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Des bombes placées à bord ou un missile tiré par des opposants
politiques ou des militaires, les cas d'avions civils abattus avec
leurs passagers ne sont pas si rares, mais se passent le plus
souvent dans certaines régions du monde sujettes à des tensions.
Innocents et étrangers aux causes défendues par ces attentats ou
victimes collatérales de tirs militaires inconséquents,
ces passagers avaient pourtant embarqué en toute confiance dans un
avion qu'on leur garantissait comme le moyen de transport le plus
sûr!
Nous avons sélectionné quelques cas symboliques d'avions abattus par
bombes ou missiles mais aussi plusieurs cas où les causes du crash
sont indéterminées ou bien les conclusions de l'enquête finale
sujette aux doutes. Sans tirer aucune conclusion sur ces derniers
exemples, il est quand même permis de s'interroger.
A chacun de se faire son opinion. |
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Les cas récents les plus
connus ou qui posent question
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1985/87: Afghan Airlines |
1986: Sudan Airways |
1988: IranAir 655 |
1988: PanAm Lockerbie |
1989: UTA 772 au Niger |
1993: Transair Georgia |
1994:
Falcon Rwandais |
1996: TWA 800 |
1998: Congo Airlines |
1998: Lion Air 602 |
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2001: Sibir 1812 |
2007: IL76 Mogadicio |
2014: MH 370 |
2014: MH 17 |
2015: Metrojet 9268 Sinaï |
2015: Germanwings |
2016: avions rescapés |
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EL AL 402
Le 27
juillet 1955, le "Constellation" du vol EL AL 402 qui reliait
Londres (via Paris, Vienne et Istambul) à Tel-Aviv
a dévié par erreur sa route suite à une erreur de son radio compas
due probablement à la forte activité orageuse dans la région. Il a été abattu
au canon par deux chasseurs
bulgares Mig 15. Touché à 18000ft, poursuivi lors d'une deuxième passe à 8000ft
et achevé par une troisième à 2000ft
avant d'exploser en vol. Les 58 personnes à bord (51 pax et 7
membres d'équipage) sont toutes décédées.
Les deux
pilotes bulgares ont été menacés de la rétrogradation et de peines
de prison par la ministre de l'intérieur Georgi Tzankov . Les peines
de prison n'ont pas été effectuées car les pilotes se sont défendus
d'avoir obéis aux ordres donnés . Bien que le gouvernement bulgare
ait d'abord refusé d'endosser la responsabilité , accusant l'avion
de ligne israélien d'avoir pénétré dans son espace aérien sans
autorisation , il a finalement publié des excuses officielles ,
indiquant que la réaction des pilotes de chasse avaient été " trop
hâtive " en abattant l'avion de ligne et a accepté d'
indemniser les familles des victimes. |
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Mémorial des victimes du vol El-Al 402
(Photo: Amit Mendelson) |
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Aeroflot 602
Ce
30 juin 1962, le Tupolev 104 du vol Aeroflot 902 effectuait la
liaison Khabarovsk - Moscou avec des escales à Irkutsk et Omsk.
Quelques minutes après le décollage d'Irkutsk, à 8800 m d'altitude,
la voix émue du pilote fait état d'une urgence sans autre précision.
La liaison s'est ensuite arrêtée. L'épave de l'avion a été retrouvée
dans la campagne. L'enquête a déterminé un angle de chute de 40°
mais la cause officielle du crash provenait d'une désorientation
spatiale de l'équipage ou d'un incendie dans la cabine passager ou
"d'autres raisons inconnues".
Cependant, le trou et les zones brûlées
sur le côté du fuselage étaient plus compatibles avec le tir d'un
missile Sol-Air tiré au cours d'un exercice de défense aérienne dans
la région. Une explication reconnue des années plus tard après la
chute de l'URSS. Ce drame a fait 84 victimes. |
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Air
France 1611 Ajaccio-Nice
Plus de
détails:
http://www.crashdehabsheim.net/autre crash
caravelle.htm
https://www.youtube.com/watch?v=rgvGAOVk6eQ
Le 11 septembre 1968 disparait au large d’Antibes
la « Caravelle » d’Air France en provenance d’Ajaccio,
tuant les 95 personnes à bord, dont 10 enfants. Un incendie se
serait déclaré à l'arrière de l'avion sans que les experts
puissent en déterminer la cause. La fumée serait arrivée jusque
dans le poste de pilotage pour venir asphyxier les pilotes.
Le livre
"Secret d'état" paru en 2008
réactive la thèse du missile
militaire égaré:
"40 ans après les faits, il est bien difficile d’y voir clair
après les travaux de la commission d’enquête technique qui a
conclut à un feu à bord d’origine indéterminé, trois juges
d’instruction dont le dernier a prononcé un non-lieu et
l’institution militaire plus que réticente à évoquer ses
activités ce 11 septembre 1968.
Mais l’intérêt de revenir sur cet accident tient surtout à la
manière de réaliser une enquête dont on avait fixé les
conclusions à l’avance puisqu’il fallait innocenter l’Armée et à
une institution judiciaire, ignorante de l’aéronautique et aussi
peu curieuse que possible.
....Comme un prélude à d’autres enquêtes 20 ans après. Certaines
carrières avaient d’ailleurs commencé là."
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JAT 367
Le
26 janvier 1967, le DC9 yougoslave du vol JAT 367 qui reliait
Copenhague à Zagreb était abattu par deux missiles Sol-Air de
l'armée tchèque pour avoir violé son espace aérien. Parmi les 28
occupants de l'avion, une hôtesse a été la seule survivante.
Ejectée, Vesna Vulovic a fait une chute de plus de 10 000m sans parachute pour
atterrir sur une épaisse couche de neige à flanc de montagne. Les
membres fracturés, elle est restée un mois dans le coma avant de se
réveiller. Elle a même repris son métier d'hôtesse de l'air depuis. |
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Lybian Airlines vol 114
Le 21 février 1973, le B727 de la Lybian
Arab
Airlines vol 114, est abattu par deux chasseurs "Phantom" de l'armée de l'air
israélienne. L'avion se crashe dans le désert, il y a 108 morts et 5
survivants. A cause d'une mauvaise météo et d'un radar en panne, le
vol a raté l'aéroport du Caire, continuant sa route vers Israël.
Deux avions de chasse israéliens ont tenté de le forcer à atterrir.
Mais quand le Boeing a fait demi-tour vers Le Caire, les militaires ont
cru que l'appareil tentait de s'échapper et l'ont abattu. |
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Air Rhodesia 825 - 827
Le
3 septembre 1978, l'armée révolutionnaire du Zimbabwe (Zipra)
tire un missile "Strela 2" (SAM7) sur le Vickers Viscount "Hunyani"
de la compagnie Air Rhodesia qui effectuait le vol 825 Kariba-
Salisbury (Rhodésie). Sur les 56 passagers, 18 survivent à
l'atterrissage d'urgence, mais 10 sont abattus à l'arme automatique
par la Zipra. Cinq mois plus tard, le 12 février 1979, les rebelles
frappent le vol 827 "Umniati" de la même compagnie sur le même
tronçon tuant les 59 passagers qui voyageaient à bord.
Air Rhodesie décida alors
d'ajouter des tuyères aux tuyaux d'échappement des moteurs pour
réduire leur signature infrarouge et de recouvrir l'avion de
peinture à faible rayonnement. |
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Vol 825 "Hunyani" |
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Vol 827 "Umniati" |
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Le missile "Strela"2 ou SAM 7 |
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Ci-dessous, le mémorial en hommage aux
deux avions abattus |
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KAL 902
Le B707 de Korean Airlines effectuait un
vol de Paris à Séoul avec une escale à Anchorage. Lors du calcul de
leur itinéraire, les pilotes font une erreur de signe pour le calcul
de la déclinaison magnétique dont dépend ensuite le cap réel. En
s'approchant du pôle nord, l'avion commence alors à dériver vers le
sud-est et décrit un arc de cercle qui l'amène dans l'espace aérien
soviétique.
Deux Su-15 viennent intercepter le Boeing
qui est confondu avec un C135. Les fréquences radio sont différentes
et le contact n'est pas établi , mais un des chasseurs tire 2
missiles dont l'un touche l'aile gauche et perce le fuselage tuant 2
passagers. Le B707 entame alors une descente d'urgence et parvient à
se poser sur un lac gelé en Carélie. L'armée rouge arrive rapidement
sur les lieux et prend en charge les 95 passagers survivants qui
seront libérés deux jours après. Les 12 membres d'équipage ne seront
libérés qu'après des excuses formelles et le versement par la Corée
de 100 000$ pour "couvrir les frais". |
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Le chasseur Sukhoi SU-15 Flagon |
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ITAVIA 870
Le
25 janvier 1980, le DC 9 d'Aerolinee Itavia effectuait le vol 870
Bologne - Palerme lorsqu'il s'abîma en mer près de l'ile d'Ustica au
nord de la Sicile. Les 81 personnes à bord périrent dans la
catastrophe. Des soupçons d'attentat sont d'abord avancés mais
rapidement un magistrat italien évoque la thèse d'un missile d'un
avion de l'OTAN français ou américain. Celui-ci aurait abattu par
erreur le DC 9 en pourchassant un Mig 23 libyen qui se serait mis
dans le sillage de l'avion civil pour échapper à la détection.
L'épave a été récupérée par 3700 m de fond
et des traces d'explosif sont détectés sur la carcasse. L'OTAN avait
une intense activité aérienne dans la zone avec des avions libyens,
italiens, français et américains. Un magistrat italien affirme aussi
que 12 décès suspects (suicides, accidents de voiture, assassinats)
sont recensés autour de l'affaire. Quatre généraux italien sont
inculpés pour obstruction à l'enquête. Plusieurs enquêtes se succèdent
sans qu'une certitude n'apparaisse.
En 2013, deux jugements italiens
attribuent le drame au tir d'un missile Air-Air et l'état italien
est condamné à verser 100 millions d'euros aux familles des
victimes.
Enfin, fin juin 2014, la justice italienne
adresse une quatorzième salve de commissions rogatoires à propos du
crash, concernant les vols possibles d'avions français partis de la
base de Solenzara en Corse ou du porte-avions Foch.
En complément: Air Crash -
https://www.youtube.com/watch?v=ZZDJALUreaA&ab_channel=Investigations
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Un
Mig 23 libyen et ci-dessous, reconstitution de l'épave du DC 9 |
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KAL 007 (KE 007)
Le
1er septembre 1983, le vol KAL 007 ou KE 007 de la compagnie
coréenne Korean Airlines, parti de New York avait fait escale à
Anchorage avant de se diriger vers Séoul. Il dévia de sa route et
survola la presqu'ile de Sakhaline, truffée de bases militaires
soviétiques. Deux chasseurs Su-15 décollèrent et abattirent l'intrus
accusé d'espionnage, tuant 269 passagers et membres d'équipage. Le
scénario semblait simple et logique mais des recherches et enquêtes
ultérieures, souvent privées, soulevèrent énormément de questions.
Le vol KE 007 était suivi à 10 mn par le
KE 015, lui-même suivi par un ou deux RC 135, avions espions
américains. Des avions "électroniques" EF 111 "Raven" volaient également
dans le secteur. Des Mig 23 décollèrent d'URSS pour épauler les
Su-15 et l'épave du B747 du vol KE 007 fut détectée à plus de 200km
au sud du lieu officiel du crash, près des côtes du Japon. Mais
d'autres épaves d'avions furent retrouvées et repêchées discrètement
par les Russes, les Américains et les Japonais. On ne saura jamais
combien d'avions ont pu être abattus ce jour là ni si les 269
victimes ont été délibérément exposées à des risques insensés.
L'enquête menée
par Michel Brun, un ancien pilote de ligne passionné par cette
affaire. (pdf 6,7Mo)
Une autre enquête tout aussi instructive (90Ko) |
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Boeing 747 du vol KAL ou KE 007 |
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Boeing RC135 |
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General Dynamics EF 111 "Raven" |
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Su-15 Flagon |
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Mig 23 Flogger |
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En 1983, le Président russe Boris Eltsine
remet les deux enregistreurs de vol aux autorités coréennes |
Le
plus grand des mystères dans cette affaire reste le sort des 269
victimes dont aucun corps n'a jamais été retrouvé par les navires de
recherche pourtant arrivés rapidement sur les lieux, ni par les
plongeurs fouillant les épaves échouées au fond. |
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Air India 182
Le 23 juin 1985, le B747 d'Air India "
Emperor Kanishka" effectuant le vol 182 Toronto-Dehli via Montréal
et Londres explose en vol au sud de l'Irlande tuant 329 personnes
dont 80 enfants et 268 ressortissants canadiens. 2 passagers
pourtant survécurent à l'explosion et à la chute de 10 000m, mais se
noyèrent.
La veille du départ, Mr Singh avait
réservé une place sur le vol de Canadian Pacific Airlines de
Vancouver à Toronto demandant que sa valise soit transférée ensuite
pour Delhi sur le vol 182. Les agents acceptent même si l'homme
n'est pas confirmé sur ce vol qu'il ne prendra jamais. La valise
contenait des bâtons de dynamite.
Quelques heures plus tard, un groupe
d'extrémistes sikhs canadiens revendique l'attentat du vol 182.
Moins d'une heure avant, et alors que le
vol 182 est encore en l'air, sur l'aéroport de Tokyo Narita, un
bagage explose au moment de son embarquement sur le vol Air India
301 pour Bangkok tuant deux manuten-tionnaires. Il provenait d'un vol
Canadian Airlines depuis Vancouver au même nom de passager: Mr
Singh.
L'enquête sera longue, le lien entre les
deux bombes difficile à établir et la récupération des "boites
noires" par 2000 m de fond laborieuse. Trois hommes seront
finalement arrêtés 15 ans après mais acquittés en 2005 faute de
"preuves et de témoignages assez solides". En 2010, le rapport
d'enquête final accable les autorités canadiennes accusées
d'incompétence, plus préoccupées par leur propre réputation et de dédouaner le gouvernement de toute responsabilité. Les familles
des victimes n'ont eu droit qu'à du mépris et furent traités comme des
"adversaires".
Un complément d'infos:
http://www.securitepublique.gc.ca/cnt/ntnl-scrt/cntr-trrrsm/r-nd-flght-182/index-fr.aspx
Air Crash:
https://www.youtube.com/watch?v=SUO3lyeBlZY
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Le B747 d'Air India transportait un 5eme
moteur pour une réparation aux ateliers de maintenance. Rien
d'inhabituel comme on le voit sur cette photo. Un pilotage un peu
plus délicat, sans plus. |
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