AF 447  Rio - Paris

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Tous les textes qui suivent ont été écrits au jour le jour, à chaud. Avec le recul et l'arrivée de nouvelles informations, parfois contradictoires, certaines parties peuvent devenir obsolètes. Pourtant je n'ai pas voulu les corriger car beaucoup perdraient alors de leur valeur de témoignage.

 Retrouver les infos de la page 1, de la page 2, de la page 3, de la page 4,

de la page 6, de la page 7

et sur cette page à partir du 1er septembre

24 septembre - 2 octobre - 4 octobre

 

Pour votre information, des sites qui en disent long:

http://henrimarnetcornus.20minutes-blogs.fr/

http://www.eurocockpit.com/

 

 96 ième jour, jeudi 3 septembre

 

Tubes Pitot Thales interdits aux USA

Selon "Blomberg News", La FAA (Federal Aviation Administration) exigera des compagnies aériennes aux Etats-Unis qu'elles remplacent les sondes de vitesse présentes sur les Airbus SAS A330 et A340. A partir du 8 septembre, les compagnies auront jusqu'au mois de janvier pour remplacer ces pièces, produites par Thales S.A. (HO.FR), par celles produites par Goodrich Corp. (GR).
La décision de la FAA intervient après que l'Agence européenne de la sécurité aérienne a exigé le remplacement de ces sondes en juillet.
 www.bloomberg.com

 

116 ième jour jeudi 24 septembre

 

L'Europe met en cause à présent  les sondes Pitot de Goodrich

A la suite d'incidents qui lui ont été rapportés, l'EASA, agence de sûreté aérienne européenne, vient de publier une directive de navigabilité (AD) mettant en cause les sondes Pitot de fabrication américaine Goodrich, après avoir déjà mis à l'index celles construites par Thales ( avec une certaine réticence). Cette AD concerne les Airbus A330 et A340 équipés des capteurs Goodrich modèle 0851HL. Des vérifications systématiques sont réclamées par l'autorité européenne et, en cas de dysfonctionnement, il est impératif pour les pilotes de respecter les consignes prévues par Airbus. (Et pas celle d'AF ?)

 

Alors que du côté des avocats français, c'est le silence radio, l'expectative et l'attente anxieuse mais polie des communiqués du BEA, d'AF et d'Airbus,

des avocats anglais parlent de quatre erreurs fatales

 Le cabinet d'avocats Stewarts Law, spécialisé en catastrophes aériennes, avance une hypothèse.

«Nous avons identifié quatre facteurs dans la chaîne d'erreurs qui a abouti à cet accident.

 Si l'on enlève un de ces facteurs, l'accident ne se produit pas», a dit Me Charles-Henri Tardivat, l'avocat du cabinet anglais qui intervient pour une cinquantaine de familles de victimes issues de quinze pays différents, lors d'une conférence de presse.

«Le premier est le facteur météorologique, avec l'existence de turbulences modérées voire sévères, la défaillance des sondes Pitot, qui ont fourni des informations incohérentes sur la vitesse du vol, est un deuxième élément. Le troisième est un problème dans le système d'aide à la navigation ADIRU, le quatrième élément tient à l'entraînement des pilotes qui n'ont pu avoir la réaction adéquate».

A partir des ces quatre facteurs, identifiés notamment grâce aux messages d'anomalies ACARS transmis par l'avion, le cabinet d'avocats envisage deux «hypothèses» sur le déroulement de l'accident, testées en simulateur de vol.

«Dans la première, l'avion est en montée et les Pitot étant inopérants, la vitesse indiquée augmente avec l'altitude. Or la vitesse réelle chute et l'on aboutit au décrochage de l'appareil».

«Dans la seconde hypothèse, le nez de l'avion est légèrement incliné vers le bas et la vitesse indiquée baisse avec l'altitude. Or la vitesse réelle augmente et en corrigeant l'altitude, l'appareil s'est placé en «survitesse».

 

La juge d'instruction reçoit les parties civiles

Sylvie Zimmermann, la juge d'instruction parisienne en charge de l'enquête sur la catastrophe reçoit ce jeudi au palais de Justice de Paris les familles et associations qui se sont constituées parties civiles pour faire un premier point sur le dossier.

"Nous voulons insister sur deux choses. Savoir quels sont les moyens que la justice a mis en œuvre pour trouver la vérité et les responsabilités et qu'est-ce qui a déjà été découvert", a confié jeudi matin John Clemes, un Canadien établi à Paris dont le frère était à bord du vol qui s'est abîmé au-dessus de l'Atlantique le 1er juin dernier.

"On sera attentifs", a assuré M. Clemes qui a créé avec une quarantaine d'autres familles l'association "Entraide et Solidarité" soutenue par la Fédération des victimes d'accidents collectifs (FENVAC). "Mais pour l'instant, on a l'impression que le travail est plutôt bien fait, que les choses avancent".

Le but de l'enquête pénale "est de connaître la vérité", a souligné pour sa part Me Gérard Chemla, l'avocat de la FENVAC, partie civile dans de nombreux dossiers similaires. "Nous ne voulons pas -alors que des intérêts importants sont en jeu, pour le constructeur, pour la compagnie, pour les pilotes- qu'on vienne nous dire qu'on ne peut pas établir pourquoi cet avion s'est crashé. On pourra peut-être nous le dire un jour, mais c'est une réponse qu'on n'accepte pas aujourd'hui", a-t-il insisté.

Pour Me Chemla, l'intérêt est de mettre à jour d'éventuels dysfonctionnements pour éviter des accidents similaires à l'avenir. "Il y a des intérêts en jeu, qui sont des intérêts économiques, tels que le risque existe que les experts ne soient pas neutres", a-t-il averti.

Etrange pour le moins que l’« Association pour la vérité et pour la défense des droits des victimes du vol AF447 » que préside Christophe Guillot-Noël ne soit pas présente à ce rendez-vous.

 

124 ième jour vendredi 2 octobre

 

 

Paul Louis Arslanian nous a quitté

Paul Louis Arslanian a quitté la grande famille de l'aviation et s'en est allé rejoindre paisiblement celle des retraités. Il a franchi la porte du BEA aujourd'hui. Il n'y a bien sûr que les esprits mal intentionnés qui pourraient voir un lien quelconque entre la gestion de l'accident de l'accident du AF447 et son départ.

Comme lot de consolation et afin d'occuper le nouveau retraité, le Secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, lui accorde de "collaborer" aux dossiers en cours, Yemenia et Air France.

Il est remplacé au poste de Directeur du BEA par Jean-Paul Troadec, ingénieur général des Ponts et Chaussés.

 

Plainte contre Air France et Airbus aux USA

Les familles de deux Américains décédés dans l'accident ont porté plainte contre Air France et Airbus, accusant les deux entreprises de négligence dans l'entretien de l'appareil. Selon les plaignants, Air France "a enfreint son devoir de précaution sur de nombreux points", estimant que la compagnie a permis à l'appareil de voler avec des sondes Pitot et un système radar défectueux.

Le constructeur européen Airbus n'a pas non plus émis de mise en garde à temps ni convenablement au sujet de ces défauts, selon la plainte. Si Airbus n'avait pas fait montre de négligence, "l'accident aurait été évité", poursuit le texte.

La plainte vise aussi le groupe français Thales, fabricant des sondes Pitot, ainsi que les fabricants américains de composants Honeywell International et Rockwell Collins.

Honeywell est le fabricant d'un système de calcul des données de vol "ADIRU". Quant à Rockwell, il produit le système de radar WXR700X.

Les héritiers de Michael et Anne Harris, qui vivaient dans la région de Houston, réclament des dommages et intérêts d'un montant non spécifié.

 

126 ième jour dimanche 4 octobre

 

 

Repris par toutes les agences de presse, les radios-télés et l'ensemble de la presse écrite, un article du JDD remue les consciences ce weekend. Gérard ARNOUX, président du SPAF et Henri-Marnet CORNUS, pilote professionnel en retraite accusent la panne des sondes Pitot d'être l'élément pivot de l'accident. Ils montrent aussi du doigt le défaut d'entrainement des équipages d'Air France et enfin dénoncent le manque de réactivité d'Airbus, d'Air France, du BEA et de l'AESA après les premiers incidents graves de givrage de sondes Pitot depuis 2002.

Les deux pilotes se proposent de déposer la semaine prochaine un rapport d'enquête détaillé sur les bureaux des deux juges d'instruction parisiens. Qu'en feront-ils ? L'avenir nous le dira.

http://henrimarnetcornus.20minutes-blogs.fr/ 

http://www.spaf.aero/

  L'article du JDD (fichier pdf de 0.97Mo)

 

142 ième jour Mardi 20 octobre

 

Plainte contre Airbus aux USA

Un avocat américain a lancé une action en justice contre Airbus afin d'obtenir des dommages et intérêts pour les familles de huit victimes de l'accident. Déposée devant un tribunal du comté de Cook, dans l'Illinois, elle met en avant le caractère "défectueux et déraisonnablement dangereux" de l'Airbus A330.

La plainte vise également plusieurs des fournisseurs de l'avionneur : Thales, Honeywell International, General Electric, Rockwell Collins et Intel Corp.

"Nous cherchons juste à obtenir une indemnité équitable, un soutien financier en échange de la perte" subie par les familles, a déclaré Floyd Wisner, l'avocat des proches des disparus qui portent plainte.

Il dit défendre des épouses, des parents, des enfants de victimes originaires de France, de Hongrie, d'Argentine et d'autres pays.

 

Pétition des pilotes

Plusieurs pilotes d’Air France, indépendants des syndicats, précisent-ils, lancent une pétition pour « un véritable audit externe indépendant et transparent », celui lancé par la compagnie ne répondant pas à leurs vœux.

Ils soulignent ainsi que :

- La compagnie sera seule à choisir la société d’audit

- Le champ d’application de l’étude est d’ores et déjà réduit à sa plus simple expression : équipages, avion, météo ! Ce n’est pas du tout un audit.

- Il n’est pas prévu de publier le rapport d’audit

- La compagnie ne prend absolument aucun engagement à réformer l’entreprise sur la base des recommandations de l’étude.

http://sites.google.com/site/auditexterneaf/Home

 

146 ième jour samedi 24 octobre

 

Toute la presse en parle:

vive tension entre les pilotes et la direction d'Air France

La pression monte entre les pilotes et la direction d'Air France. Au delà des syndicats que la direction de la compagnie qualifie de minoritaires, une contestation de plus en plus importante apparait sur les forums de discussion spécialisés, et ce quel que soit l'appartenance syndicale.

L'audit prévu par la direction, mais aussi un courrier adressé à tous les pilotes pour leur rappeler certaines règles professionnelles de sécurité, déclenchent des protestations de plus en plus importantes. La demande du départ des dirigeants ou la menace de grève ne sont plus des sujets tabous.

 

150 ième jour mercredi 28 octobre

 

Nouveau point du BEA

Le nouveau Directeur du BEA, Jean-Paul Troadec a expliqué en exclusivité aux journalistes aéronautiques, probablement afin de n'avoir aucune question gênante et afin que sa "bonne parole" ne soit pas déformée, que les recherches allaient reprendre à la mi- janvier 2010, "lorsque le point d'impact de l'avion avec la mer serait déterminé avec certitude".

Tiens donc! Notre nouveau directeur connait déjà la date du lever de doute? Il est infiniment plus fort que son prédécesseur qui cherchait dans tous les sens, sans trouver, avec pourtant les moyens de recherche les plus importants de l'histoire jamais réunis.

Donc, avec l'aide financière d'Airbus (10M€) et d'Air France, on va peut-être finir par trouver l'énorme masse métallique de l'avion et ses enregistreurs de vol.

Déjà, annonce notre directeur, "une commission d'océanologues et de météorologues travaille à partir des dernières positions ACARS qui viennent d'être entièrement analysés, et de celles des débris pour établir une "rétrodérive" en quelque sorte".

On peut penser que ces spécialistes n'ont que trop tardé à exercer leur métier, de même que pour les autopsies des corps réalisées par les médecins brésiliens et qui viennent seulement de parvenir à Paris.

Mais parfois, fonction des enjeux, ne faut-il pas se hâter lentement ?

Selon le Figaro, " L'autopsie du corps du commandant de bord, qui a été retrouvé, devrait éclairer sur sa place dans l'avion et sur le fonctionnement de l'équipage durant ce Rio-Paris. Logiquement, après le premier tiers du vol, le "captain" était de repos. Les trois pilotes présents à bord lors d'un vol de plus de neuf heures se relayent, à raison de deux dans le cockpit".

Un nouveau rapport d'étape du BEA est prévu courant décembre. Ildevrait également évoquer une nouvelle génération d'enregistreurs de vol pouvant transmettre des données en temps réel.

 
 

169 ième jour mardi 14 novembre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On peut déplorer à l'heure actuelle l'absence à cette cérémonie de certaines associations de familles mais plus encore leur multiplication . L'union faisant la force, dans une telle confrontation d'intérêts multiples, les familles de victimes en sont évidemment le maillon le plus faible.

Cérémonie du souvenir à Rio

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies samedi 7 novembre lors d'une cérémonie organisée à Rio. Certaines familles brésiliennes, une soixantaine de personnes, portaient des brassards pour dénoncer un «manque de transparence» de l'enquête française.

La cérémonie s'est déroulée au belvédère Mirante do Leblon qui domine la mer, dans un quartier résidentiel du sud de Rio, en présence de quelque 500 proches des disparus et de plus d'une centaine de membres du personnel d'Air France. Une stèle a été dévoilée, constituée d'un panneau en cristal de plusieurs mètres, sur lequel ont été gravées 228 hirondelles - symbolisant les 228 victimes - qui paraissent s'envoler au-dessus de l'océan. La cérémonie a été simple : un acte œcuménique, une lecture de textes sacrés, des hommages lus par cinq familles, des musiques, une chanson écrite par l'épouse d'une victime. Et un moment très émouvant, selon un participant, quand les noms des 228 victimes ont été égrenés. Dans l'après-midi, les familles se sont embarquées à bord de bateaux et pour jeter des fleurs dans la baie de Rio.

 

                                                                                                               

 
 

"Les familles des victimes de l'AF447 déboutées de leur requête" ou encore "Les familles dénoncent l'opacité de l'enquête"

Deux exemples de titres dans la presse qui soulignent bien que le malaise, voire le divorce, s'est installé entre certaines familles des victimes et les autorités françaises.

"Dans une enquête administrative qui se déroule sous le régime du secret professionnel, il ne peut pas y avoir de participation extérieure, mais il n'y a aucune opacité" a osé souligner Dominique Bussereau, faisant fi du droit de savoir des victimes, mais aussi de l'enquête judiciaire. Il a ainsi "refusé sans ambiguïté" de permettre l'adjoint d'un "observateur". Trop curieux à son goût ?

Quant à la date de reprise des recherches, rien n'est fixé pour l'instant, d'autant que selon Robert Soulas, le Pdt de l'association "Entr'aide et Soldarité AF447", le secteur passé au peigne fin n'est pas le bon et que les messages ACARS ne seraient pas entièrement analysés.

Hâtons-nous lentement semble toujours bien être la devise du BEA, ou pire encore ?

 

Les commissions d'enquête

"Nous manquons cruellement de réponses de la part du BEA. Nous souhaitons que le BEA fasse des compte rendus sur ses travaux de manière à avoir plus de transparence", a dit Robert Soulas, qui a perdu sa fille et son gendre dans l'accident et qui dénonce par ailleurs la double enquête, administrative et judiciaire: "Il est quand même déplorable qu'on ait deux enquêtes en parallèle, c'est le seul pays du monde où ça se passe comme ça".

Allons, monsieur Soulas, comme si le BEA à son initiative allait faire preuve de transparence. Ce n'est pas sa mission et ce n'est que d'autres expertises contradictoires et injonctions d'associations de victimes qui l'obligera à s'exprimer.

Il ne faut pas négliger le fait très important que deux équipes d'enquêteurs sont aussi un gage de plus probable vérité, même si de multiples passerelles existent entre les deux. Ainsi le juge Sengelin lors du crash de Habsheim avait voulu missionner en parallèle la PAF et la gendarmerie de l'air. Ainsi le deuxième collège d'experts du Mont Ste Odile était en désaccord avec les conclusions du BEA. Dans les deux cas, le principe n'a pas pu être poussé à bout.

 

182 ième jour vendredi 27 novembre

 

Les Allemands et les Chinois vont porter plainte

Des avocats de familles de victimes allemandes et chinoises du crash du vol Rio-Paris ont annoncé qu'ils allaient porter plainte contre Air France, Airbus et la DGAC qu'ils accusent de négligence.

26 Allemands et 8 Chinois étaient à bord.  Selon leurs avocats allemands qui en représentent la plupart, la catastrophe était "prévisible" et le gouvernement français via la DGAC porte sa part de responsabilité aux côtés d'Air France et d'Airbus.
En dépit de problèmes récurrents signalés sur les sondes Pitot depuis 1998, "ni Airbus, ni Air France ne se sont penchés intensivement sur le problème" et les autorités françaises de surveillance n'ont pas réclamé des mesures de sécurité "comme leur devoir l'exigeait".

Une association allemande de familles de victimes du vol Rio-Paris doit se créer officiellement vendredi 27 novembre à Berlin. Leurs plaintes contre Airbus, Air France et la DGAC seront déposées en janvier, selon Elmar Giemulla, l'un de leurs avocats.

Plusieurs associations de proches de victimes se sont déjà constituées dans le monde, dont deux en France et deux au Brésil. Les familles de deux victimes américaines ont déjà porté plainte en octobre.

 

Le pot de terre contre le pot de fer

Mais il faut avoir conscience que dans cet accident, des intérêts gigantesques sont en jeu. C'est la lutte engagée entre les familles de victimes d'une part et l'avenir d'Airbus, celui d'Air France, et la crédibilité de l'Etat Français d'autre part. Disproportionné!

Alors que cet accident est aussi en passe d'accuser la politique routinière et mal pavée de la sécurité du transport aérien, et stigmatiser les options technologiques extrêmes où l'homme est supplanté par la machine, quitte à le piéger.

Les règlements de compte sont à l'affût.

Un combat de titans donc! Que vont pouvoir faire quelques associations des familles de victimes et leurs avocats lorsqu'en plus, la finalité judiciaire ne peut que déboucher sur la loi "Fauchon" où les coupables des plus hauts sommets de la finance et de l'administration ne sont quasiment plus condamnables.

 

187 ième jour mercredi 2 décembre

 

AF 445, on prend les mêmes et...

Un A330 d'Air France a lancé le 30 novembre un appel de détresse "Mayday" pour éviter une zone de très fortes turbulences entre Rio et Paris, au-dessus de l'Atlantique environ quatre heures après le décollage de Rio le 29 novembre, dans la même zone que le crash du vol AF 447. Le message radio "Mayday" a été capté par un avion de la "TAM" qui effectuait le vol en sens inverse.

Il serait aussitôt descendu hors de tout contrôle du sol du niveau FL 380 au FL 280 (-3000m).

Le vol AF445 aurait, selon Air France, "effectué une descente normale en stricte application des procédures pour éviter une zone de turbulences sévères et rejoindre un niveau de vol moins turbulent et plus confortable pour les passagers. Ce n'est pas un incident mais une simple application des procédures en cas de turbulences", a assuré un porte-parole d'Air France.

Tous les pilotes savent qu'au niveau FL380, (le vol AF 447 volait au niveau FL 350) les tolérances de vitesse sont extrêmement réduites et que de fortes turbulences peuvent faire sortir l'avion de son enveloppe de vol. Il est néanmoins admis que la consommation des moteurs y est plus faible.

Alors que l'ensemble des médias n'en parle guère, la situation à bord de ce vol a semble-t-il été très grave, ainsi que témoigne un passager sur "le point.fr"

Etant passager sur ce vol (siège 4 K) je peux témoigner que contrairement au communiqué publié hier 01/01/09 par Air France il s'agit bien d'un sérieux incident. Depuis 50 ans que je prends l'avion (et au moins 3 à 4 fois par an ce vol) je n'ai jamais vécu un tel moment de frayeur. Les turbulences et les trous d'air étaient tels que nous avions le sentiment que l'avion n'était plus contrôlé, un début de panique s'est emparé des passagers (plus de la moitié d'entre eux ont été malades avec vomissements) ainsi que du personnel naviguant commercial qui par la suite a fait preuve d'un vrai professionnalisme pour rassurer les passagers mais qui m'ont ensuite avoué n'avoir jamais connu une telle situation.

Effectivement après cet "incident" qui a néanmoins duré plus d'une heure, l'appareil comme le dit Air France, a poursuivi sa route et s'est posé sans encombre à Paris avec 45 mn de retard. Une question néanmoins que tous les passagers se sont posé et qui mériterait des explications de la part d'Air France: pourquoi continue-t-on à faire prendre le même itinéraire aux vols Paris Rio après le crash du 1° juin dernier; car en effet l'incident d'avant hier s'est produit au même endroit.

J’attends des explications d'Air France.  Signé:X

 

 

192 ième jour lundi 7 décembre

 

Point de la situation par le BEA

Communiqué du BEA pour annoncer un point presse le 17 décembre dans l'après-midi après s'être entretenu avec trois associations:« Entraide et solidarité AF447 », « Association pour la vérité, l'aide et la défense des victimes du vol AF 447 » et « HIOP AF 447 » ("Hinterbliebene der Opfer des Flugzeugabsturzes AF447").

Auparavant, le 12 décembre, le Directeur du BEA et le responsable de l'enquête se rendront à Rio pour y rencontrer les familles des victimes brésiliennes.

Mais un autre communiqué du BEA laisse songeur:

Information du 7 décembre 2009 :

Le BEA a ouvert une enquête sur l'événement qui s'est produit au cours du vol de Rio de Janeiro – Paris, AF 445, dans la nuit du 29 novembre 2009, à l'A330-203, exploité par la compagnie aérienne Air France. En effet, l'analyse de cet événement est susceptible d'apporter un éclairage complémentaire sur l'accident survenu le 1er juin 2009 entre Rio de Janeiro et Paris à l'A330-203, vol AF 447.

 

A partir du 9 décembre enfin, le Figaro, et après lui, le Monde et quelques autres se réveillent et rapportent l'événement de ce vol AF 445.

Suivisme, manque de flair, de compétence et de réactivité sont les mamelles confirmées des médias d'aujourd'hui. Triste et inquiétant!

 

218 ième jour samedi 2 janvier 2010

 

HMC qu'on ne présente plus et Gérard Arnoux du SPAF  viennent de sortir "une autre enquête". Le JDD, puis d'autres médias s'en font l'écho. Voilà ICI (pdf) leur étude qui fustige autant le BEA que l'AESA ou Air France. Selon eux, l'accident aurait pu être évité si chacun avait fait correctement son travail en amont.

 

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