piste lors de l'atterrissage, est également envisagée."

On se demande bien alors quel est le sens du titre de la dépêche AFP. La "voix de la France" est bien bancale!

 

    

Ils et elles étaient tous à bord du vol Yemenia

 
 

Vendredi 8 octobre 2009

 

3 mois après l'accident, les familles attendent toujours le premier acompte de la compagnie Yemenia et rencontrent d'importants problèmes de vie quotidienne. Un article du "Monde" met l'accent sur ces "oubliés".

Lire l'article du Monde

 

Jeudi 15 octobre 2009

 

Quatre experts judiciaires nommés

La juge d’instruction parisienne madame Katia Dubreuil vient de nommer fin septembre quatre experts, qui ont jusqu’au 31 décembre 2010 pour rendre leur rapport. Il s’agit de deux pilotes instructeurs, un expert indépendant en maintenance aéronautique et un expert en aviation civile auprès de la Cour de cassation.

Ils devront déterminer les causes de l’accident. Ils auront aussi pour responsabilité d’analyser et d’exploiter les deux boîtes noires de l’Airbus A 310 retrouvées fin août. Pour cela, ils seront assistés par les militaires de l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale de Rosny-sous-Bois. Enfin, ils auront pour mission de dresser un bilan des opérations de maintenance effectuées sur l’appareil, et de mesurer la qualité de la formation du personnel naviguant de la compagnie yéménite.

D’autre part, des avocats d'un groupe de 43 victimes déplorent le manque de transparence des assurances de la compagnie aérienne. « Nous n’avons toujours pas d’interlocuteur au niveau des assurances de la compagnie aérienne ».

 Me Saïd Larifou dénonce aussi le comportement de certains confrères : “Des avocats anglo-saxons se disant spécialisés dans ce genre d’affaire démarchent les familles des victimes. Certains se sont rendus à Marseille et aux Comores pour proposer leurs services”, explique-t-il.

Enfin, le propriétaire de l’A 310 reste à ce jour un véritable mystère. “Nous ne savons toujours pas qui est le propriétaire de l’avion, qui, cela nous le savons, était loué à la compagnie Yemenia. Les documents en question se trouveraient sous scellés au Yemen.

Des infos selon "Le Journal de l'ile de la Réunion (clicanoo.com)

 
 

Vendredi 23 octobre 2009

 

Que s'est-il passé 11 minutes avant le crash ?

Selon le journal "La Provence", les experts de l'Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale ont décrypté le CVR.

 Les  piste 1 du micro pilote et 4 de l’ambiance cabine seraient "très et excessivement bruitées". Pour le micro d'ambiance, c'est compréhensible mais il est moins normal que la 1 soit très peu audible, car le micro est tout proche de la bouche du pilote. À moins que ce casque ait été déplacé ou arraché - avant le crash - ou que le pilote soit absent. Le rapport souligne ensuite que "les alarmes sonores sont pour la plupart identifiées" et qu'"aucun bruit d'explosion n'a été décelé".

Des alarmes retentiraient indiquant que l'avion descend trop vite. L'absence de bruit d'explosion semble conforter la thèse d'un démantèlement de l'avion lors du choc avec l'eau. Reste un point étonnant. Les experts disent : "L'étude du niveau et de la fréquence des échanges vocaux à bord ne montre pas de sauts brusques. Une légère évolution du niveau moyen est cependant visible 11 minutes avant le crash."

Les spécialistes de la gendarmerie n'expliquent pas cette "montée du son": affolement, incidents à bord?

"En tout cas, l'appareil n'était pas à cet instant du décompte en phase d'atterrissage, mais devait encore se trouver à 5500 mètres".

" L'analyse de l'autre boîte noire sur les données de vol (Data Flight Recorder) et l'audition de Bahiya, 14 ans, la seule survivante du crash, défendue par l'avocate marseillaise Sophie Bottaï, pourrait permettre d'éclairer le mystère de la 11e minute.

 

Mercredi 28 octobre 2009

 

Manifestation à Sanaa pour soutenir la thèse  du missile

Encore et toujours des complots

Le mot "complot" est devenu célèbre depuis les attentats du 11/9 et on le colle à présent à tout argumentaire différent de la thèse officielle, sans ajouter une quelconque information, mais dans le seul but de discréditer l'adversaire. Il est ainsi ajouté par "Le Point" dans sa dénégation d'un tir de missile. Des arguments bien présentés auraient amplement suffit.

-Le Point-

Théorie du complot

par Jean Guisnel

Des complotistes mettent en cause la Marine française dans le crash de l'Airbus de la Yemenia

Des théories du complot font florès autour du crash de l'Airbus A310 de la compagnie yéménite Yemenia [...]. Dès le 5 juillet 2009, et peut-être avant, des rumeurs ont émergé, faisant état d'un tir de missile antiaérien par un navire de la Marine française qui aurait participé à des manœuvres non annoncées aux abords des Comores. Il semblerait que ces légendes aient été initiées par le journal de langue arabe basé à Londres, Al-Sharq Al-Awsat . Des dizaines de sites internet prennent désormais cette carabistouille comme argent comptant , et la requête "missile yemenia french navy", effectuée vers 23 h 45 hier sur Google, donne 1.270 occurrences. La même requête en français donne 1.320 occurrences.

Précisons que cette rumeur est sans le moindre fondement. Renseignement pris, aucun navire de la Marine française ne se trouvait dans les parages de Moroni lors du crash de l'avion. Les deux bâtiments les plus proches, la frégate Nivôse et le patrouilleur La Rieuse se trouvaient chacun à plus de 800 km. Dépêchés par Paris pour participer aux recherches, les deux navires sont arrivés au large des Comores les 1er et 2 juillet. Aucun de ces bateaux ne dispose d'armement antiaérien. Les trois autres navires présents dans la zone sud de l'océan Indien - patrouilleurs Albatros et La Boudeuse , frégate Floréal - n'ont pas quitté leur port d'attache à La Réunion.

La mise en cause de la Marine française, y compris le 24 octobre par l'agence officielle yéménite , pourrait s'expliquer par la volonté de certains acteurs locaux de faire payer par la France les dommages et intérêts qui sont dus aux familles des victimes. À Paris, on refuse de s'engager dans la moindre polémique, et on attend le décryptage des boîtes noires de l'appareil.

 

Indemnisations sous condition

L'information devait être tenue secrète. C'était même la condition majeure de la transaction passée entre les avocats des familles et la compagnie Yemenia Airways.

Surtout ne pas dire combien vaut la vie d'un passager arraché aux siens en plein vol. La Yemenia n'entend pas s'épancher sur le sujet. Surtout ne pas créer de précédent. Ne pas banaliser la transaction.

Mais les fuites ont eu lieu. 10 000 euros par ayant-droit, c'est-à-dire par membre de famille victime. Il s'agit là, bien entendu, d'une provision à valoir sur l'indemnisation définitive du préjudice qui ne devrait pas excéder les 25 000 euros par proche.

Deux familles viennent en effet de recevoir les quittances, correspondant aux sommes qui leur seront versées. Jusque-là, les proches des 152 personnes décédées dans le crash ont refusé de négocier. Ils l'avaient martelé à leurs avocats. C'eût été une insulte pour la mémoire de leur proche.

La Yemenia a fait savoir que cette première indemnisation de 10 000 euros ne valait pas, pour autant, reconnaissance de culpabilité. Ces premiers versements correspondent aussi aux cas de figures les plus simples, la difficulté pour les autres familles consistant à faire la preuve de l'identité réelle du défunt et de fournir les documents qui attestent de la filiation.

Par exemple, Maître Yann Prévost, qui défend douze familles, explique que la justice est confrontée à de nombreux cas de figures : un veuf, un père qui a perdu son fils, une jeune fille qui a perdu son père et jusqu'à quatre morts dans une même famille, soit une mère et ses trois enfants

 

Mardi 17 novembre 2009

 

La recherche des causes du crash avance à grands pas

La compagnie nationale Yemenia Airlines a signé le 16 novembre au Salon aéronautique de Dubaï un protocole d'accord avec Airbus pour l'acquisition de 10 A320 pour un montant total de 700 millions de dollars. Cette commande serait le signe d’un apaisement entre le Yémen et la France : les autorités de Sanaa avaient en effet menacé de suspendre une précédente commande pour 10 A350 si la coopération de la France pour gérer le crash de son Airbus A310 était jugée insuffisante.

 
 

Janvier 2010 - Bahia édite un livre

 

 
 

Mercredi 3 février 2010

 

Les Américains s'en mêlent

Selon le journal "La Provence", le cabinet d'avocats américain Masry et Vititoe et la société Air Crash Consultants, spécialisée dans les crashs aériens, affirment défendre à ce jour 35 des familles de victimes. Ils multiplient les efforts et les investigations sur le territoire américain pour mettre au jour toutes les responsabilités.

George Hatcher, le président d'Air Crash Consultants déclare :

"On est en train d'étudier toutes les preuves, car aux États-Unis, l'éventail des responsabilités est très varié. On va au-delà du fabricant de l'avion. On peut mettre en cause la banque qui a permis d'opérer l'avion. Même s'il y a eu une erreur de pilotage, ce n'est jamais à 100% une erreur de pilotage […] L'avion avait dix-neuf ans d'âge. Il était mal entretenu par la compagnie. Et il possédait pas mal de composants américains." Les fabricants pourraient ainsi être mis en cause, de même que la compagnie qui a opéré l'avion, si l'on en croit M. Hatcher, la banque International Leasing Finance Corporation (ILFC), basée à Los Angeles.

Leur enquête ira-t-elle jusqu'à mettre en cause la responsabilité du constructeur Airbus ? Air Crash Consultants se targue d'avoir enquêté depuis 45 ans sur 29 cas différents de crashs aériens qualifiés de "morts injustes"et d'être consultant pour les quatre plus grands cabinets d'avocats au monde versés dans les "cas aériens".

"Si on avait découvert qu'il n'y avait pas d'autres responsabilités en jeu, on aurait arrêté les investigations, insiste M. Hatcher, car elles nécessitent d'importants apports financiers."

 
 

Mardi 4 mai 2010

 

Indemnités provisionnelles

Le juge des référés du TGI d'Aix-en-Provence a accordé plus de 3,4 millions d'euros d'indemnités provisionnelles pour le préjudice subi par des familles de victimes de l'accident de l'A310 de Yemenia, a annoncé l'un de leurs avocats. Au total, 50 ayants droit sont concernés par cette décision rendue vendredi, a précisé Me Claude Lienhard. Chacun recevra un dédommagement provisionnel pour le préjudice moral pouvant atteindre 20.000 euros. Certains toucheront également un acompte pour préjudice économique allant jusqu'à 200.000 euros. Le juge a également accordé 1.000 euros à chaque plaignant pour faire face aux procédures en cours.

Dans un communiqué, l'Association des familles de victimes de la catastrophe aérienne de la Yemenia Airways s'est félicitée de la décision, qui "constitue un premier soulagement pour les familles des victimes qui sont pour la plupart confrontées aux plus graves difficultés économiques s'agissant de familles modestes et démunies".

 

Lundi 28 juin 2010

 

"L’enquête du crash de la Yemenia patine"

Bientôt un an après l’accident et l’enquête semble au point mort. Les familles, à Moroni comme à Marseille, désespèrent de connaître un jour la vérité. « J’ai l’impression que les victimes sont mortes dans l’indifférence », déplore Mohamed Ahmed, président d’une association marseillaise de familles de victimes de la catastrophe.

Les boîtes noires ont été repêchées fin août 2009. Mais depuis, plus rien. « Aucun rapport d’enquête n’a été publié », dénonce Ahmed Bahassani, avocat de l’association comorienne, accusant le Yémen.

 

Bahia, l'unique rescapée, en juin 2010, un an après le crash

 

Lu dans "Le Point" daté du 29 juin 2010

 (http://www.lepoint.fr/societe/crash-de-la-yemenia-un-an-de-chape-de-plomb-sur-l-accident-aux-comores-29-06-2010-471501_23.php)

[...]La lecture des enregistreurs de vol effectuée par le BEA au Bourget avait montré que l'Airbus A310 n'avait pas rencontré de problème technique, ni d'explosion ou d'incendie, ce qui sous-entend clairement que la cause de l'accident est liée à une perte de contrôle de l'appareil par l'équipage. La trajectoire de l'avion le prouve, reconstituée à partir des paramètres enregistrés sur le FDR (flight data recorder), confirmée par des alarmes sonores restituées par l'enregistreur vocal (CVR) entre deux jurons en arabe. Ces conclusions avaient été rejetées par le gouvernement des Comores qui a limogé son enquêteur technique Ali Abdou Mohamed.

Un rapport montre la défaillance des pilotes

Yemenia et le gouvernement du Yémen, après avoir menacé de résilier une commande d'Airbus, se sont efforcés de faire accréditer une thèse de tir de missile effectué par erreur par un navire militaire français. Or, le jour de l'accident, le plus proche bâtiment français était à deux jours de mer et, de plus, non armé de missiles. Puis, Yemenia a demandé que les enregistrements des boîtes noires soient à nouveau lus par un autre bureau d'enquêtes et d'analyses. Obéissant aux vœux de la compagnie yéménite qui a statut de transporteur national aux Comores, le ministre des Transports de Moroni a sollicité le NTSB (National Transportation Safety Board), l'équivalent américain du BEA, pour reprendre l'enquête et relire les enregistreurs de vol. Celui-ci a refusé. Conformément aux règles internationales, les Comores vont donc être obligées de publier le rapport d'accident qui montre les défaillances des pilotes. Au Bourget, le BEA se refuse à tout commentaire mais précise seulement que la lecture et l'analyse des enregistreurs de vol de l'Airbus avaient été faites par ses services en présence des autorités comoriennes, yéménites et du NTSB.

À noter que lors d'une réunion préparatoire à l'assemblée générale de l'Organisation de l'aviation civile internationale qui se tient cet automne à Montréal, le cas des Comores et des pays qui ne respectent pas les règles de sécurité a été évoqué. Des sanctions de cet organisme onusien sont possibles. À Paris, la Direction générale de l'aviation civile n'exclut pas la possibilité de demander à l'Europe d'inscrire Yemenia sur la liste noire.[...]

 

Depuis octobre 2009, la commission d'enquête comorienne est silencieuse. Pas de commentaire ni de rapport.

Capture d'écran réalisée le 30 juin 2010

 30 juin - Paris demande à Moroni de publier "sans délai"  le rapport d'enquête

"La France appelle, avec force, "sans délai", la publication par les autorités comoriennes chargées de l'enquête, du rapport préliminaire devant permettre de poursuivre les investigations complémentaires susceptibles de faire enfin toute la lumière sur ce terrible accident", a déclaré dans un communiqué le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner.

"La France, a-t-il assuré, n'a ménagé aucun effort, avec les autres parties concernées par ce drame, pour en connaître les circonstances et les causes exactes". "Cette connaissance, a-t-il ajouté, est naturellement essentielle pour les familles endeuillées. Elle l'est également pour en tirer les enseignements utiles, éviter qu'une telle tragédie ne se répète".

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, demande lui aussi à la commission d'enquête technique comorienne "de publier sans délai le rapport intermédiaire attendu", dans un communiqué.

*   *   *

Le 30 juin, le BEA s'est fendu d'un communiqué renvoyant la totalité de la communication des avancées de l'enquête aux Comoriens:

http://www.bea.aero/fr/enquetes/vol.iy.626/com30juin2010.php

Le droit international a bon dos face aux inquiétudes et au besoin de savoir des victimes et des familles.

 
 

30 juin 2010 Marche silencieuse à Marseille

Plusieurs centaines de personnes ont pris part à une marche silencieuse dans les rues de Marseille en mémoire des victimes du crash de la Yemenia et pour réclamer la vérité sur l'accident.

Le cortège, composé de nombreux enfants, a défilé de la porte d'Aix jusqu'à la mairie sur le Vieux-Port, à l'initiative d'une des associations marseillaises des familles de victimes, derrière une banderole indiquant "Pour notre dignité, nous voulons la vérité".

"Devoir de vérité", "Qui sont les coupables ?", "Plus jamais ça", pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants, dont certains portaient des tee-shirts indiquant: "30 juin 2009, les Français doivent se souvenir".

 

  

 

28 mai 2011, 2 ans après l’accident, l’enquête au point mort

Reçues le 27 mai 2011 par le juge d'instruction en charge de l'enquête au tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), les familles des victimes du crash de l'Airbus A310 de la Yemenia sont ressorties complètement déçues, démoralisées, désespérées de ne sans doute pouvoir jamais connaître les causes exactes de l'accident.

Le juge a expliqué avoir tenté depuis deux ans d'avoir accès aux documents, auprès des autorités yéménites, de la société américaine propriétaire de l'appareil et de la société jordanienne qui semble avoir été en charge de la maintenance, sans succès. Il nous a clairement fait comprendre qu'à présent seul un rapport de force politique pourrait faire évoluer les choses", a précisé Me Saïd Larifou, avocat de plusieurs familles.

"Les experts privilégient toujours la thèse de l'erreur de pilotage mais ils ont admis que sans l'ensemble des documents il était difficile d'avoir la moindre certitude. Ce qui choque particulièrement les familles, c'est de voir qu'une compagnie comme Yemenia, qui refuse de coopérer, au mépris des règles internationales, puisse continuer à voler et même continuer à desservir la France. Avec les familles de victimes, nous allons créer une nouvelle association de victimes afin de défendre leurs droits", a conclu Me Larifou.

 

25 juin 2013: l'équipage accusé

L'accident  est «dû à une action inadaptée de l'équipage», selon le rapport final d'enquête.

Il y a près de quatre ans jour pour jour, le crash faisait 152 victimes, dont 86 comoriennes et 66 françaises. Le rapport final de l'enquête sur l'accident de l'Airbus A310 de la Yemenia pointe du doigt l'équipage, a déclaré mardi le directeur de la commission d'enquête. «L'accident est dû à une action inadaptée» de ce dernier au cours d' «une manoeuvre non stabilisée», a en effet affirmé Bourhane Ahmed Bourhane, au cours d'une cérémonie au ministère des Transports, en présence de l'ambassadeur de France aux Comores, cette ancienne colonie située entre le continent africain et le nord de l'île de Madagascar.

Pour les familles de victimes toutefois, ces explications sont insuffisantes. Certains des proches ont voulu faire entendre leur voix lors de cette cérémonie, réclamant d'en savoir plus après des années d'attentes.

Les «avions poubelles» mis en cause

Les boîtes noires avaient été retrouvées et le Bureau d'enquêtes et d'analyses français (BEA) les avait décryptées. Mais l'enquête s'est enlisée. Très vite, les proches des victimes avaient quant à eux mis en cause les «avions poubelles» utilisés pour faire la liaison entre la France et les Comores. Ils décrivaient alors des avions dont les sièges n'étaient pas vissés correctement et dont les coffres à bagages ne fermaient pas. Une information judiciaire avait également été ouverte en juillet 2009 au tribunal de Bobigny, pour déterminer les causes de l'accident.

Depuis, des incidents se seraient de nouveau produits sur la même ligne. Un risque qui a poussé les proches des victimes à porter plainte en avril 2011, notamment pour «mise en danger de la vie d'autrui».

 

19 février 2015: La compagnie Yemenia devra verser plus de 30 millions d’euros aux proches des victimes

Publié le 19/02/2015

Le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence a condamné jeudi 19 février 2015  la compagnie aérienne Yemenia à verser plus de 30 millions d’euros de dommages et intérêts à plus de 500 ayants droit de 70 des 152 victimes d’un crash survenu en 2009.

Les proches des victimes demandaient plus de 70 millions d’euros d’indemnisations.

Selon une expertise judiciaire, les pilotes auraient perdu le contrôle de l’avion.

Mise en examen le 15 novembre 2013 pour homicides involontaires au tribunal de grande instance de Bobigny, la compagnie contestait l’indemnisation de certains postes de préjudice tel l’angoisse des passagers, soutenant que les personnes étaient mortes instantanément.

Estimant qu’il n’existait pas de préjudice particulier en cas de crash aérien, Yemenia avait demandé au tribunal de réduire sensiblement les prétentions financières des ayants droit, notamment celles au bénéfice de collatéraux – oncles, tantes, neveux et nièces – « qui ne démontrent pas un lien spécifique d’affection ».

Les associations de victimes avaient mis l’accent sur la structure familiale comorienne élargie, certaines familles ayant été « décimées ».

Sur les 153 personnes à bord, seule une adolescente, Bahia Bakari, avait survécu, accrochée durant onze heures à un débris de l’appareil. Contrairement aux affirmations de la compagnie, elle avait assuré avoir entendu des appels au secours au moment du drame.

 

11 mai 2016: Procès d'indemnisation une nouvelle fois reporté,   la compagnie accepte de négocier

Les familles des victimes du crash de la Yemenia Airway attendent toujours une indemnisation. Ce lundi 9 mai 2016 devait s'ouvrir le procès au civil à Aix-en-Provence. Il a été reporté. La compagnie propose une négociation à l'amiable. 

Sept ans qu'ils attendent, sept longues années qu'ils espèrent enfin tourner la page. "C'est pour nous le dernier rendez-vous judiciaire dans cette affaire qui est très douloureuse et très lente" affirme à l'entrée du tribunal d'Aix-en-Provence Saïd Assoumani, le président des familles de victimes. Mais la cours d'appel en a décidé autrement provoquant un véritable coup de théâtre. Elle a finalement  décidé de reporter le procès en indiquant que la société Ilfc, propriétaire de l'avion, proposait une négociation à l'amiable.

"Pour la première fois depuis le début de l'instruction nous avons des interlocuteurs qui nous répondent d'une manière peut-être constructive" indique maitre Gérard Montigny, l'avocat des familles de victimes. 

En première instance la compagnie yéménite avait été condamnée à verser 30 millions d'euros aux familles des victimes. Les négociations vont se poursuivre durant plusieurs semaines. Si elles n'aboutissent pas, la cours d'appel examinera alors l'affaire, à une date qui n'est pas encore fixée.