Le crash de Charm el Cheikh

 
     
 

 

Charm el-Cheikh: l’enquête du BEA

Information du 8 janvier 2004

Accident survenu le 03/01/2004 à Charm-el-Cheikh (Egypte) au Boeing 737-300 immatriculé SU-ZCF exploité par Flash Airlines

Le 3 janvier 2004 à Charm el-Cheikh l’avion immatriculé SU-ZCF, un Boeing 737-300 exploité par la compagnie Flash Airlines, s’est abîmé en mer peu après son décollage entraînant la mort des 148 personnes à bord dont 134 passagers français. Comme l’ensemble de la communauté nationale, tout le personnel du BEA s’associe à la douleur et aux interrogations des familles.

Conformément à l’Annexe 13 à la Convention relative à l’aviation civile internationale, le Bureau d’Enquêtes et d’Analyses participe, de même que son homologue américain, le NTSB (National Transportation Safety Board), à l’enquête technique ouverte par les autorités de l’aviation civile égyptienne afin de déterminer les circonstances et les causes de l'accident.

Cinq enquêteurs techniques du BEA sont sur le site de l’accident. Les rares éléments d’information disponibles à l’heure actuelle ne permettent pas de comprendre l’événement. Le BEA recommande la plus grande prudence devant toute tentative d’interprétation prématurée.

Quelques éléments d’information sont disponibles sur ce site et seront régulièrement actualisés et complétés.

 

Communiqué de presse, diffusé le 17 janvier 2004

Accident survenu à Charm el-Cheikh le 3 janvier 2004

La première étape dans l'enquête technique relative à l'accident survenu à Charm el-Cheikh (Egypte) le 3 janvier 2004, accident qui a fait 148 victimes dont 134 Français, consistait à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la reconnaissance de la zone de l'accident et à rechercher les deux enregistreurs de vol de l'avion.

Les efforts conjugués de tous ceux qui participent à cette phase importante de l'enquête, en particulier la Marine Nationale et France Telecom Marine, viennent de permettre de remonter à la surface l'enregistreur de paramètres (FDR). L'enregistreur a été remis au Président de la Commission d'enquête égyptienne.

Il sera analysé au Caire, en collaboration avec les enquêteurs du BEA et du NTSB. Les recherches se poursuivent pour récupérer le second enregistreur, le CVR (enregistreur phonique) dont l'analyse devrait permettre des corrélations d'informations avec celles contenues dans le FDR.

Il est rappelé que l'enquête est du ressort de l'Egypte, pays sur le territoire duquel l'accident s'est produit. Une Commission d'enquête a été établie à cette fin. Le NTSB (National Transportation Safety Board), organisme d'enquête des Etats Unis, Etat constructeur de l'avion, et le BEA participent à cette enquête.

L'Annexe 13 à la Convention relative à l'Aviation Civile et la Loi n° 99-243 du 29 mars 1999, stipulent que l'enquête technique a pour seul objectif la prévention de futurs accidents ou incidents. Cette activité ne vise nullement à la détermination des fautes ou des responsabilités.

 

Communiqué de presse diffusé le 3 mars 2004

Accident survenu à Charm el-Cheikh le 3 janvier 2004

Aujourd'hui 3 mars, deux mois se sont écoulés depuis la catastrophe aérienne de Charm el-Cheikh. Le BEA réitère son engagement sans faille au service de la sécurité aérienne.

C'est dans ce cadre que le BEA a été invité par les autorités égyptiennes à participer à l'enquête qu'elles conduisent conformément aux procédures internationales. Le NTSB américain participe également à l'enquête, l'avion étant un Boeing.

Les travaux de l'enquête se déroulent normalement, aussi rapidement que possible. Après les recherches en mer et l'exploitation des enregistreurs de bord de l'avion, il a été possible de décrire ce qui s'était passé :

L'avion, après un décollage normal, a entamé un virage à gauche, ce qui correspond à une trajectoire normale. Vers 600 mètres d'altitude, le virage s'est inversé lentement vers la droite et l'inclinaison de l'avion - le roulis - a augmenté progressivement jusqu'à l'amener sur le côté vers 1 700 mètres. Il a alors commencé à perdre rapidement de l'altitude jusqu'à heurter violemment la mer. L'équipage a eu en permanence une attitude professionnelle, il avait conscience d'une situation anormale et il a cherché à la contrôler.

Les travaux ont permis d'aboutir à des premières conclusions. Il a été ainsi possible d'éliminer toute rupture en vol d'une pièce de structure de l'avion, tout dysfonctionnement des moteurs ou de la gouverne de direction, tout acte de malveillance ou attentat. Rien dans l'examen des dossiers de l'équipage, de préparation du vol ou d'entretien de l'avion n'a été mis en évidence qui explique l'accident.

Toutefois, ces éléments ne permettent pas encore de comprendre et d'expliquer la séquence de l'accident, les enquêteurs s'y emploient mais, en l'état actuel, toute extrapolation des faits décrits ne serait que de la spéculation. A cet égard, l'affirmation que l'équipage se serait cru en pilotage automatique est dénuée de tout fondement.

Le travail d'enquête continue. Le président de la Commission d'enquête égyptienne, M. Kelada, a organisé de nouvelles réunions de travail, actuellement en cours au Caire, pour examiner les calculs et les analyses qui ont pu être effectués ces dernières semaines. Il n'est pas exclu que ces réunions se prolongent par des travaux en commun au simulateur de vol.

 

Communiqué de presse, diffusé le 21 avril 2004

Accident survenu à Charm el-Cheikh le 3 janvier 2004

L'enquête menée par les autorités égyptiennes sur l'accident du Boeing 737 de Flash Airlines à Charm el Cheikh se poursuit, avec la participation des enquêteurs américains (NTSB) et français (BEA) et la collaboration du constructeur Boeing. Dans ce cadre, le Président de la commission d'enquête a souhaité faire la communication suivante.

Sur la base des constatations faites et des premières analyses, il a été établi que l'accident est lié à ce qui se passe à bord de l'avion entre son décollage et son heurt avec la surface de la mer. Ces travaux, ainsi que les premiers calculs et simulations qui ont été effectués par le constructeur, ont permis de réduire le champ des recherches et d'éliminer plusieurs causes possibles de l'accident, mais ils n'ont pas encore permis d'expliquer ce qui s‘est passé le 3 janvier. Des recherches complémentaires ont donc été entreprises.

Ainsi, les enquêteurs français et égyptiens ont réussi à améliorer sensiblement la qualité de la lecture de la bande magnétique sur laquelle sont enregistrés les derniers échanges dans le poste d'équipage. Cette amélioration va faciliter la transcription complète des paroles prononcées et les analyses spectrales du bruit de fond, elle permettra peut-être aussi d'identifier certains bruits de sélecteurs entendus pendant le vol.

De même, des travaux au simulateur de vol ont été organisés en France, avec le soutien de la compagnie Air France, et aux Etats-Unis pour mieux comprendre les évolutions de l'avion et le fonctionnement des systèmes de bord. Ces travaux sont en cours. Une information complémentaire sur les progrès de l'enquête sera faite lorsqu'ils seront terminés.

 

 à suivre.....