De bout en bout, cette
affaire aura été victime d’un acharnement à vouloir prouver à tout
prix que l’avion était irréprochable, quitte à faire porter aux
pilotes une responsabilité totale de l’accident, alors qu’ils devaient
la partager avec d’autres.
On comprend que
l’accumulation de témoignages ait fait impression de sérieux auprès
des magistrats, et qu’ils aient été tentés de suivre les doctes
affirmations de multiples experts. La technicité des dossiers était
telle qu’ils n’avaient aucun moyen de discerner si on leur servait des
sornettes ou la vérité.
Les experts VENET et
BELOTTI ont déclaré aux audiences qu’ils avaient produit 27
témoignages déterminants, comme si la vérité sortait du nombre.
Avec des raisonnements aussi stupides, on pourrait dire que GALLILEE
avait tort d’affirmer que la terre tournait, puisqu’il était seul
contre une meute de notables de toutes disciplines de l’époque.
Avec le même
raisonnement, le Capitaine DREYFUS avait tort lui aussi, puisqu’il
était seul face à deux cents officiers et autres dignitaires qui
l’accusaient de trahison..... jusqu'à ce qu’il soit prouvé que le
bordereau qui l’avait fait condamner était un faux.
Comment ne pas faire le
parallèle entre l’affaire du Cne DREYFUS du début de ce siècle et
celle du Cdt ASSELINE cent ans plus tard, les deux étant victimes
d’une machination visant à protéger une raison d’Etat ?
Encore faut-il que pour
Michel ASSELINE, la vérité soit établie, en fonction de cette
substitution criminelle des enregistreurs et de leur falsification.
Le rôle des enregistreurs
de vol est de permettre de découvrir les causes d’un accident, afin
d’en éviter le renouvellement, autant que faire se peut.
Comment les pilotes de
ligne pourraient-ils accepter désormais de laisser fonctionner ces
boîtes noires au-dessus de notre pays si leur contenu peut être truqué
en toute impunité pour camoufler la vérité ?