Résumé des évènements de la première semaine
de novembre 2015
Le vol 7K-9268 de la compagnie charter russe Kogalymavia/Metrojet,
est "tombé samedi matin 31 octobre 2015 dans le centre de la
péninsule du Sinaï" a annoncé le gouvernement égyptien. Les
débris de l'appareil, un Airbus A321 transportant 224
personnes (217 passagers et 7 membres d'équipage), sont
dispersés sur plusieurs km².
Rapidement, les enregistreurs sont retrouvés. Outre les
techniciens et enquêteurs égyptiens, la Russie envoie
immédiatement secours et enquêteurs alors que le BEA, le BFU,
son homologue allemand, ainsi que le MAK, son pendant russe,
partent aussitôt pour le Sinaï. L'Irlande (AerCap) est
associée à l'enquête comme propriétaire de l'avion. Airbus
envoie pas moins de 6 conseillers techniques. Rien que du
beau monde, de quoi réaliser la meilleure enquête de tous
les temps!
L'accident est aussitôt revendiqué comme un attentat provoqué
par l'état islamiste (EI) sans plus de précisions sur le
mode opératoire.
A ce stade, les enjeux sont énormes. Pour l'Egypte tout
d'abord pour qui le tourisme est essentiel et dont une image
sécuritaire laxiste pourrait bien durablement faire fuir les
vacanciers,
pour la Russie dont l'engagement en Syrie serait
remis en question, pour Airbus enfin qui souffrirait d'une
panne avérée sur son avion. Et puis la France à de gros
contrats d'armement en cours avec l'Egypte et les
Etats-Unis, avec la GB, voient d'un mauvais œil les succès
militaires russes récents.
Si l'Egypte et la Russie s'interrogent toujours sur
l'origine du crash, excluant la piste terroriste, pour les
autres pays, Etats-Unis et Grand Bretagne en tête, la thèse
d'une bombe à bord ne fait presque aucun doute. L'hypothèse
du missile est écartée car l'avion volant à 9000m, ne
pouvait être atteint par les SAM ou Stinger, seuls en usage
dans la région.
5 jours après l'accident, le CVR, analysé au Caire par
l'ensemble "présumé" des experts internationaux, livre ses
premiers éléments: la disparition
sur les radars de l’appareil demeure « précédée
par des bruits non caractéristiques pour un vol de routine ».
Une "source proche du dossier" (qui?) confirme le "caractère
brutal et soudain de l'événement qui a précipité la chute de
l'appareil". Ces éléments accréditent la thèse d’une
explosion en vol, sans pour autant en déterminer les
origines.
Autre information : la chaîne
américaine CNN a expliqué qu’un satellite militaire
américain a détecté un “flash de chaleur” émanant de
l’avion, suggérant la présence d’une bombe dans l’Airbus.
Pour l’heure, aucune explication officielle n’est avancée
mais la thèse de la bombe se renforce.
Un véritable pont aérien est
lancé par les russes et les anglais dont les
touristes-ressortissants sont plusieurs dizaines de milliers
en Egypte. De nombreuses compagnies aériennes, non seulement
annulent leurs vols vers Charm el Cheikh, mais évitent
dorénavant l'espace aérien au dessus du Sinaï.
Enfin les Russes se rapprochent de la thèse de la bombe à
bord et laissent les Egyptiens seuls sceptiques.