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Le 26 juin 1988, le petit aéroclub de Habsheim acquérait une notoriété internationale, les images du crash de l'A320 d'Air France filmées en direct tournaient en boucle sur les téléviseurs du monde entier. Aujourd'hui, 25 ans après, en vertu du politiquement et surtout aéronautiquement correct, il est de bon ton d'éviter d'en parler, comme si cet accident ne s'était jamais produit. Il est vrai qu'Airbus, Air France, l'administration aéronautique ou la justice ne sont pas sortis grandis de l'enquête, du procès et de la condamnation du pilote, seul coupable désigné! Oui, le pilote seul coupable, déjà à l'époque. Il n'était que le premier de la série à s'être laissé piégé par une technologie toute entière vouée à la gestion de l'avion par les ordinateurs au détriment de l'expérience et du savoir faire des pilotes. Depuis, il y a eu Bangalore, le Mont Sainte Odile, Varsovie, Sotchi, Perpignan, Toulouse, Tripoli, Rio, etc...pour les plus graves. Ils sont venus allonger la liste des "erreurs humaines", cause unique des crashs airbusien. Mais un système capable de piéger ainsi des pilotes, souvent parmi les meilleurs, ne doit-il pas se poser des questions? 25 ans après leur malheureuse expérience, les rescapés de Habsheim ont maintenant des cheveux blancs et marchent avec difficulté, certains sont partis pour un ciel qu'aucun Airbus ne pourra jamais atteindre. Mais en repensant aux années écoulés, ils ne sont pas peu fiers d'avoir été des précurseurs au travers des avancées obtenues. Avant eux, pas de cellule psychologique, pas ou guère de dédommagements, pas de recours en justice, pas de recherche des causes de l'accident en parallèle des experts officiels. Il y a bien eu un avant et un après Habsheim! Nous avons voulu faire partager notre expérience à d'autres associations de victimes de crashs, sans guère être entendus. Chacune pensant mieux se débrouiller seule, imaginant être exceptionnelle dans sa représentativité, confiante dans les promesses sans lendemains de dirigeants et responsables bien sûr éphémères. Rescapés de Habsheim, nous avons compris que la gloriole et les intérêts matériels, financiers ou politiques primaient toujours sur les drames humains des victimes de crash. Tous les ressorts du système qui nous gouverne participent à cet objectif, malheureusement. Rescapés du crash de Habsheim, nous avons eu le bonheur et la chance de poursuivre un peu plus loin le chemin de notre existence. Que le destin ou le Dieu choisi par chacun d'entre nous en soit remercié.
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