La Préparation
inadéquate du vol du 26 Juin 1986
Le dossier préparé
par la Direction des Opérations d'Air France ne comportait aucune
précision sur l'organisation de la manifestation aérienne, notamment sur
l'axe du passage de l'A 320.
Le plan de vol
opérationnel préparé à Bâle Mulhouse présentait aussi plusieurs erreurs :
(qui n'ont pas eu il est vrai d'influence sur le déroulement du vol si ce
n'est qu'elles confirment un manque général de rigueur dans la préparation
du vol) ; le nombre des passagers est faux ; la masse en soute est
inexacte et l'index de base pour calculer le centrage n'est pas juste.
Il semble que
l'étude effectuée par Air France prenait en compte un passage sur la piste
02/20 alors que le responsable de la manipulation aérienne avait prévu les
passages sur la piste 34/16.
L'équipage n'a
procédé a aucune reconnaissance de l'aérodrome d’Habsheim.
Le dossier du vol
comportait seulement la photocopie en noir et blanc de la carte à vue(voir
annexe 6) ne permettant pas d'apprécier correctement la densité des arbres
en bordure de l'aérodrome.
Le dossier du vol ne comportait aucun
renseignement sur la trajectoire à suivre ni sur les conditions techniques
de la présentation laissant ainsi l'équipage improviser la définition du
vol au dernier moment.
Les diverses
anomalies citées ci -dessus résultent de l'absence des consignes
nécessaires pour ce type de vols de la part de la Direction des Opérations
Aériennes d'Air France. La vocation d'Air France n'est pas l'exécution de
ce type de vols. Ses services n'ont pas l'expérience suffisante pour les
préparer (par exemple la préparation des vols de présentation lors du
Salon Aéronautique du Bourget exige des semaines de travail de la part de
spécialistes Essais en vol très expérimentés).
Concernant
l’équipage:
La hauteur minimale
de survol n'a pas été respectée par l'équipage de PA 320, ni celle de 100
pieds fixée à tort par Air France, ni celle de 500 pieds fixée par les
Règles de l'Air, en l'absence de dérogation.
Il n'a pas été
établi que le non respect de la hauteur de 100 pieds ait été volontaire.
La vitesse
d'approche VLS (égale à 139 kt dans les conditions de l’A320 à HABSHEIM),
telle que définie par le manuel d'exploitation, devait être respectée.
Au moment de la
remise de gaz au travers de la tour de contrôle d'Habsheim la vitesse du
F-GFKC était égale à 122 kt, c'est à dire 17 kt au dessous de la vitesse
qui aurait dû être maintenue. Le Commandant de bord ayant annoncé son
intention de procéder à un passage à l'incidence "alpha max", le non
respect de la vitesse VLS était donc volontaire.
Il est clair que M.
ASSELINE avait bien l'intention d'effectuer un passage à l'altitude de 100
pieds, lue à l'altimètre, l'avion ayant été décéléré jusqu'à l'incidence
"alpha max ».
En fait l'aérodrome
de Mulhouse -Habsheim, non connu de l'équipage, est apparu alors que
l'appareil en descente, décélérait, les réacteurs réduits. L'avion n'a
jamais été stabilisé et tout s'est passé très vite.
La surveillance de
la hauteur à l'aide de l’altimètre était aussi une erreur, à raison du
principe même de la mesure. Il fallait utiliser les sondes radio-
altimétriques, comme pour toute approche de précision poursuivie au
dessous de 200 pieds et donc apporter l'attention nécessaire aux
avertissements sonores correspondants ; avertissements qui s'entendent
suffisamment avec l'emploi du casque sur les oreilles.