1er juin 2011 -
Des familles de victimes demandent l'arrêt des vols de l'A330
Selon l'hebdomadaire allemand "Der
Spiegel", information reprise par la quasi totalité de la presse
allemande, des associations de familles de victimes réclament
l'interdiction de vol de tous les A330.
Elles évoquent également l'A340
(très utilisé par la "Lufthansa")
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3 juin - Fin
des opérations de récupération des corps
104 corps considérés comme
identifiables ont été remontés sur 'L'ile de Sein" et seront
rapatriés en France vers l'institut médico-légal. Ces corps
s'ajoutent aux 50 retrouvés dans les jours qui ont suivis
l'accident et portent donc le total à 154 sur les 228 personnes
présentes à bord. |
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8 juin 2011 - Conclusion politique: une
erreur humaine
Selon l'Express.fr du 8.6.11:
http://www.lexpress.fr/actualite/indiscrets/rio-paris-a-qui-la-faute_1000516.html
Le cabinet du secrétaire d'Etat aux
Transports, Thierry Mariani, l'affirme : "La responsabilité dans
l'accident du Rio-Paris, en juin 2009, revient à 5 % à l'avion
et à 95 % à l'équipage. Les experts ne comprennent pas pourquoi
les pilotes ont redressé l'avion alors qu'il fallait piquer pour
lui redonner de la portance, leurs réactions sont
incompréhensibles. Même dans les vingt dernières secondes, alors
que tous les pilotes avant un crash laissent un message pour
leurs proches, enregistré par la boîte noire, ceux du Rio-Paris
ne réalisent pas. La sonde Pitot a été défaillante, mais elle
n'est pas responsable du crash. C'est comme si un automobiliste
qui crève, répare son pneu, redémarre et a un accident 10
kilomètres plus tard disait que c'est à cause de la crevaison."
Fortiche, le cabinet du
Secrétaire d'Etat aux Transport pour conclure déjà à une
erreur humaine. Il va plus vite que les
"experts" du BEA qui poursuivent encore actuellement leurs
travaux. Mais, vu que l'avion
concerné est un Airbus, pouvait-on s'attendre à autre chose
? Aucun rapport non plus avec l'ouverture prochaine du Salon
du Bourget bien sûr.
Quand aux comparaisons osées du
cabinet, elles ont un arrière-goût de ch... et s'adressent
plutôt à des demeurés qu'à l'intelligence des Français. Mais
n'est-ce pas devenu une bien triste habitude de la classe
politique ?
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10 juin 2011 - 500 000 €
d'indemnisation
Selon l'AFP et
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/...les-indemnisations.html
Les
avocats des ayants droit de victimes du vol Rio-Paris ont
réclamé jeudi 9 juin devant le TGI de Toulouse des
indemnisations provisoires de 500.000 euros par enfant et ont
mis en cause la compagnie Air France et le constructeur de
l'avion Airbus. "On veut accélérer le processus et
obtenir des provisions sur l'indemnisation du préjudice, on ne
va pas attendre pendant 10 ans les résultats de l'enquête, il y
a des enfants à éduquer", a plaidé Me Marc Fribourg, du barreau
de Bordeaux.
Assignés devant le juge des référés
de Toulouse, les
défenseurs d'Air France et d'Airbus ont souligné
qu'il était prématuré d'établir des responsabilités, le Bureau
enquête accident (BEA) n'ayant pas encore rendu son rapport sur
les causes de l'accident.
Espérons que le cabinet de M
Thierry Mariani a pris bonne note de cette évidence! |
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17 juin 2011
Sur le site du CERDACC, (http://www.iutcolmar.uha.fr/jac/)
une ITV de Jean Baptiste AUDOUSSET, Président de l'association "Entraide
et solidarité AF 447 (http://www.asso-af447.fr/
)
http://www.jac.cerdacc.uha.fr/internet/recherche/Jcerdacc.nsf/
00b1baa6c5288743c1257711002d2c42/f7f565452eec5570c125789600425aee?OpenDocument
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18 juin 2011 - Plainte
conjointe contre Airbus et Air France en France et au Brésil
Deux cabinets d'avocats, en France
et au Brésil, ont présenté pour la première fois une action
conjointe auprès de la justice des deux pays, faisant porter à
Air France et à Airbus la responsabilité de l'accident du vol
447 Rio-Paris, selon un communiqué diffusé par ces avocats qui
soulignent:
"Les failles et la fragilité de l'avion montrent que son dessin
a eu un rôle non-négligeable dans le déroulement de la
catastrophe, ainsi que dans la souffrance et les conditions
atroces où les victimes ont perdu la vie".
D'autre part, un juge du Tribunal
fédéral du Nord de la Californie a estimé qu'il était plus
approprié d'engager les poursuites en France. Les familles des
victimes américaines devront engager leurs poursuites en France
et non aux Etats-Unis.
Les proches voulaient poursuivre plusieurs compagnies - parmi
lesquelles General Electric, Honeywell ou Intel - sur le sol
américain. |
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17 juin 2011
- Arrivée des corps à Paris
Les 104 corps repêchés
ont été rapatriés sur Paris depuis Bayonne où avait
accosté "l'ile de Sein". Plusieurs convois
funéraires se sont succédés jusqu'à
l'Institut médico-légal
de la DGA. |
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29 juillet 2011 -
Le rapport du BEA |
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Le fameux
rapport du BEA*, celui que tout le monde
attendait et dont la parution avait même
été rendue urgente par la volonté
ministérielle n'étonne pas quant à son
contenu, des fuites bien orchestrées
l’avaient déjà dévoilé et surtout, il
est dans la plus grande logique
airbusienne : c’est la faute des
pilotes !
Demain, si
un A 000 perd une aile, un moteur ou
même la moitié de son fuselage, ce sera
sûrement encore de la faute des pilotes
qui n’auront pas su flatter la machine
ou la caresser dans le sens du poil.
Que le BEA,
Airbus ou Air France n’aient jamais été
d’accord sur les procédures à appliquer
en cas de perte d’indication de vitesse,
que ce modèle de tube Pitot ne soit pas
certifié conformément aux normes de
navigabilité, que les alarmes dans le
cockpit égarent l’équipage par une
logique d’ingénieur au sol n’ont
évidemment joués aucun rôle aux yeux du
BEA. Et la liste peut encore s’allonger,
mais ce serait en quelque sorte accuser
l’avionneur. Impensable !
Juste un
dernier mot: l'A330 a décroché car les
pilotes n'avaient pas appris à gérer un
décrochage sur Airbus. Normal puisque le
top des argument de vente d'Airbus était
que ses avions ne pouvaient pas
décrocher!
Cette nuit
là, la trajectoire de l’A330 s’est
trouvé confronté à la logique de la
machine face à trois logiques humaines
de trois pilotes aux origines,
expériences et cursus différents, mais
qui ont néanmoins perdu et avec eux 225
autres personnes à bord.
L'"analyse"
du BEA donne l'impression de poser comme
principe de base que les système de
l'avion n'ont pas failli et oriente donc
l'enquête vers les pilotes. Mais n'y
aurait-il pas un paramètre qui a donc
conduit les trois pilote a vouloir tant
redresser l'avion. Un réflexe mal
conditionné ou une réaction des systèmes
de l'avion qu'on refuse de voir ?
Vous aurez
aussi noté que le BEA ne demande aucune
modification d’aucune sorte de l’avion
et de ses systèmes, les recommandations
énoncées** ne sont que de la poudre aux yeux.
L’A330 est
parfait comme le sont tous les Airbus
depuis 25 ans. Mais quand donc se
décidera-t-on à supprimer ces pilotes
fauteurs de crashs ?
*
Consultable
en résumé
ici
et en version
complète(10Mo):
http://www.bea.aero/fr/enquetes/vol.af.447/vol.af.447.php
**
4
modifications sur les enregistreurs de
vol, 3 pour la formation des pilotes, la
transmission des données en vol en cas
de difficultés de l’avion et
l’installation d’un indicateur d’angle
d’incidence ( qui concerne tous les
avions) |
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Le siège du BEA à deux pas du Musée de l'Air
Jean Paul Troadec, Directeur du BEA et Alain
Bouillard |
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Les réactions après la diffusion du
rapport
"Airbus
salue le dernier rapport intérimaire du
BEA sur l'accident de l'AF447, comme
étant une nouvelle étape vers une
compréhension totale de la succession
d'événements qui ont conduit à ce
tragique accident", explique l'avionneur
dans un communiqué.
Air France indique
qu'il est à présent établi que c'est la
conjugaison de multiples éléments
improbables qui a conduit à la
catastrophe, et ce en moins de quatre
minutes.
Le givrage
des sondes Pitot semble être l'événement
initial qui a entraîné la déconnexion du
pilote automatique, la perte des
protections de pilotage associées et
d'importants mouvements de roulis.
Il est à
noter que les multiples activations et
arrêts intempestifs et trompeurs de
l'alarme de décrochage, en contradiction
avec l'état de l'avion, ont fortement
contribué à la difficulté pour
l'équipage d'analyser la situation,
souligne Air France.
OLIVIER
MORICE, avocat des
familles de victimes, à Reuters
"S'il n'y
avait pas eu les défaillances des sondes
Pitot, les pilotes ne se seraient pas
retrouvés face à une situation aussi
complexe. Donc en ce qui me concerne, je
considère que la part des sondes Pitot
dans le crash est prépondérante.
"C'est
peut-être une façon aussi pour le BEA de
dégager les industriels en termes de
responsabilité. Majorer la
responsabilité des pilotes dans les
circonstances du crash de la part du
BEA, ça me semble très contestable."
ROBERT
SOULAS, président de
l'association Entraide et solidarité
AF447, à Reuters
"Nous
n'avons pas eu toutes les informations
techniques concernant l'état de l'avion.
Nous sommes frustrés de ne pas avoir ces
informations. Il est vrai qu'on
s'oriente de plus en plus vers une
erreur de pilotage, même si elle reste
encore à démontrer. Ce qui nous choque,
c'est qu'on ne parle plus des sondes
Pitot."
Sur Europe1, Il a expliqué: [...] "Il
est possible que certaines réactions de
l'avion, comme le changement d'altitude
n'ait pas été provoqué par les pilotes
mais par le système suite à un bug
informatique". |
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Autres réactions
Au Brésil, c'est
la même analyse chez les familles des
victimes qui "rejettent" le
nouveau rapport d'enquête publié
vendredi et affirment que la "faille
est mécanique et non pas humaine".
"Le BEA,
chargé de l'enquête technique, a reconnu
lui-même des problèmes dans les sondes
Pitot. C'est une contradiction de
rejeter maintenant la faute sur les
pilotes", a précisé le président de
l'association qui regroupe ces familles.
Pour le
SNPL, "ce rapport
d’étape laisse entrevoir que les
relations Homme-Machine et la conception
des commandes de vol de l’avion ainsi
que de l’alarme de décrochage
constituent un fait déterminant de cet
accident. [...]
Nous
pouvons également noter que l’avion,
plus précisément la conception de
l’alarme de décrochage, a trompé les
pilotes : à chaque fois que ces derniers
ont agi dans le bon sens, l’alarme s’est
activée dans le cockpit, laissant à
penser qu’ils commettaient une erreur. A
l’inverse, chaque fois que les pilotes
ont cabré l’avion, l’alarme s’est tue,
empêchant ainsi un bon diagnostic de la
situation".
Jean-Louis
Barber, président du SNPL Air France
ALPA a déclaré:
« Les
pilotes se sont alors trouvés confrontés
à une situation extrêmement délicate,
inattendue et complexe. Une situation
totalement inédite pour laquelle le
constructeur n’avait jamais prévu de les
former, avec peu de temps pour la
diagnostiquer ». |
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Le résumé du
CVR paru dans plusieurs
journaux (Le Monde, Le point,...) et
illustré par différentes chaines de
télé, histoire de bien focaliser sur
l'équipage.
2 h 11 m 32 s
- Le pilote en fonction :
"Je n'ai plus le contrôle
de l'avion là. J'ai plus du tout le
contrôle de l'avion."
2 h 11 m 43 s
- Le commandant de bord rentre dans le
cockpit : "Eh ! Qu'est-ce que vous
(faites) ?"
- Le pilote en fonction : "Qu'est-ce
qui se passe ? Je ne sais pas. Je sais
pas ce qui se passe".
2 h 12 m 04 s
- Le pilote en fonction :
"J'ai l'impression qu'on
a une vitesse de fou non ? Qu'est-ce que
vous en pensez ?"
2 h 12 m 13 s
- Le copilote :
"Qu'est-ce que tu en
penses ? Qu'est-ce que tu en penses ?
Qu'est-ce qu'il faut faire ?
2 h 12 mn 15 s
- Le commandant de bord :
"Là je sais pas là, ça
descend".
2 h 12 mn 27 s
- Le copilote : "Tu montes... Tu
descends, descends, descends, descends."
- Le pilote en fonction :
"Je suis en train de
descendre là ?"
2 h 12 mn 32 s
- Le commandant de bord : "Non, tu
montes là !".
2 h 12 mn 33
s
- Le pilote en fonction : "Là je
monte ? Okay, alors on descend".
2 h 12 mn 44 s
- Le commandant de bord : "C'est pas
possible".
2 h 13 mn 25 s
- Le pilote en fonction :
"Qu'est-ce qui ...
Comment ça se fait qu'on continue à
descendre à fond là ?"
2 h 13 mn 39 s
- Le copilote : "Remonte, remonte,
remonte, remonte".
2 h 13 mn 40 s
- Le pilote en fonction : "Mais je
suis à fond à cabrer depuis tout à
l'heure."
- Le commandant de bord : "Non, non,
non, ne remonte pas."
- Le copilote :
"Alors, descends."
2 h 13 mn 45 s
- Le copilote :
"Alors, donne-moi les
commandes, à moi les commandes"
2 h 14 mn 05 s
- Le commandant de bord :
"Attention, tu cabres là."
- Le copilote (qui a pris les commandes)
: "Je cabre ?"
- Le pilote en fonction :
"Ben il faudrait, on est
à quatre mille pieds."
2 h 14 mn 18 s
- Le commandant de bord : "Allez,
tire !"
- Le pilote en fonction:
"Allez, on tire, on tire,
on tire, on tire."
2 h 14 mn 28 s
Fin des enregistrements |
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On a même droit à un
"exercice journalistique" des plus
déplacés qui a mis, probablement "pour
le fun", des voix en play back sur le
CVR.
http://www.youtube.com/watch?v=gphEDp79g5s&feature=player_embedded#at=44
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1er
août 2011 |
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On oublie
les premiers corps repêchés
Nul ne reparle, le
BEA pas plus, de l’état des 52 corps retrouvés
flottants en mer, déshabillés par le frottement
de l’air, aux fractures multiples et sans eau
dans les poumons. Toutes les caractéristiques
d’une mort en chute libre et non pas par noyade.
Parmi ces corps celui du Commandant de bord qui
ne pouvait, à l’évidence, pas être dans le
cockpit avec les deux autres pilotes car il
serait allé dans ce cas directement au fond, à
moins que l’avion ne se soit disloqué en vol à
la suite d’efforts trop importants sur la
structure.
Nul ne s’interroge
non plus trop sérieusement sur les raisons des
actions à cabrer des trois pilotes alors que
l’avion entame une descente automatique aussitôt
la déconnection du PA.
Non, pour le BEA,
les actions à étudier sont celles de l’équipage,
pas celles de l’avion. Ça me rappelle
étrangement les lendemains de Habsheim.
C’était déjà haro
sur l'équipage, une erreur de pilotage, la
divulgation rapide du CVR dans les médias et
l’exonération de l’avion.
Une habitude prise
il y a 23 ans ! |
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Dès le
début, l'équipage était nul!
Souvenez-vous, dès
les premières heures après le crash, "on" a
accusé l'équipage d'avoir foncé dans les orages,
de ne pas avoir regardé son radar météo, tout ça
pour l'accuser, déjà, de tous les maux et de
toutes les incompétences. Or, le BEA vient
d'écrire que l'équipage avait dévié sa route de
12° à gauche pour éviter les turbulences.
Aucun regret, aucun
remord, aucune mise au point, aucun
rétablissement de la vérité! |
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L'incident qui relance le débat sur le vol AF
447
Par
Fabrice Amedeo
Le Figaro, publié le 06/09/2011
Air France a subi en début d'été un incident
dont le scénario est comparable à celui du vol
Rio-Paris. Il n'y a pas eu de victime mais une
enquête a été lancée par le BEA.
L'homme ou la machine? Air France a subi en
début d'été un incident sur un vol Paris -
Caracas qui, selon ses pilotes, relance le débat
sur l'AF 447 et sur les responsabilités du
drame. Le début du scénario est en effet
comparable en tous points à celui de l'AF 447,
le vol Paris - Rio qui s'est écrasé le 1er
juin 2009 dans l'Atlantique sud avec 228
personnes à son bord. Cette fois-ci, il n'y a
pas eu de victime, seulement deux blessés légers
parmi le personnel navigant commercial.
Selon le rapport
d'incident, dont Le Figaro s'est procuré
une copie (document pdf), l'Airbus A
340 d'Air France volait à son niveau de
croisière de 35.000 pieds, comme l'AF 447 avant
l'accident, et a traversé une «zone de
turbulences sévères». L'avion a subi «un fort
gradient de vent», c'est-à-dire une forte
variation, et s'est retrouvé en survitesse. Le
phénomène a déclenché l'alarme «overspeed».
À 3 nœuds du décrochage
C'est alors que le pilote automatique s'est
déconnecté, comme sur l'AF 447, et que l'avion a
pris une altitude inconsidérée de manière
brutale -il monte au niveau 380 - et perd sa
vitesse: il se retrouve à 205 nœuds (369 km/h).
«L'AF 447 a décroché à 202 nœuds, explique un
pilote d'Air France. Notre appareil était donc à
3 nœuds (5,4 km/h) du décrochage.» Et donc
probablement de la catastrophe.
Cette fois-ci, l'avion ne franchira pas le seuil
du décrochage et restera dans son domaine de
vol, bien qu'il ait évolué 71 nœuds (127 km/h)
sous la vitesse minimale d'évolution
recommandée. «La diminution de l'intensité des
turbulences s'accompagne d'une réduction de
l'assiette de l'avion, puis d'un retour à des
paramètres de vols normaux.» Toujours selon le
rapport d'Air France à ses pilotes, «la rapidité
de transmission de l'annonce “ici le poste de
pilotage, PNC assis attachés, turbulences
fortes”, a contribué à limiter les domages
corporels en cabine.»
«Pas beaucoup de machine et beaucoup d'humain»
Cet incident fait d'ores et déjà l'objet d'une
enquête du
Bureau d'enquêtes et
d'analyses (BEA). Selon nos
informations, ce n'est pas la nature même de
l'incident mais sa similititude avec le scénario
de l'AF 447 qui aurait conduit les enquêteurs à
s'y intéresser. «Il est certain que cet incident
prend un relief particulier avec l'accident du
Rio - Paris, explique un proche de l'enquête. Il
va permettre de comprendre s'il y a un problème
sur l'Airbus ou s'il y a bien un problème de
formation des équipages au pilotage manuel à
haute altitude.» L'enquête va en effet
s'attacher à comprendre pourquoi le pilote
automatique s'est déconnecté (s'il s'est
déconnecté seul ou à la demande de l'équipage)
et pourquoi l'appareil a pris autant d'altitude.
Il y a peut-être là matière à analyse pour l'AF
447 dont le pilote en fonction avait laissé
prendre de l'atitude de manière brutale et
inconsidérée à l'appareil. Pour les pilotes
d'Air France interrogés par Le Figaro,
c'est tout vu. «Le fait qu'un avion se mette à
monter tout seul est un vrai problème pour
Airbus», explique l'un d'eux. «Un avion qui
prend 3000 pieds tout seul, on n'a jamais vu ça,
explique un expert en sécurité aérienne proche
d'Airbus. C'est un incident complexe: on va
encore beaucoup spéculer sur le constructeur,
comme sur l'AF 447, mais au final, il n'y aura
pas beaucoup de machine et beaucoup d'humain
dans les causes de l'incident.» |
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3 août
2011 - La Presse devient soudain plus curieuse |
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Selon les journaux
"La Tribune" (http://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/20110802trib000640317/vol-paris-rio-le-rapport-d-enquete-a-ete-caviarde.html
)et "Les
échos",(
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/auto-transport/actu/0201545958594-vol-air-france-rio-paris-les-oublis-du-rapport-sur-le-crash-201710.php
) et
le BEA aurait supprimé de son
rapport final une recommandation concernant
l’alarme de décrochage alors qu’elle figurait
dans une version quasi définitive 48 h
auparavant.
Liée à la
conception de l’avion, c’était un gros pavé dans
le jardin d’Airbus. En interne au BEA, certains
n’ont pas apprécié et menacent même de
démissionner.
De son côté, Air
France aurait envoyé un courrier à l’AESA
(Agence européenne de la sécurité aérienne)
demandant que la question des dysfonctionnements
de l’alarme de décrochage soit rapidement
réexaminée.
Rappelons que
l’arme de décrochage est par conception inhibée
en dessous de 60 nœuds puisque l’avion n’est pas
censé voler à cette vitesse. Le cas de figure du
vol AF447 n’a pas été imaginé par les ingénieurs
de Toulouse.
Ainsi, l’alarme
s’arrête quand la vitesse est inférieure à 60
nœuds. Or, à chaque fois que le pilote donnait
l’ordre de piquer (le bon ordre) et qu’il
repassait au dessus des 60 nœuds, l’alarme se
déclenchait, faisant croire que son action était
mauvaise.
"Globalement, la
version originelle du rapport remet au centre
des débats les sondes de vitesse Pitot alors que
la présentation effectuée par le BEA le 29
juillet a, elle, mis l'accent sur le rôle des
pilotes." (Les ECHOS)
Les experts parlent
d’un "cas de fonctionnement inversé de
l’alarme".
"Le BEA sous
influence?" titre même "Le Point"
(http://www.lepoint.fr/societe/af447-le-bea-est-il-sous-influence-03-08-2011-1359077_23.php)qui
parle de l'ingérence du ministère de tutelle du
BEA. Mais là encore Thierry Vigoureux, l'auteur
de l'article, a la mémoire courte puisque Louis
Mermaz, Ministre des transports en 1988 était
déjà "très proche" de l'enquête puisqu'il
condamnait le pilote à peine 24h après
l'accident. |
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3 août
2011 - Le SNPL se rebiffe et suspend sa
participation à l'enquête
Louis Jobard, le
porte-parole du syndicat, a assuré mercredi que
jusqu'à présent le SNPL "n'a jamais réagi aux
rumeurs car nous avons accordé notre confiance
au BEA". Mais après ces révélations, "notre
confiance est sérieusement entamée".
"Les pilotes
n'accepteront pas que cette enquête se
transforme en une simple instruction à charge
contre l'équipage",
"Le SNPL exige du
BEA des réponses à au moins deux questions :
pourquoi avoir ignoré dans le rapport officiel
la recommandation concernant cette alarme ? Y
aurait-il d'autres modifications, ajouts ou
suppressions du texte qui auraient été apportés
à ce rapport ?"
En attendant
d'obtenir des réponses, le syndicat a "demandé à
son enquêteur de suspendre sa participation aux
travaux du BEA". |
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3 août
2011 - L'association "Entraide et Solidarité
AF447"
a jugé mercredi que
l'enquête était "définitivement discréditée".
Robert Soulas,
président de l'association, a jugé dans un
communiqué que "ce triste épisode jette
définitivement le discrédit sur l'investigation
technique" et "génère une crise de confiance
sans précédent envers les autorités d'enquêtes".
"La précipitation
avec laquelle ces autorités et ces responsables
ont accusé les pilotes sans aucune réflexion
préalable avait alerté notre suspicion", a-t-il
ajouté. "Nous avons maintenant confirmation que
les affirmations émanant de la tutelle du BEA
étaient non seulement prématurées, dépourvues
d'objectivité, partiales et très orientées vers
la défense d'Airbus".
L'association tente
d'obtenir des magistrats instructeurs l'accès à
l'ensemble des données des enregistreurs de vol,
a indiqué mercredi son avocat. La juge Sylvie
Zimmermann a cependant refusé en juillet cette
requête, au motif que l'enquête technique du
Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) n'était
pas terminée et l'association a fait appel de
cette décision, a déclaré Me Alain Jakubowicz.
Il est clair qu'à la fin
de l'enquête, en posséder les données
informatiques ne servirait plus à grand
chose. L'association sait qu'il existe
plusieurs laboratoires indépendants sur la
planète aéronautique capables d'analyser les
paramètres de vol et les juges doivent
également savoir qu'ils pourraient arriver à
des conclusions différentes des experts
français.
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3 août
2011- La quasi totalité de la presse
reprend ces
informations et titre: "Le BEA mène une enquête
à charge", "Le BEA accusé d'avoir édulcoré son
rapport", "Le BEA est-il sous influence?", "La
faute aux alarmes de décrochage?", "Les pilotes
se retirent de l'enquête", etc...
Quelques "tièdes"
cherchent encore à minimiser tels "France2",
"l'Express" ou bien sûr "Le Figaro" chef de file
des attaques contre les pilotes.
Mais combien de
temps tous ces médias tiendront-ils avant de
rentrer dans le rang et de retrouver une
confiance éperdue dans le BEA et ses Ministres
de tutelle?
Pourtant, le drame
de l'AF447 n'est pas le premier accident dont le
BEA a eu la charge et dont la presse a rendu
compte. Habsheim et le Mont Sainte Odile ne
rappellent rien à personne?
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Le
Ministre défend ses ouailles
Le ministre chargé
des Transports, Thierry Mariani, a estimé
mercredi que l'enquête du BEA était "exemplaire"
et "transparente". Il a regretté des
"polémiques" qui "jettent le discrédit" sur les
travaux de l'organisme, après la révélation dans
la presse selon laquelle une recommandation
potentiellement défavorable à Airbus avait été
expurgée du dernier rapport sur l'accident
publié vendredi. On se souvient néanmoins qu'en
juin 2011, à quelques jours du salon du Bourget,
Monsieur Thierry Mariani, déclarait : « La
responsabilité dans l'accident du Rio-Paris, en
juin 2009, revient à 5% à l'avion et à 95% à
l'équipage. »
Est-ce suffisant
d'affirmer haut et fort que le BEA est exemplaire
et transparent pour que les français le
croit ? De toutes façons, monsieur le
Ministre, si le BEA est exemplaire et
transparent, il est normal que vous teniez
ces propos, mais si vous avez la volonté de
protéger Airbus, vous tiendrez les mêmes.
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Il est peut-être
opportun pour le débat de rappeler l'éditorial
de Christophe Barbier "Rio-Paris:
à qui la faute?" dans l'EXPRESS du 8 juin
2011:
Le cabinet
du secrétaire d'Etat aux Transports, Thierry
Mariani, l'affirme : "La responsabilité dans
l'accident du Rio-Paris, en juin 2009,
revient à 5 % à l'avion et à 95 % à
l'équipage. Les experts ne comprennent pas
pourquoi les pilotes ont redressé l'avion
alors qu'il fallait piquer pour lui redonner
de la portance, leurs réactions sont
incompréhensibles. Même dans les vingt
dernières secondes, alors que tous les
pilotes avant un crash laissent un message
pour leurs proches, enregistré par la boîte
noire, ceux du Rio-Paris ne réalisent pas.
La sonde Pitot a été défaillante, mais elle
n'est pas responsable du crash. C'est comme
si un automobiliste qui crève, répare son
pneu, redémarre et a un accident 10
kilomètres plus tard disait que c'est à
cause de la crevaison."
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4 août
2011 - Un très bon papier qui pose les bonnes
questions
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/commentaires/ou-est-passee-l-exigence-de-transparence-04-08-2011-1389801.php
Où est passée
l'exigence de transparence ?
Cette
controverse autour du dernier rapport sur la
catastrophe illustre les énormes enjeux
industriels, qui sont à l'arrière-plan. Elle est
aussi très symbolique et certains y voient la
preuve de pressions sur le travail du BEA pour
protéger Airbus...
L'affaire
est entendue depuis longtemps: Airbus est
intouchable. Le fait nouveau est que le Bureau
d'enquêtes et d'analyses admet que son rapport
N°3 a été amputé à la dernière minute d'un
élément qui pourrait rendre Airbus un peu moins
inattaquable. C'est une faille considérable dans
la confiance que les citoyens et usagers se
croyaient en droit d'attendre d'un service
public.
Des dizaines de milliers d'emplois en Europe
Ce service public dépend du ministère des
Transports qui est un organe politique. En tant
que tel, le ministère ne peut pas laisser mettre
en cause, si peu que ce soit, le constructeur de
l'A330. Il en va de la compétition avec Boeing.
Il en va de dizaines de milliers d'emplois en
Europe. Il en va de «l'honneur» de l'Europe car
en dehors de la mise en scène, au Salon du
Bourget, de la compétition industrielle et
commerciale entre Airbus et Boeing, l'Union
européenne n'existe guère entre la Chine et les
États-Unis. Ni militairement, ni financièrement.
Le gouvernement n'a même pas besoin
d'intervenir: le BEA ne peut pas laisser
supposer que le constructeur pourrait avoir la
moindre part de responsabilité dans la chute de
son A330. D'où un rapport N°3 qui est un
réquisitoire sournois contre l'équipage avec,
accessoirement, un léger reproche à Air France
pour un manque de formation des pilotes aux
risques de décrochage à haute altitude. Et pour
mieux souligner les incohérences du pilotage
pendant les quatre minutes fatidiques, le BEA
n'hésite pas à invoquer des simulations à
posteriori faites à partir des données de vol
par... Airbus. Quant à la suppression, à la
dernière minute, d'informations importantes sur
les dysfonctionnements de l'alarme de
décrochage, le BEA l'explique par la nécessité
de confier l'examen de cette aberration à une
commission dont le titre dévoile sa vraie
finalité: «Facteurs humains».
Des informations importantes soustraites
Il est possible que l'équipage, privé
d'informations par les défaillances techniques,
n'ait pas réagi de manière optimale. Il est
probable que l'insuffisante formation des
pilotes à des engins qui sont devenus de
véritables systèmes informatiques volants a joué
un rôle. Mais soustraire d'un rapport officiel
des informations importantes montre que la
mentalité des élites politiques et
administratives n'a pas encore intégré une
exigence qui s'affirme pourtant un peu partout
depuis quelques années: la transparence. |
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6 août
2011 - Le BEA réagit sous la ceinture
Ça y est, la
contre-offensive du BEA est lancée, solidement
épaulée par Le Figaro pour qui la cause du crash
de l’AF 447 est entendue. Fig-BEA, même combat !
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2011/08/05/01016-20110805ARTFIG00446-af-447-ce-que-les-enqueteurs-du-bea-n-ont-pas-dit.php
et aussi
ICI.
Certains arguments
avancés ici sont à la hauteur du malaise au sein
du BEA puisqu’il faut bien avouer que déballer
sur la place publique et dans le détail le
profil psychologique du Commandant de Bord, qui
n’était pas lui-même aux commandes, afin de
détruire sa réputation n’est pas reluisant pour
ceux préposés à ces basses œuvres. Publier ainsi
des faits partiels que le public n’a pas à
connaître ainsi, car sortis de leur contexte,
ressort plus de la défense désespérée que d’un
argumentaire sérieux.
Déjà par le passé,
pour les mêmes objectifs, "on" avait tenté de
détruire la réputation du pilote de Habsheim,
traité de "Rambo", celle du CdB d'Indian
Airlines traité de "conducteur de chameaux",
puis celle du pilote du Mt Ste Odile en laissant
croire qu'il avait appris à piloter en Afrique.
Une vieille pratique!
Mais pendant que
l’on s’occupe de cette manière, c’est autant de
temps de gagné pour éviter de se poser les
vraies questions pour expliquer le crash. |
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26 août
2011 - Réactions très méfiantes des Brésiliens
La
Présidente du Brésil Dilma Rousseff a reçu
vendredi 26/8/2011 les représentants des
familles brésiliennes des victimes et leur a
promis le soutien du gouvernement pour qu'ils
aient accès aux enquêtes menées en France. Le
président de l'Association des victimes, Nelson
Faria Marinho, qui a perdu son fils dans
l'accident, s'est plaint du manque d'accès aux
informations du BEA.
De son côté, le
responsable du Centre d'enquête et de prévention
des accidents aéronautiques du Brésil (Cenipa)
qui suit l'enquête, a précisé aux familles que
le Brésil ferait des observations dans le
rapport final présenté par le BEA et que toute
divergence avec les conclusions de l'organisme
français figurerait dans le document. |
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18 octobre
2011 - L'équipage sacrifié
Toute la planète
aéro ne parle que du dernier « chef d’œuvre » de
JP Otelli divulguant le CVR du vol AF447.
Il est tout d’abord
permis de s’étonner qu’un tel document soit
arrivé dans les mains d’un exploiteur connu
d’accident aériens alors qu’il est sensé rester
aux mains des enquêteurs techniques et
judiciaires.
Et puis, pourquoi
lui, alors qu’il est plus coutumier de
l’approximation que de l’exacte vérité puisque
déjà pour le crash de Habsheim, paru en 97 sous
le titre racoleur de « Frissons dans le ciel »,
9 ans donc après les faits, on peut y lire
quelques perles :
« La queue ne
doit pas être loin de racler le ciment »
alors que c’est une piste en herbe.
« La partie
arrière de l’avion est en feu » mais chacun
a pu voir la dérive « Air France » intacte.
« se laisser
glisser le long du toboggan » alors que de
nombreuses photos parues dans la presse montrent
les toboggans crevés et dégonflés prisonniers
des arbres.
Quant aux dialogues
de pilotes, ce n’est pas une première puisque
déjà lors du crash de Habsheim, 2 semaines après
l’accident, « le point » divulguait le contenu
du CVR. Enfin, surtout les passages qui
permettait d’accuser l’équipage de légèreté et
donc de le condamner aux yeux du public.(voir la
reproduction ci-dessous)
Le point hier,
Otelli aujourd’hui, sont bien plus des agents de
communication que des journalistes. Mais ils
communiquent pour qui ? Laissons de côté le
business et cherchons plutôt à qui profite le
crime, car crime il y a à accuser tant et plus
l’équipage et à oublier certains problèmes
techniques. Quel média évoque encore les sondes
pitot par exemple?
Conclure l’enquête
uniquement selon le CVR c’est comme n’écouter
qu’un plaignant dans un procès ou condamner un
chirurgien sans vérifier les antécédents du
malade.
Le plus déplorable
dans cette unanimité médiatique, c’est la
volonté d’accuser de manière simpliste un
équipage qui n’est plus là pour se défendre. Le
pourrait-il d’ailleurs face à cette curée
médiatique ? Pour
ces journalistes le plus souvent incompétents en
matière aéronautique, la cause est entendue, la
pensée unique a fait son œuvre, on hurle avec
les loups. Nul n’ose être en marge de peur
d’être la risée de ses confrères. Quant aux
spécialistes de l’aérien, personne n’est dupe
des raisons qui leur font éviter certaines
questions.
Et pourtant, n’y
a-t-il pas tant et plus d’interrogations comme les
recherches orientées du BEA, les corps retrouvés
déshabillés, les lueurs aperçues par d’autres
avions, la somme incroyable de problèmes à
résoudre par l’équipage suite aux erreurs de
certification, de formation et de consignes à
appliquer, le nombre important d’alertes pitot
dans les années précédentes, et d’autres encore.
On se croirait
revenu il y a 22 ans lorsque le Directeur Technique
d’Airbus ne craignait pas de dire : C’est soit
le pilote, soit l’avion, et comme ce n’est pas
l’avion, c’est forcément le pilote. Fermez le
ban !
Quelques rares voix
s’élèvent pourtant contre cette condamnation
sans recours de l’équipage, pour combien de
temps encore face à l'assaut des bien-pensants de
l’aviation française.
JCB
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5 juillet
2012: Publication du rapport final du BEA
L'enquête du
BEA:
https://www.bea.aero/les-enquetes/les-evenements-notifies/detail/event/accident-dun-airbus-a330-203-immatricule-f-gzcp-et-exploite-par-la-compagnie-air-france-sest-abime-dans-locean-atlantique/
Chronologie de l'enquête publiée par le BEA
-
1er juin 2009 : lancement des
opérations de recherche-sauvetage (SAR)
coordonnées par le Maritime Rescue
Coordination Centre (MRCC) de Recife
(Brésil). Ouverture de l'enquête de
sécurité.
-
6 – 18 juin 2009 : les corps
de cinquante victimes et des éléments de
l'avion retrouvés par les marines nationales
française et brésilienne.
-
10 juin – 10 juillet 2009 :
recherches sous-marines pour détecter les
signaux émis par les balises acoustiques des
deux enregistreurs de vol.
-
2 juillet 2009 : publication
du premier rapport d'étape du BEA.
-
27 juillet – 17 août 2009 :
recherches sous-marines à l'aide d'un sonar
à balayage latéral et d'un robot sous-marin
pour localiser l'épave de l'avion.
-
17 décembre 2009 :
publication du deuxième rapport d'étape du
BEA.
-
Septembre 2009 – janvier
2010 : travaux préparatoires d'un groupe de
travail international en vue de la troisième
campagne de recherches de l'épave de
l'avion.
-
2 avril – 24 mai 2010 :
troisième campagne de recherches sous
marines.
-
-
Juin 2010 – février 2011 :
exploitation de toutes les
données recueillies au cours
des trois campagnes de
recherches sous-marines afin
d'établir une nouvelle
stratégie.
-
25 mars 2011 : début de la
quatrième campagne de
recherches sous-marines.
-
2 avril 2011 : découverte de
l'épave de l'avion par 3 900
m de profondeur, à environ
6,5 NM au nord de la
dernière position connue.
|
-
26 avril 2011 – 13 mai 2011 :
début de la cinquième campagne de recherches
sous-marines. L'équipe du BEA composée de
douze enquêteurs et experts s'est consacrée
à la localisation et récupération des
enregistreurs, à la cartographie du site de
l'accident, puis au relevage de pièces de
l'avion utiles à l'enquête de sécurité.
-
1er mai 2011 : découverte de
l'enregistreur de paramètres (FDR).
-
2 mai 2011 : remontée de
l'enregistreur de paramètres (FDR).3 mai
2011 : découverte et remontée de
l'enregistreur phonique (CVR).
-
13 mai 2011 : début des
travaux de lecture des enregistreurs dans
les locaux du BEA.
-
21 mai – 3 juin 2011 :
poursuite des opérations sous-marines. Mise
à disposition par le BEA des équipements du
navire aux représentants de la Justice qui
ont permis de remonter les corps de
cent-trois victimes.
-
29 juillet 2011 : publication
du troisième rapport d'étape du BEA.
-
Début septembre – fin
décembre 2011 : analyse de l'ensemble des
aspects liés à la conduite du vol par le
groupe de travail « Facteurs Humains ».
-
5 juillet 2012 : publication
du rapport final de l'enquête de sécurité.
Le rapport
final:
https://www.bea.aero/fileadmin/documents/docspa/2009/f-cp090601/pdf/f-cp090601.pdf
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13 mai
2014 |
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Après le feuilleton
médiatique de la disparition du vol MH370 de
Malaysia Airlines, tout le monde avait oublié
l'enquête et la procédure judiciaire en cours. Mais la justice est
persévérante .... |
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Contre-expertise
Le 30 avril 2014, la contre-expertise ordonnée
un an plus tôt par les juges Sylvia Zimmermann
et Sabine Kheris vient d'être close.
Selon les 5
experts désignés, Mme Claudine Oosterlinck, MM
Claude Nicolier, Jean-Charles Fouché, Pierre
Wannaz et François Keller, la catastrophe est due à "une
réaction inappropriée de l'équipage après la
perte momentanée des indications de vitesse",
l'enquête judiciaire "accuse la prédominance des
facteurs humains dans les causes de l'accident
et dans les facteurs contributifs".
Il est étonnant
qu'aux dires de ces experts, "l'accident aurait
pu être évité par quelques actions appropriées
de l'équipage" alors même que de nombreux
pilotes ayant reconstitué en simulateur les
paramètres du vol, soit selon les conclusions du
BEA et n'ont pas pu recréer l'accident, soit en
utilisant les données ACARS et n'ont pu éviter
de briser l'avion avec les forces en jeu.
Air France est
mise en cause pour "absence de directives
claires malgré plusieurs cas analogues faisant
suite à des givrages des sondes Pitot et donc un
retour d'expérience insuffisant". Est pointé par
ailleurs "l'insuffisance de la formation des
pilotes dans l'application de la procédure 'IAS
douteuses'".
Guère de nuances
donc dans ce rapport, mais l'avion et ses
systèmes sont exonérés de tout défaut. "Tous
coupables, sauf l'avion", comprend-on. Depuis Habsheim,
rien n'a donc changé.
Les familles de
victimes déplorent un "rapport complètement
bidonné, plein de contradictions et
d'imprécisions [...] Les experts se contentent de
blâmer les pilotes tout en éludant la question
centrale des défaillances techniques". Pour
le porte-parole des familles brésiliennes, le
rapport est « bidonné et caviardé en faveur
d’Airbus » et porte « en germe la
prochaine catastrophe ».
L'équipage ayant
disparu dans l'accident, il n'y a donc plus de
"vrais" coupables à juger et l'action judiciaire
pourrait
alors s'éteindre.
Le CR du journal
"Libération":
http://www.liberation.fr/societe/2014/05/13/crash-du-rio-paris-un-nouveau-rapport-charge-les-pilotes_1016726
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21 octobre 2015 |
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L'enquête sur le crash du
Rio-Paris contestée
Plus d'un an après la fin des investigations
sur le crash Rio-Paris en 2009 et sur fond
de bataille entre Air France et Airbus, la
justice se penche aujourd'hui sur des
demandes de la compagnie aérienne et des
familles des victimes qui contestent
plusieurs points de l'enquête judiciaire.
Air France et Airbus, mis en examen pour
homicides involontaires depuis mars 2011,
espèrent éviter un procès pour cette
catastrophe. Des défaillances de l'équipage
ont d'abord été montrées du doigt, mais une
expertise judiciaire rendue à l'été 2012
pointait aussi des problèmes techniques et
un déficit d'information des pilotes.
À la demande d'Airbus, les juges avaient
ordonné une contre-expertise, dont les
résultats, en avril 2014, remettaient
l'accent sur «la réaction inappropriée de
l'équipage» et sur des manquements d'Air
France.
Ce travail, favorable à Airbus, avait été
durement critiqué par Air France, qui en a
demandé la nullité devant la cour d'appel de
Paris. Airbus s'oppose à cette annulation,
mais le constructeur «ne s'oppose pas», en
revanche, à un nouveau complément
d'expertise prévoyant des vols d'essai en
présence des autres parties.
Cette contre-expertise a finalement été
annulée "pour des raisons administratives". |
14
février 2017 |
Pourquoi la justice demande
une nouvelle expertise du vol AF447
Rio-Paris
Les juges d'instruction du tribunal de
grande instance (TGI) de Paris chargés de
l'enquête viennent de demander une nouvelle
contre-expertise pour déterminer les causes
de l'accident. En effet, l’expertise remise
au TGI le 5 mai 2014 a été annulée pour vice
de forme, Air France et les parties civiles
n’ayant pas été associées aux
reconstitutions effectuées par Airbus en vol
réel.
Les experts avaient alors mis l'accent sur
une "réaction inappropriée de l'équipage"
et sur des manquements d'Air France dans la
formation et l’information des pilotes. Une
toute première expertise pointait à la fois
des défaillances de l'équipage, des
problèmes techniques et un déficit
d'information des pilotes en cas de givrage
des sondes Pitot, malgré des incidents
antérieurs.
Un nouveau pôle accidents collectifs au TGI
Cette nouvelle expertise sera conduite par
MM. Le Barzic, Le Pastor et Grau,
respectivement ingénieur, pilote de ligne et
spécialiste en facteurs humains. Ils devront
rendre un rapport provisoire en septembre
prochain. "Ce sont à nouveau des mois
d'attente. C'est très long pour les familles
qui attendent depuis huit ans", a réagi
à l’AFP Danièle Lamy, présidente de
l'association de victimes Entraide et
solidarité AF447.
Outre la lenteur habituelle de la justice et
le départ en retraite des juges
d’instruction initialement désignés,
l’affaire AF447 Rio-Paris est tombée au
moment de la restructuration du TGI
concernant ce type d’accident. Un pôle
spécialisé sur les accidents collectifs a
été créé fin 2014 apte à traiter des
affaires comme le déraillement de Brétigny
ou le crash de Germanwings. Pour l’AF447,
cela a été un retour à la case départ. Les
nouveaux juges désignés – MM Robinson et
Aubertin – n’ont pris connaissance du
dossier Rio-Paris qu’en juin dernier.
http://www.tourhebdo.com/actualites/detail/98305/pourquoi-la-justice-demande-une-nouvelle-expertise-du-vol-af447-rio-paris.html
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17
mars 2017 |
Troisième expertise depuis le crash
Le 10 février
2017, les juges d'instruction ont ordonné
une nouvelle contre-expertise sur les causes
du crash. C'est la troisième. Trois experts
ont été désignés et devraient rendre un
rapport provisoire le 3 septembre 2017.
Ils ont pour
missions d'expliquer les raisons du drame.
Ils devront notamment répondre à plusieurs
questions techniques concernant la perte des
données de vitesse et d'altitude lors du vol
ou le givrage des tubes Pitot. Ils devront
aussi expliquer l'attitude et les réactions
de l'équipage face aux incidents et la
formation dont il avait bénéficié pour
réagir à de telles situations.
Pour accélérer
leur travaux et entrevoir certains autres
aspects, la justice et ses experts
pourraient utilement s'inspirer
cette analyse effectuée par un
pilote de ligne. |
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13
janvier 2018 |
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Plus de huit ans après l'accident, une
nouvelle contre-expertise judiciaire accuse
l'équipage, établissant comme cause directe
du crash "la perte de contrôle de l'appareil
qui résulte des actions inadaptées en
pilotage manuel de l'équipage", exonérant
donc Airbus de toute responsabilité, car
"la perte des données de vitesse et ses
conséquences sur les systèmes ont été
conformes à la conception de l‘avion, de
même que le fonctionnement des alarmes",
concluent les experts selon une dépêche de
l'agence "Reuters".
"Le problème des sondes Pitot est balayé,
on a l'impression qu'Airbus est intouchable",
s'est émue la représentante de quelque 360
proches des victimes, françaises,
brésiliennes et allemandes. "C'est
toujours la faute des pilotes qui ne sont
pas là pour se défendre", a-t-elle
ajouté.
Depuis 1988, les accidents d'Airbus ont tous
été imputés à des erreurs humaines, de
préférence une erreur de pilotage. Jamais
l'avionneur n'a voulu admettre le moindre
semblant d'erreur de conception de ses
merveilleuses machines.
Pourtant si quelqu'un chute suite à un croc
en jambe inattendu, personne ne l'accusera
d'une maladresse, …enfin presque personne.
Si bien évidemment, certains avions Airbus
ont été mal pilotés jusqu'au crash
inévitable, quel présomptueux peut prétendre
que c'est dans 100% des cas et que jamais
l'équipage n'a été désorienté par des
systèmes mal conçus ?
Lors d'une enquête-accident, il est toujours
pertinent de se remémorer les accidents ou
incidents graves antérieurs afin de ne
surtout pas isoler le problème présent.
Quelques vérités sauteraient aux yeux, même
pour ceux qui portent des œillères.
Mais que pèsent la réputation et l'honneur
des équipages accusés d'erreurs face au
géant Airbus qui, bien sûr, n'en commet
aucune, une antienne politiquement correcte
du milieu aéronautique.
Aucune accusation n'est non plus portée
contre les organismes de sécurité qui ont
tous failli à des degrés divers au fil des
ans: DGAC et AESA. Ils ont tous le bras
assez long pour fermer les portes de leurs
bureaux aux curieux.
Si l'avion est encore un moyen de transport
sûr, après un accident, le cauchemar
commence pour les victimes et leurs familles
dans la recherche de la vérité sur les
causes du crash. Et cette dramatique
expérience se répète à chaque fois, trop
souvent découlant aussi d'une raison d'état!
.
. .
Compléments d'infos
La
position du SNPL:
http://www.air-journal.fr/2018-01-16-crash-du-rio-paris-le-snpl-contre-tout-simplisme-5193265.html
Les
analyses de Henri Marnet-Cornus:
http://henrimarnetcornus.20minutes-blogs.fr/archive/2018/01/18/af-447-la-contre-expertise-4-940900.html
A
propos du givrage des sondes et des
responsabilités partagées, une analyse
claire et sans équivoque:
http://henrimarnetcornus.20minutes-blogs.fr/archive/2018/02/02/la-destruction-du-vol-af-447-et-l-abd0007-941135.html
11 janvier 2018 - L'association des familles
de victimes avait défini les causes du
crash:
https://www.association-af447.fr/enquete-et-proces/suivi-judiciaire-courriers-etc/af447-la-verite-quon-ne-
veut-pas-entendre-parce-quelle-derange.html |
6 mars 2018
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AF447,
chronologie des événements significatifs
Henri Marnet
Cornus fait un très bon résumé de l'accident
sur son site:
http://henrimarnetcornus.20minutes-blogs.fr/archive/2018/02/05/af-447-vive-la-republique-vive-la-france-941186.html
Lorsque le 1er juin 2009 à
02h10.05, l’équipage du vol AF 447 récupère
brutalement son A 330 en pilotage manuel
pendant la traversée d’une zone de givrage
non signalée lors la préparation du vol,
semblable à celles qui ont précédemment
provoqué 28 cas de blocage des sondes Pitot
Thalès AA, il se retrouve dans une situation
dangereuse, très complexe et extrêmement
dégradée qui se développe dans un laps de
temps très court, caractérisée par une
incompréhension totale de ce qu’il se passe
et :
-
Un avion au contrôle réduit ne
respectant plus les exigences de
stabilité longitudinale de sa
certification
-
Un domaine de vol très restreint,
-
Un blocage des sondes Pitot non signalé
par une alarme spécifique,
-
Des vitesses incohérentes,
-
La dégradation du système de commandes
de vol électriques
-
La dégradation du système de gestion des
moteurs
-
La dégradation du système de gestion du
vol,
-
La dégradation du système de guidage
-
15 alarmes qui se déclenchent dont
certaines aussi fausses que les vitesses
qu’ils ont sous les yeux,
-
13 procédures à effectuer,
-
L’alarme la plus importante « NAV ADR
disagree ; SPEED.X. check » qui apparait
avec 2mn39sec de retard
-
L’impossibilité d’appliquer la bonne
procédure par incompréhension de la
situation
-
Une indication altimétrique qui chute
brusquement de 400 feet,
-
Un Directeur de Vol (DV) qui affiche des
ordres à cabrer qu’il ne faut pas
suivre,
-
Un fonctionnement du PHR qui facilite la
perte de contrôle de l’avion
-
Une alarme STALL qui retentit à
contretemps.
… et les experts LE BARZIC, PASTOR et GRAU
d’affirmer sans gêne, après le BEA et tous
ceux qui ont hurlé avec les loups : « les
pilotes ont perdu le contrôle de leur avion
à cause d’actions inadaptées sur les
commandes de vol ». Vive la République, Vive
la France !
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15 mars 2019
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Les juges
d'instruction ont terminé leurs
investigations
https://www.ladepeche.fr/2019/03/15/crash-du-rio-paris-en-2009-les-juges-dinstruction-ont-termine-leurs-investigations,8069805.php
Les juges d'instruction chargés de
l'enquête sur le crash du Rio-Paris en 2009,
dans laquelle Air France et Airbus sont mis
en examen, ont annoncé le 18 février aux
parties avoir terminé leurs investigations.
Cette étape, qui intervient près de dix ans
après la catastrophe qui avait coûté la vie
aux 228 personnes à bord, précède les
réquisitions du parquet de Paris, avant la
décision des juges sur un éventuel procès de
la compagnie et du constructeur. Les
familles craignent de voir Airbus s'appuyer
sur l'ultime contre-expertise, qui accable
les pilotes, pour échapper aux
poursuites. Air France et Airbus ont été mis
en examen en 2011 pour "homicides
involontaires".
Point de départ de la catastrophe : le
givrage en vol de sondes Pitot, qui a
conduit à un dérèglement des mesures de
vitesse de l'Airbus A330 et désorienté les
pilotes. Mais l'établissement des
responsabilités dans cet enchaînement fatal
fait l'objet d'une bataille d'experts, non
dénuée de pressions économiques selon les
parties civiles.
La première expertise en 2012 avait pointé à
la fois des défaillances de l'équipage, des
problèmes techniques et un déficit
d'information des pilotes en cas de givrage
des sondes, malgré une recrudescence
d'incidents antérieurs signalés à Airbus. Le
constructeur avait sollicité une
contre-expertise, qui mettait surtout
l'accent sur
une "réaction
inappropriée de l'équipage" et
sur les manquements d'Air France. La jugeant
trop favorable à Airbus, des proches des
victimes et la compagnie l'avaient attaqué
et avaient obtenu fin 2015 son annulation
par la cour d'appel de Paris, relançant
l'enquête.
Mais la nouvelle contre-expertise, remise en
décembre 2017, a réaffirmé que la "cause
directe" de l'accident "résulte
des actions
inadaptées en pilotage manuel" de l'équipage. "Nous
avons au dossier un premier rapport, qui met
clairement en cause Air France et Airbus, et
une contre-expertise qui tape de manière
éhontée sur les pilotes", a déclaré Me
Sébastien Busy, avocat partie civile. "Un
tel écart justifie un débat devant un
tribunal", a-t-il estimé. "Il faut imaginer
le caractère abscons d'un procès d'Air
France seule où nous passerions notre temps
à parler d'Airbus".
Entraide et solidarité AF447, principale
association de proches des victimes, a réagi
dans un communiqué en citant l'exemple du
crash d'Ethiopian Airlines
dimanche. L'association note qu'il s'agit là
aussi d'un problème "de sondes liées à des
automatismes informatiques défaillants.
L'avion échappe au contrôle humain, les
pilotes en dernier recours doivent gérer
l'ingérable". Mais "l'association déplore la
différence fondamentale de traitement d'une
telle catastrophe entre Boeing", qui admet
des dysfonctionnements, "et Airbus",
poursuit le communiqué.
Les parties civiles ont jusqu'au 18 mai pour
déposer leurs observations avant les
réquisitions du parquet.
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5 septembre 2019 |
Les juges ordonnent un
non-lieu général pour Airbus et Air France
Le parquet avait demandé le renvoi de la
seule compagnie Air France devant un
tribunal mais l'association des familles de
victimes avait remis il y a une semaine un
nouveau rapport accusant Airbus
d'avoir
eu connaissance dès 2004 des faiblesses des
sondes Pitot, point de départ de la
catastrophe. Ce rapport a été réalisé en
novembre 2004 pour le compte de Thalès,
fabricant des sondes qui équipaient l'Airbus
A330 d'Air France. Il devenait
difficile pour les juges d'ignorer ce
rapport. Ils ont choisi de protéger Airbus
par un non-lieu général. Les familles sont
scandalisées et accusent la justice de tuer
une deuxième fois leurs proches.
Les fantômes des anciens procès
de l'aérien en France viennent hanter les
juges
Alors que Boeing est toujours confronté
au problème du MCAS et de la sonde AOA qui
équipent le B727MAX, accuser Airbus pour un
problème de sonde mal conçu aurait
été du plus mauvais effet et très
difficilement gérable selon les habitudes
bien françaises lors des procès
aéronautiques. Peut-être existe-t-il aussi
un problème plus grave lié aux lois de
pilotage des Airbus. Une sorte de MCAS qui
empêche les pilotes de maitriser l'avion. La planète de l'aviation
aurait eu cette fois les yeux fixés sans
complaisance ni arrangement possible sur les
débats du tribunal. Les juges ont
donc préféré botter en touche.
Les choses vont-elles en rester là?
Le 6 septembre, on apprend que le
Parquet de Paris fait appel de ce non-lieu.
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27 janvier 2021
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Le
Parquet général demande un procès pour Air
France et Airbus
Le parquet général a requis un procès pour
"homicides involontaires" contre Air France
et Airbus dans le crash du Rio-Paris
contrairement aux deux juges d'instruction
qui avaient prononcé un non-lieu en aoùt
2019.
La chambre de l'instruction de la cour
d'appel de Paris statuera le 4 mars sur le
renvoi ou non en correctionnelle des
sociétés Airbus et Air France pour
"homicides involontaires", a précisé la
source judiciaire, confirmant une
information du Parisien.
Ces
réquisitions vont au-delà de celles du
parquet de Paris, qui avait fait appel de ce
non-lieu, mais n'avait réclamé un procès que
contre la seule compagnie aérienne.
Les parties civiles s'étaient élevées contre
cette décision "très contestable", "absurde
et corporatiste".
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12 mai 2021
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La cour d'Appel ordonne un
procès en correctionnelle pour Airbus et
Air France
La cour d'appel de Paris a ordonné ce
mercredi un procès pour "homicides
involontaires" à l'encontre d'Air France et
d'Airbus pour leurs responsabilités
indirectes dans le crash du Rio-Paris. Cette
décision de la chambre d'instruction de la
cour d'appel, réclamée par le parquet
général, invalide le non-lieu prononcé en
2019 en faveur de la compagnie et du
constructeur au terme des investigations.
Sans minorer la « cause directe imputable à
l’équipage », l’avocat général estime que
les causes indirectes du crash sont à
chercher dans les manquements des deux
entreprises : les dirigeants d’Air France
« se sont abstenus de mettre en œuvre la
formation et l’information des équipages »
nécessaires, tandis qu’Airbus a
« sous-estimé la gravité des défaillances
des sondes » de vitesse Pitot et n’a pas
suffisamment agi pour corriger ce dangereux
défaut.
A l'annonce de cette décision, les quelques
proches des victimes présents se sont
étreints en larmes, soulagés. Les avocats
d'Airbus, Me Simon Ndiaye et Antoine
Beauquier, ont immédiatement annoncé un
recours en cassation, dénonçant une
"décision injustifiée".
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17 avril 2023 |
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Verdict du tribunal
Le tribunal de Paris a rendu son jugement ce
lundi 17 avril 2023. Air France et Airbus
ont été relaxés. Les deux entreprises
étaient poursuivies pour homicides
involontaires.
Air France et Airbus ont été relaxés
par la 31e chambre correctionnelle du
tribunal de Paris. Après quatre mois de
délibéré, la justice estime qu'il n'y a
pas de charges suffisantes pour
condamner les deux entreprises, jugeant
que, si des "fautes" avaient été
commises, la compagnie aérienne et le
constructeur européen ne peuvent être
jugées responsables pénalement.
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27
avril 2023
Le parquet général
fait appel
Le 27 avril, le
parquet général a fait appel de la relaxe
d’Airbus et Air France en première instance.
Une décision très rare ! Satisfaction
pour les familles des victimes, pour qui
Airbus et Air France considérés comme
responsables, mais pas coupables était
incompréhensible.Un nouveau
procès aura donc lieu. Mais que peut-on
en attendre puisque tout ou presque a déjà
été dit et certains tabous ont en France la
vie dure. |
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